Extraits d'allocutions du président SAID MOHAMED CHEIKH
http://www.youtube.com/watch?v=FfDwwAvwjKs
http://www.youtube.com/watch?v=hKMb4S9Nm-U
dimanche 1 décembre 2013
samedi 16 novembre 2013
Le président IKILILOU reçoit une envoyée spéciale du président HOLLANDE
Entretien avec la presse de Mme Doux après la rencontre avec le chef de l’Etat. Mme DOUX : Ecoutez d’abord, j’avais des messages du Président de la République française pour Monsieur le Président IKILILOU Dhoinine, nous avons discuté de la Coopération dans la région de l’océan indien, puisque je suis ambassadrice pour la coopération dans tout l’océan indien, nous avons essayé de voir plusieurs pistes pour renforcer encore ces coopérations dans les différents pays de l’océan indien mais aussi bien entre les îles.
Q. Jusqu’à récemment c’est Monsieur Philippe Lessen qui
dirigeait la partie française aujourd’hui c’est vous qui le remplacez,
quelle pourrait être le motif de ce changement ?
Mme Doux : Régulièrement en France les hauts fonctionnaires et donc
les Ambassadeurs changent de postes et d’autres arrivent donc voilà c’est ce qui s’est produit dernièrement sur ce poste-là.
Q .A quand va-t-on mettre en œuvre les déclarations de Paris ?
Mme Doux : Ecoutez, nous y travaillons c’est pourquoi nous sommes
là avec mon collègue Philippe LACOSTE, c’est pour avancer dans les
coopérations et continuer la discussion et le travail.
Q .La finalité de toutes ces discussions c’est le retour
de Mayotte dans son giron naturel conformément à la résolution des
Nations Unies ; qu’en pensez-vous ?
Mme Doux : On travaille concrètement et ce qui est important c’est
que les gens, les populations des îles soient en sécurité et que les
choses se passent bien, c’est là-dessus que nous travaillons et nous
envisageons des solutions très concrètes pour éviter les drames que nous
connaissons.
Q .Madame, parmi ces solutions que vous préconisez,
qu’en est-il de la question du visa Balladur qui constitue en général
la cause première des décès entre le bras de mer qui sépare Mayotte
d’Anjouan ?
Mme Doux : On travaille je vous l’ai dit sur les choses extrêmement
concrètes, on l’a encore fait ce matin, nous allons continuer d’y
réfléchir puisqu'une réunion doit avoir lieu prochainement comme c’était
prévu d’ailleurs dans la Déclaration de Paris. Vous voyez, tout ce qui a
été prévu est en train de se décliner, en train de se faire, on va se
réunir encore très prochainement à Paris pour étudier toujours très
concrètement des pistes pour que les choses se passent bien et pour
qu’entre les îles, les gens soient en sécurité, voilà ce qui importe au
Président des Comores, voilà ce qui importe au Président de la France.
Q .Mais va-t-on continuer à maintenir encore ce visa
Balladur, ou bien une solution intermédiaire sera proposée en attendant les
résultats des travaux du Haut Conseil Paritaire ?
Mme Doux : On vous a dit qu’on y réfléchissait ensemble, on essaie
de voir de manière très concrète comment on peut faire évoluer les
choses.
Source : Site officiel Présidence COMORES.
15/11/2013
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vendredi 15 novembre 2013
Admission des COMORES à l'ONU : 12 NOVEMBRE 1975
Discours de M. Saïd Mohamed JAFFAR , président des COMORES, (admission des COMORES à l'ONU).

"Qu'il
me soit permis tout d'abord de vous exprimer, au nom du peuple
comorien, notre profonde gratitude pour l'accueil si chaleureux que vous
avez réservé à la candidature du jeune Etat des Comores. Nos
remerciements vont tout d'abord aux membres du Conseil de sécurité dont
la recommandation favorable et sans équivoque a déterminé le sens de la
quasi-unanimité de l'Assemblée générale.
Nous sommes heureux aujourd'hui, devant l'Assemblée, de pouvoir, la tête haute, rappeler les grandes étapes ainsi que les méthodes de notre lutte de libération. Conscients aussi bien de nos insuffisances matérielles de tous ordres, des dimensions réduites de notre territoire que des problèmes liés à sa position géographique, le peuple comorien a choisi de se libérer de la domination coloniale en usant uniquement de moyens pacifiques basés sur la persuasion et le dialogue avec la Puissance administrante.
Alors qu'il était question d'indépendance depuis le début des années 60, l'étape déterminante a été le vote d'une résolution par laquelle, le 22 décembre 1972, le peuple comorien, à travers ses élus, s'est solennellement engagé dans la voie de l'indépendance, dans l'unité nationale et l'intégrité territoriale des Comores.
Le processus ainsi engagé a abouti aux accords du 15 juin 1973 en vertu desquels la France, officiellement, a reconnu la vocation des Comores, une et indivisible, à l'indépendance.
Le référendum du 22 décembre 1974, par son 'oui” massif— 95 p. 100 en faveur de l'indépendance, avec une participation électorale de 93 p. 100 — a été la consécration de cette volonté inaltérable de libération et d'émancipation du peuple comorien. A l'intérieur, cette action vis-à-vis dé la Puissance administrante a été facilitée par l'appui efficace d'un grand nombre de pays dont, notamment, ceux de nos frères d'Afrique, du monde islamique et de tous les pays épris de paix et de liberté. L'OUA, par son Comite de libération et le groupe africain au sein de cette assemblée, l'ONU, par son Comité spécial de décolonisation, se sont déployés pour sensibiliser l'opinion internationale quant à la menace qui pèse sur l'intégrité de notre territoire national, tout en gardant la sérénité nécessaire pour saluer à chaque étape de notre cheminement vers l'indépendance, les efforts accomplis par les parties intéressées.
Comment le peuple comorien, devant une telle solidarité, une telle mobilisation, pourrait-il rester insensible ?
Et pourtant, malgré tous ces appuis, nous nous présentons seuls devant vous ! Le Conseil exécutif' national a demandé à la France de parrainer la candidature des Comores à l'ONU, comme il est d'usage. Celle-ci n'a pas cru devoir répondre favorablement à notre appel. Est-ce le destin qui a voulu que l'affaire des Comores soit toujours entourée d'énigmes ? Allah l'omniscient est seul capable d'y répondre.
Les regrets que nous éprouvons devant cette attitude sont d'autant plus grands qu'au cours de la période très courte qui a couru du 22 décembre 1972 jusqu'au 6 juillet 1975, en passant par le référendum d'autodétermination du 22 décembre 1974, la France a conditionné l'indépendance des Comores à l'accomplissement de certains délais, à de nouvelles exigences, qui ne pouvaient qu'encourager la partition de notre pays.
La déclaration unilatérale de l'indépendance du 6 juillet 1975 n'est pas un acte de défi lancé contre la France; c'est plutôt l'expression de notre volonté et de notre détermination face aux manœuvres de certains milieux, au sein de la République française, qui restent, malgré le courant irrésistible de l'histoire, attachés désespérément aux délices de la colonisation.
L'indépendance des Comores ainsi que l'admission de notre pays au sein de l'organisation s'appliquent bien entendu à l'ensemble de notre territoire national. Cette position découle des principes de la Charte des Nations Unies. Elle a été réaffirmée par la résolution 1514 (XV) de décembre 1960
Pour ce qui est des Comores, les résolutions 3161 (XXVIII) et 3291 (XXIX) de l'Assemblée générale, de même que les déclarations du Gouvernement français du 26 août et du 24 octobre 1974, sont catégoriques.
Or, depuis que nous nous sommes déclarés indépendants, l'ex-puissance administrante a installé sur une partie de notre territoire une administration directe. Celle-ci échappe à l'autorité légitime de notre gouvernement et méconnaît, premièrement, notre souveraineté et, deuxièmement, les acquis du Statut de l'autonomie interne.
Les pourparlers engagés par les Gouvernements comorien et français durant la première quinzaine du mois d'octobre dernier sur le transfert des pouvoirs pour l'ensemble de notre pays ont dû être suspendus, par suite d'un désaccord fondamental sur le caractère sacré et non négociable de notre intégrité territoriale et sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des deux Etats souverains
Depuis cette date, nous assistons, dans notre pays, à un drame politique et humain extrêmement grave. Nous voyons, d'un côté les instances dirigeantes de l'ex-puissance administrante s'efforcer de briser notre unité nationale par des procédés dits institutionnels, mais étrangers et inapplicables à notre jeune Etat souverain. De l'autre côté, des bandes de fanatiques détruisent systématiquement des villages entiers et organisent la déportation massive d'une population pacifique et sans protection avec la complicité passive et active de la gendarmerie française, de la Légion étrangère et des fusilleurs marins français.
Nous laissons à l'Assemblé le soin d'apprécier la gravité de cette situation en souhaitant du fond du cœur qu'ensemble, avec toutes les parties intéressées, nous trouvions une solution juste équitable et appropriée.
Les Comores sont un ensemble de quatre situées dans l'océan Indien à l'entrée de canal de Mozambique, nous occupons une position privilégiée mais difficile sur la route du pétrole. Alors que l'océan Indien était resté une zone de paix, nous nous inquiétons, à juste titre, de tous les indices qui montrent que cette région du monde est en train de devenir une zone d'affrontement.
Avec 300 000 habitants répartis sur 2 235 kilomètres carrés, l'archipel est un pays aux dimensions réduites. C'est aussi un pays sous-développé. La situation économique et sociale, dramatique, nous pose beaucoup de problèmes. Tout cela fait que nous sommes un pays vulnérable. Mais, c'est justement cette situation de faiblesse qui fait que notre volonté de coopération internationale est forte et authentique. Et c'est parce que nous sommes un pays pacifique que nous préférerons toujours, lorsque cela sera possible, la solution supranationale. C'est ainsi que nous adhérons sans réserve à toutes les dispositions de la Charte qui prévoit le règlement pacifique des conflits et le développement du respect du droit international.
Pays du tiers monde, nous comptons beaucoup sur l'ONU et, à la mesure de nos moyens, nous travaillerons pour lui donner les possibilités de répondre à nos espoirs. L'ONU peut et doit sauvegarder la souveraineté des petits Etats, L'ONU peut et doit créer toutes les conditions juridiques et pratiques d'une solidarité entre les Etats. L'ONU peut et doit permettre d'humaniser les rapports entre les peuples du monde. Et, enfin, l'ONU peut et doit faire admettre un nouvel ordre économique international fondé sur la justice, l'égalité et le droit au bien-être.
La France s'est résolument engagée dans la décolonisation dès le début des années 60. Bien souvent, elle s'est posée en défenseur du tiers monde, récusant toute politique d'hégémonie, contestant un ordre économique et financier injuste. Cela, nous n'avons pas voulu l'oublier et nous pensons que la France, fidèle à son idéal de liberté, à ses traditions démocratiques, respectera la volonté massivement exprimée par le peuple comorien le 22 décembre 1974. C'est la seule attitude qui soit digne d'elle et la seule qui soit conforme au désir d'amitié et de coopération maintes fois exprimé par nos deux peuples.
Je voudrais, avant de terminer, présenter toutes les félicitations de mon pays au Président de l'Assemblée générale pour son élection à la tête de l'Assemblée. Je suis persuadé que, sous sa haute et sage direction, les travaux de l'Assemblée seront couronnés de succès.
Pour bien marquer notre foi en l'Organisation, mon pays a décidé d'adopter comme jour de fête nationale la date d'aujourd'hui — date de notre admission en tant qu'Etat, uni et souverain, Membre de l'ONU ".
ONU, New York,
12 Novembre 1975.
Nous sommes heureux aujourd'hui, devant l'Assemblée, de pouvoir, la tête haute, rappeler les grandes étapes ainsi que les méthodes de notre lutte de libération. Conscients aussi bien de nos insuffisances matérielles de tous ordres, des dimensions réduites de notre territoire que des problèmes liés à sa position géographique, le peuple comorien a choisi de se libérer de la domination coloniale en usant uniquement de moyens pacifiques basés sur la persuasion et le dialogue avec la Puissance administrante.
Alors qu'il était question d'indépendance depuis le début des années 60, l'étape déterminante a été le vote d'une résolution par laquelle, le 22 décembre 1972, le peuple comorien, à travers ses élus, s'est solennellement engagé dans la voie de l'indépendance, dans l'unité nationale et l'intégrité territoriale des Comores.
Le processus ainsi engagé a abouti aux accords du 15 juin 1973 en vertu desquels la France, officiellement, a reconnu la vocation des Comores, une et indivisible, à l'indépendance.
Le référendum du 22 décembre 1974, par son 'oui” massif— 95 p. 100 en faveur de l'indépendance, avec une participation électorale de 93 p. 100 — a été la consécration de cette volonté inaltérable de libération et d'émancipation du peuple comorien. A l'intérieur, cette action vis-à-vis dé la Puissance administrante a été facilitée par l'appui efficace d'un grand nombre de pays dont, notamment, ceux de nos frères d'Afrique, du monde islamique et de tous les pays épris de paix et de liberté. L'OUA, par son Comite de libération et le groupe africain au sein de cette assemblée, l'ONU, par son Comité spécial de décolonisation, se sont déployés pour sensibiliser l'opinion internationale quant à la menace qui pèse sur l'intégrité de notre territoire national, tout en gardant la sérénité nécessaire pour saluer à chaque étape de notre cheminement vers l'indépendance, les efforts accomplis par les parties intéressées.
Comment le peuple comorien, devant une telle solidarité, une telle mobilisation, pourrait-il rester insensible ?
Et pourtant, malgré tous ces appuis, nous nous présentons seuls devant vous ! Le Conseil exécutif' national a demandé à la France de parrainer la candidature des Comores à l'ONU, comme il est d'usage. Celle-ci n'a pas cru devoir répondre favorablement à notre appel. Est-ce le destin qui a voulu que l'affaire des Comores soit toujours entourée d'énigmes ? Allah l'omniscient est seul capable d'y répondre.
Les regrets que nous éprouvons devant cette attitude sont d'autant plus grands qu'au cours de la période très courte qui a couru du 22 décembre 1972 jusqu'au 6 juillet 1975, en passant par le référendum d'autodétermination du 22 décembre 1974, la France a conditionné l'indépendance des Comores à l'accomplissement de certains délais, à de nouvelles exigences, qui ne pouvaient qu'encourager la partition de notre pays.
La déclaration unilatérale de l'indépendance du 6 juillet 1975 n'est pas un acte de défi lancé contre la France; c'est plutôt l'expression de notre volonté et de notre détermination face aux manœuvres de certains milieux, au sein de la République française, qui restent, malgré le courant irrésistible de l'histoire, attachés désespérément aux délices de la colonisation.
L'indépendance des Comores ainsi que l'admission de notre pays au sein de l'organisation s'appliquent bien entendu à l'ensemble de notre territoire national. Cette position découle des principes de la Charte des Nations Unies. Elle a été réaffirmée par la résolution 1514 (XV) de décembre 1960
Pour ce qui est des Comores, les résolutions 3161 (XXVIII) et 3291 (XXIX) de l'Assemblée générale, de même que les déclarations du Gouvernement français du 26 août et du 24 octobre 1974, sont catégoriques.
Or, depuis que nous nous sommes déclarés indépendants, l'ex-puissance administrante a installé sur une partie de notre territoire une administration directe. Celle-ci échappe à l'autorité légitime de notre gouvernement et méconnaît, premièrement, notre souveraineté et, deuxièmement, les acquis du Statut de l'autonomie interne.
Les pourparlers engagés par les Gouvernements comorien et français durant la première quinzaine du mois d'octobre dernier sur le transfert des pouvoirs pour l'ensemble de notre pays ont dû être suspendus, par suite d'un désaccord fondamental sur le caractère sacré et non négociable de notre intégrité territoriale et sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des deux Etats souverains
Depuis cette date, nous assistons, dans notre pays, à un drame politique et humain extrêmement grave. Nous voyons, d'un côté les instances dirigeantes de l'ex-puissance administrante s'efforcer de briser notre unité nationale par des procédés dits institutionnels, mais étrangers et inapplicables à notre jeune Etat souverain. De l'autre côté, des bandes de fanatiques détruisent systématiquement des villages entiers et organisent la déportation massive d'une population pacifique et sans protection avec la complicité passive et active de la gendarmerie française, de la Légion étrangère et des fusilleurs marins français.
Nous laissons à l'Assemblé le soin d'apprécier la gravité de cette situation en souhaitant du fond du cœur qu'ensemble, avec toutes les parties intéressées, nous trouvions une solution juste équitable et appropriée.
Les Comores sont un ensemble de quatre situées dans l'océan Indien à l'entrée de canal de Mozambique, nous occupons une position privilégiée mais difficile sur la route du pétrole. Alors que l'océan Indien était resté une zone de paix, nous nous inquiétons, à juste titre, de tous les indices qui montrent que cette région du monde est en train de devenir une zone d'affrontement.
Avec 300 000 habitants répartis sur 2 235 kilomètres carrés, l'archipel est un pays aux dimensions réduites. C'est aussi un pays sous-développé. La situation économique et sociale, dramatique, nous pose beaucoup de problèmes. Tout cela fait que nous sommes un pays vulnérable. Mais, c'est justement cette situation de faiblesse qui fait que notre volonté de coopération internationale est forte et authentique. Et c'est parce que nous sommes un pays pacifique que nous préférerons toujours, lorsque cela sera possible, la solution supranationale. C'est ainsi que nous adhérons sans réserve à toutes les dispositions de la Charte qui prévoit le règlement pacifique des conflits et le développement du respect du droit international.
Pays du tiers monde, nous comptons beaucoup sur l'ONU et, à la mesure de nos moyens, nous travaillerons pour lui donner les possibilités de répondre à nos espoirs. L'ONU peut et doit sauvegarder la souveraineté des petits Etats, L'ONU peut et doit créer toutes les conditions juridiques et pratiques d'une solidarité entre les Etats. L'ONU peut et doit permettre d'humaniser les rapports entre les peuples du monde. Et, enfin, l'ONU peut et doit faire admettre un nouvel ordre économique international fondé sur la justice, l'égalité et le droit au bien-être.
La France s'est résolument engagée dans la décolonisation dès le début des années 60. Bien souvent, elle s'est posée en défenseur du tiers monde, récusant toute politique d'hégémonie, contestant un ordre économique et financier injuste. Cela, nous n'avons pas voulu l'oublier et nous pensons que la France, fidèle à son idéal de liberté, à ses traditions démocratiques, respectera la volonté massivement exprimée par le peuple comorien le 22 décembre 1974. C'est la seule attitude qui soit digne d'elle et la seule qui soit conforme au désir d'amitié et de coopération maintes fois exprimé par nos deux peuples.
Je voudrais, avant de terminer, présenter toutes les félicitations de mon pays au Président de l'Assemblée générale pour son élection à la tête de l'Assemblée. Je suis persuadé que, sous sa haute et sage direction, les travaux de l'Assemblée seront couronnés de succès.
Pour bien marquer notre foi en l'Organisation, mon pays a décidé d'adopter comme jour de fête nationale la date d'aujourd'hui — date de notre admission en tant qu'Etat, uni et souverain, Membre de l'ONU ".
ONU, New York,
12 Novembre 1975.
mercredi 13 novembre 2013
Profanation des sépultures de Mr et Mme Abdul Rassul KALFANE
Le "père" Abdul Rassul KALFANE, je l'ai vu, mais ne l'ai pas connu ; nombreux de ses enfants et neveux ont été, par contre, des amis depuis les lycées.
Que cette publication dans mon blog d'un résumé de sa vie par DRAMSI, soit un témoignage de ma sympathie renouvelée, mais aussi et surtout l'expression de ma condamnation d'un acte ignoble où qu'il se fasse, particulièrement dans notre pays.
Qu'Allah pardonne et accueille en son Eden les deux disparus, amine.
Profanation des sépultures de Mr et Mme Abdul Rassul KALFANE,
par DRAMSI Firozali
Cet acte blasphématoire perpétré par la personne ou son commanditaire pour porter atteinte à une famille comorienne d'origine indienne est condamnable par le code pénal comorien qui précise que toute violation d'un lieu sacré peut faire l'objet d'une poursuite judiciaire et punissable. Pour nous les musulmans, la tombe est un lieu sacré où les familles et les amis viennent se recueillir à la mémoire du défunt du fait même qu'il constitue la dernière demeure et la profanation de ces tombes équivaut à un 2ème enterrement.
Je voudrais, en tant que gendre de Feu Mr Kalfane et Feue Mme Kalfane, résumer en quelques lignes leur parcours pour les jeunes générations qui ne les ont pas connus. Cette famille est arrivée aux Comores en 1836 quand le boutre de Mr Dramsi qui faisait la route des Indes a échoué à Mayotte, Mr Dramsi étant l'arrière grand-père de Mr Abdul Rassul et tout le reste de la génération est né et grandi aux Comores.
Aux yeux de tous, Mr Kalfane n'était-il pas un comorien ? Je serais mal placé pour étaler au grand jour ce qu'il a fait pour son pays mais je peux le résumer en disant qu'il a pris personnellement des risques physiques lors de la campagne électorale du Président Said Mohamed Cheikh en lançant des tracts à bord d'un petit avion qui s'est écrasé du côté de Koimbani : il s'en est sorti mais a gardé des séquelles au restant de sa vie et engagé également ses biens personnels pour la libération du pays pris en otage par les mercenaires pour le bien-être de la population.
Il a également aidé bon nombre de nos dirigeants du pays, qui se reconnaîtront et qui j'espère auront le courage de se manifester, en subvenant à leurs études pendant de longues années. N'est-ce pas là le devoir d'un père pour ses enfants qui étaient ses frères et sœurs comoriens ?
Et j'aimerais également insister, que Mr Kalfane en tant que Chef de la Communauté Ismailie se rendait également dans la grande mosquée du vendredi ainsi que dans la mosquée Ben Soumet pour faire ses prières et toujours à la recherche de la vérité spirituelle et que dans son testament il voulait être enterré auprès de sa fille Yasmine décédée à l'âge de 7 ans à son domicile.
L'enterrement de Mr Kalfane dans ce « Panthéon des Comores » a été décidé par la haute notabilité des Comores à Badjanani et sur proposition de Feu Mr Abbas Djoussouf et je suis triste de constater qu'aucun membre de cette commission ne se soit manifestée pour condamner cet acte odieux ni qu'aucun dirigeant politique ne soit monté à l'antenne pour condamner ce sacrilège qui tout en portant atteinte directement à la famille Kalfane touche également toute la Umma musulmane notamment tous les Comoriens et Comoriennes.
Je terminerais en rappelant que c'est le chemin de tous vers cette demeure éternelle qui sera notre résidence sacrée et le ou les auteur(s) de cette profanation, a commis un acte vraiment répréhensible, choquant et bouleversant dans un pays tolérant et pacifique comme les Comores. Qui a commis cet acte odieux ? Quel sont les motifs ? Des questions sans réponses.
Enfin je remercie tous les amis qui ont manifesté leur solidarité à l'article d'Amir Elarif qui a été le premier à réveiller sur Facebook les consciences sur cette perte d'identité et de repères que connaît notre pays.
Mr DRAMSI Firozali
dramsi@hotmail.fr
contact : + 269 3373839 ou 7731935
Que cette publication dans mon blog d'un résumé de sa vie par DRAMSI, soit un témoignage de ma sympathie renouvelée, mais aussi et surtout l'expression de ma condamnation d'un acte ignoble où qu'il se fasse, particulièrement dans notre pays.
Qu'Allah pardonne et accueille en son Eden les deux disparus, amine.
Profanation des sépultures de Mr et Mme Abdul Rassul KALFANE,
par DRAMSI Firozali
Cet acte blasphématoire perpétré par la personne ou son commanditaire pour porter atteinte à une famille comorienne d'origine indienne est condamnable par le code pénal comorien qui précise que toute violation d'un lieu sacré peut faire l'objet d'une poursuite judiciaire et punissable. Pour nous les musulmans, la tombe est un lieu sacré où les familles et les amis viennent se recueillir à la mémoire du défunt du fait même qu'il constitue la dernière demeure et la profanation de ces tombes équivaut à un 2ème enterrement.
Je voudrais, en tant que gendre de Feu Mr Kalfane et Feue Mme Kalfane, résumer en quelques lignes leur parcours pour les jeunes générations qui ne les ont pas connus. Cette famille est arrivée aux Comores en 1836 quand le boutre de Mr Dramsi qui faisait la route des Indes a échoué à Mayotte, Mr Dramsi étant l'arrière grand-père de Mr Abdul Rassul et tout le reste de la génération est né et grandi aux Comores.
Aux yeux de tous, Mr Kalfane n'était-il pas un comorien ? Je serais mal placé pour étaler au grand jour ce qu'il a fait pour son pays mais je peux le résumer en disant qu'il a pris personnellement des risques physiques lors de la campagne électorale du Président Said Mohamed Cheikh en lançant des tracts à bord d'un petit avion qui s'est écrasé du côté de Koimbani : il s'en est sorti mais a gardé des séquelles au restant de sa vie et engagé également ses biens personnels pour la libération du pays pris en otage par les mercenaires pour le bien-être de la population.
Il a également aidé bon nombre de nos dirigeants du pays, qui se reconnaîtront et qui j'espère auront le courage de se manifester, en subvenant à leurs études pendant de longues années. N'est-ce pas là le devoir d'un père pour ses enfants qui étaient ses frères et sœurs comoriens ?
Et j'aimerais également insister, que Mr Kalfane en tant que Chef de la Communauté Ismailie se rendait également dans la grande mosquée du vendredi ainsi que dans la mosquée Ben Soumet pour faire ses prières et toujours à la recherche de la vérité spirituelle et que dans son testament il voulait être enterré auprès de sa fille Yasmine décédée à l'âge de 7 ans à son domicile.
L'enterrement de Mr Kalfane dans ce « Panthéon des Comores » a été décidé par la haute notabilité des Comores à Badjanani et sur proposition de Feu Mr Abbas Djoussouf et je suis triste de constater qu'aucun membre de cette commission ne se soit manifestée pour condamner cet acte odieux ni qu'aucun dirigeant politique ne soit monté à l'antenne pour condamner ce sacrilège qui tout en portant atteinte directement à la famille Kalfane touche également toute la Umma musulmane notamment tous les Comoriens et Comoriennes.
Je terminerais en rappelant que c'est le chemin de tous vers cette demeure éternelle qui sera notre résidence sacrée et le ou les auteur(s) de cette profanation, a commis un acte vraiment répréhensible, choquant et bouleversant dans un pays tolérant et pacifique comme les Comores. Qui a commis cet acte odieux ? Quel sont les motifs ? Des questions sans réponses.
Enfin je remercie tous les amis qui ont manifesté leur solidarité à l'article d'Amir Elarif qui a été le premier à réveiller sur Facebook les consciences sur cette perte d'identité et de repères que connaît notre pays.
Mr DRAMSI Firozali
dramsi@hotmail.fr
contact : + 269 3373839 ou 7731935
jeudi 24 octobre 2013
Une nouvelle espèce de moustique découverte à Mayotte !

Une nouvelle espèce de moustique a été découverte début septembre, à Mayotte, par les chercheurs de l’Institut de recherches et de développement (IRD) à Montpellier. L’espèce mahoraise, qui fait partie des moustiques qui peut transmettre des virus, a été baptisée "Stegomyia pia".
Le "Stegomyia pia". Ce nom bizarroïde est le nom donné à la nouvelle espèce de moustique découverte à Mayotte, par les chercheurs de l’Institut de recherches et de développement (IRD) à Montpellier et de leurs partenaires de l’Agence régionale de santé océan Indien. Ils ont effectué cette découverte qu’ils qualifient d’"inattendu" alors qu’ils passaient au crible l’île mahoraise, dans le but d’établir un inventaire complet des espèces de moustiques qu’ont peut y trouver, selon l’AFP.
"Le Stegomyia pia" aidera à lutter contre les maladies virales
Quelle est donc la physionomie du "Stegomya pia" ? Selon les chercheurs qui ont fait sa découverte, « il a un corps noir, brillant, orné d’écailles à reflet argenté ou jaune ». Ces derniers précisent que ce nom lui a été donné car "Pia" signifie "joli" en Shimaore, la langue locale parlée à Mayotte. Toutefois, sous l’apparence flatteuse du moustique se cache « un caractère nuisible », selon l’IRD. Le nouveau moustique en effet n’est pas sans danger. Son espèce appartient au même groupe que les moustiques « connus pour être porteurs des maladies virales comme la dengue et la chikungunya », expliquent les chercheurs.
D’après les scientifiques, « toutes ces espèces sont proches sur les plans morphologiques et physiologiques. Elles partagent aussi de nombreux traits de vie : gîtes larvaires préférentiels, habitudes alimentaires et la longévité ». Mais le "Stegomyia pia" devrait être utile pour la prévention des maladies liées aux piqûres de moustiques, notent les chercheurs. « Il permettra notamment de mieux connaître les moustiques susceptibles d’être combattus et devrait conduire à renforcer l’efficacité des programmes de prévention de ces maladies. » De quoi redonner de l’espoir aux victimes du paludisme, de la dengue ou encore du chikungunya.
samedi 19 octobre 2013
les putches aux Comores : pourquoi ???
Pour qui doutait, voici un témoignage-aveu d'un des mercenaires qui ont sévi dans notre pays, confirmant ce que nous savions déjà sur les intérêts des coups d'Etat aux Comores.
http://www.dailymotion.com/fr/relevance/search/patrick+klein/1#video=x15xmer
Bonne écoute.
http://www.dailymotion.com/fr/relevance/search/patrick+klein/1#video=x15xmer
Bonne écoute.
lundi 14 octobre 2013
Mariage homo : Ladjo les a mariés !!!
Oui ! Ladjo, l'honorable sénateur-maire de Mamoudzou a marié le vendredi 28 septembre 2013, deux hommes !
Bon et fidèle musulman qu'il est, il avait voté contre la loi au Sénat et avait juré de ne pas l'appliquer dans sa mairie de Momoju.. Malheureusement pour lui, les multiples réunions tenues par son conseil municipal n'a jamais permis de trouver un officier volontaire disposé à accomplir un acte que sa conscience de musulman réprouvait.
Alors le sénateur-maire, par peur de la sanction juridique qui le guettait, a préféré se soumettre à la loi de l'homme contre la Loi de son Dieu : il a marié les 2 hommes ! Toujours par peur des hommes, il anticipa l'heure de ce "mariage" annoncé à 10 h, mais déroulé en réalité de très bon matin, si bien que les badauds et autres flingueurs, venus avec leurs divers projectiles, repartirent bredouilles sans avoir aperçu ni maire ni mariés sortis par des portes dérobées.
Pourquoi relater cette désolante histoire ? D'abord parce que dans une réflexion du 28 avril 2013, je posai dans ce même Blog, la question de savoir quel maire à Mayotte appliquerait la loi de l'homme contre la loi de Dieu.
Ensuite parce que cette histoire, appelée à se répéter plusieurs fois dans cette île à 99 % musulmane, montre bien que l'indépendance d'un peuple n'est jamais " à la con" comme disait Bamana (paix à son âme). Au contraire, en libérant un peuple, l'indépendance lui permet de se soumettre aux lois qu'il choisit en conformité avec sa culture et sa religion. Le reste (économie, gouvernance, démocratie ou je ne sais quoi encore) devient secondaire (en 2e position) par rapport à cette liberté de conscience acquise par le peuple.
C'est d'ailleurs cette même liberté de conscience que des élus français, pas forcément musulmans, invoquent pour refuser de pratiquer cette loi et saisissent le Conseil Constitutionnel pour faire que cette clause de la liberté de conscience soit respectée dans l'application de ladite loi sur le mariage homosexuel.
Ce qui enfin a choqué dans cette célébration du 28 septembre, c'est qu'elle est apparue comme une volonté délibérée de heurter la conscience des maorais. En effet, ces prétendants ont choisi pour se marier un vendredi, jour consacré à la grande prière hebdomadaire dans l'Islam ; ils ont ensuite choisi la mairie de Mamoudzou comme pour confondre celui des élus maorais qui a osé crier haut et fort qu'il ne se soumettrait pas à cette loi, alors que des édiles d'autres communes (2 ou 3) s'étaient proclamés disposés à célébrer pareil mariage. Enfin, bien que mariés furtivement, ces deux messieurs ont fini par être identifiés comme n'étant pas d'origine comorienne (donc pas maoraise), et que par conséquent, ils avaient toute latitude d'aller se marier ailleurs, "chez eux" comme disait la rue !
Quant on apprend que le Parlement européen va inviter les Etats membres de l'UE à interdire la circoncision, on se dit que ceux des maorais qui voulaient rester " français pour être libres ", n'ont pas fini d'avaler et de faire avaler à tous les maorais leur culture et leur religion. Ce que l'indépendance dite "à la con" ne permettrait jamais !!!
L'ex-futur candidat Hakim A.S. devra reconnaître ici le sens du rappel de l'uléma domonien qui l'avait interpellé dans cet ordre d'idées !
Bon et fidèle musulman qu'il est, il avait voté contre la loi au Sénat et avait juré de ne pas l'appliquer dans sa mairie de Momoju.. Malheureusement pour lui, les multiples réunions tenues par son conseil municipal n'a jamais permis de trouver un officier volontaire disposé à accomplir un acte que sa conscience de musulman réprouvait.
Alors le sénateur-maire, par peur de la sanction juridique qui le guettait, a préféré se soumettre à la loi de l'homme contre la Loi de son Dieu : il a marié les 2 hommes ! Toujours par peur des hommes, il anticipa l'heure de ce "mariage" annoncé à 10 h, mais déroulé en réalité de très bon matin, si bien que les badauds et autres flingueurs, venus avec leurs divers projectiles, repartirent bredouilles sans avoir aperçu ni maire ni mariés sortis par des portes dérobées.
Pourquoi relater cette désolante histoire ? D'abord parce que dans une réflexion du 28 avril 2013, je posai dans ce même Blog, la question de savoir quel maire à Mayotte appliquerait la loi de l'homme contre la loi de Dieu.
Ensuite parce que cette histoire, appelée à se répéter plusieurs fois dans cette île à 99 % musulmane, montre bien que l'indépendance d'un peuple n'est jamais " à la con" comme disait Bamana (paix à son âme). Au contraire, en libérant un peuple, l'indépendance lui permet de se soumettre aux lois qu'il choisit en conformité avec sa culture et sa religion. Le reste (économie, gouvernance, démocratie ou je ne sais quoi encore) devient secondaire (en 2e position) par rapport à cette liberté de conscience acquise par le peuple.
C'est d'ailleurs cette même liberté de conscience que des élus français, pas forcément musulmans, invoquent pour refuser de pratiquer cette loi et saisissent le Conseil Constitutionnel pour faire que cette clause de la liberté de conscience soit respectée dans l'application de ladite loi sur le mariage homosexuel.
Ce qui enfin a choqué dans cette célébration du 28 septembre, c'est qu'elle est apparue comme une volonté délibérée de heurter la conscience des maorais. En effet, ces prétendants ont choisi pour se marier un vendredi, jour consacré à la grande prière hebdomadaire dans l'Islam ; ils ont ensuite choisi la mairie de Mamoudzou comme pour confondre celui des élus maorais qui a osé crier haut et fort qu'il ne se soumettrait pas à cette loi, alors que des édiles d'autres communes (2 ou 3) s'étaient proclamés disposés à célébrer pareil mariage. Enfin, bien que mariés furtivement, ces deux messieurs ont fini par être identifiés comme n'étant pas d'origine comorienne (donc pas maoraise), et que par conséquent, ils avaient toute latitude d'aller se marier ailleurs, "chez eux" comme disait la rue !
Quant on apprend que le Parlement européen va inviter les Etats membres de l'UE à interdire la circoncision, on se dit que ceux des maorais qui voulaient rester " français pour être libres ", n'ont pas fini d'avaler et de faire avaler à tous les maorais leur culture et leur religion. Ce que l'indépendance dite "à la con" ne permettrait jamais !!!
L'ex-futur candidat Hakim A.S. devra reconnaître ici le sens du rappel de l'uléma domonien qui l'avait interpellé dans cet ordre d'idées !
dimanche 13 octobre 2013
Mandat et pouvoirs : élucubrations à la Boléro !!!
Les Comoriens ont cette fâcheuse manie de créer des problèmes là où il n y en a pas. Quand on connait les difficultés des pays composés d'une multitude d'ethnies, de religions, de langues...etc, on se dit que dans les îles de la Lune, tout devrait aller de soi, sans conflits, sans guerres. De guerres, Dieu merci, on a été épargné, mais de conflits on en multiplie de toutes sortes depuis la sécession de Mayotte jusqu'au "ukutruzi" des anjouannais en passant par les xénophobies cycliques ici et là (très rarement pourtant à Anjouan, la "mkutruzi" ) .
En ce mois d'octobre 2013, est d'actualité le conflit sur la date des prochaines élections législatives nationales et régionales. Alimente ce conflit, une mauvaise et malheureuse rédaction de la Constitution révisée en 2009 qui stipule : " les pouvoirs de l'Assemblée de l'Union expirent à l'ouverture de la session ordinaire d'avril, de la cinquième année de l'élection des représentants de la Nation ".
La rédaction est mauvaise et malheureuse car elle aurait pu être plus simple et donc facile à comprendre puisqu'il s'agit de dire que les députés et les conseillers sont élus pour 5 ans. Mais cette mauvaise et malheureuse rédaction n'autorise point des "responsables" qualifiés de juristes, de se permettre des élucubrations telles que celles développées par le sieur Hamadi Madi alias Boléro.
Que nous dit Boléro ? D'abord que : puisque la Constitution distingue "pouvoirs " et "mandat", on peut conclure (et il conclut) que le mandat de nos élus actuels se termine en novembre 2014, tandis que leurs pouvoirs s'étaleront jusqu'en avril 2015 ! Mais , monsieur le juriste, n'est-ce pas le mandat qui confer des pouvoirs ? et s'il en est ainsi, le mandat expirant en novembre 2014, en vertu de quoi les pouvoirs pourront aller au-delà de cette date ? ces élus n'auront plus de mandat, par conséquent ils n'auront plus de pouvoirs, cela coule de source, non ???...
Deuxième faute ( grammaticale, celle-là) de Boléro , lorsqu'il écrit que " de la cinquième année est une proposition " ! Eh bien NON, monsieur, la grammaire française n'a pas changé ses règles et " de la cinquième année" n'est pas une proposition, c'est un groupe nominal.
Sachez en effet que pour qu'il y ait proposition, il faut qu'il y ait un verbe avec au moins son sujet (c'est ce que on apprend en classe de 4e). La phrase de la Constitution citée plus haut, ne comportant qu'un seul verbe (expirent) , toute la phrase constitue donc une seule proposition ! Le groupe nominal "de la cinquième année " est quant à lui, un complément du nom (CDN dit-on aujourd'hui), c'est-à-dire que " cinquième année " complète (précise) le nom " avril ", et la malheureuse virgule ne peut rien changer en l'affaire , car ce CDN n'aurait aucun sens s'il complétait le nom " ouverture " ou le nom " session " . Acceptons donc que la seule lecture sensée est : "avril de la cinquième année" !
Enfin, osons nous hasarder dans les maths qui ne sont pas de notre compétence pour quand même dire que l'année de l'élection des députés et des conseillers actuels est 2009 (et non 2010 ) ,et donc la cinquième année de (comprendre : à partir de) l'élection est bien 2014 (et jamais 2015 ! ).
En fin de compte, les députés et conseillers élus en 2009 verront leur mandat et donc leurs pouvoirs expirer en avril 2014 puisque 2014 est la cinquième année depuis leur élection et parce que leurs pouvoirs cessent au mois d'avril de cette cinquième année ; c'est l'évidence !
C'est dire que la Cour Constitutionnelle a bien lu et dit la Loi quand elle a jugé que le mandat (et donc les pouvoirs) des législateurs prend fin en avril 2014. Et comme leur arrêt est sans appel, arrêtons de créer des problèmes là où il n y en pas, surtout quand, pour contester cet arrêt, on s'aventure dans des voies que l'on ne maîtrise pas forcément.
En ce mois d'octobre 2013, est d'actualité le conflit sur la date des prochaines élections législatives nationales et régionales. Alimente ce conflit, une mauvaise et malheureuse rédaction de la Constitution révisée en 2009 qui stipule : " les pouvoirs de l'Assemblée de l'Union expirent à l'ouverture de la session ordinaire d'avril, de la cinquième année de l'élection des représentants de la Nation ".
La rédaction est mauvaise et malheureuse car elle aurait pu être plus simple et donc facile à comprendre puisqu'il s'agit de dire que les députés et les conseillers sont élus pour 5 ans. Mais cette mauvaise et malheureuse rédaction n'autorise point des "responsables" qualifiés de juristes, de se permettre des élucubrations telles que celles développées par le sieur Hamadi Madi alias Boléro.
Que nous dit Boléro ? D'abord que : puisque la Constitution distingue "pouvoirs " et "mandat", on peut conclure (et il conclut) que le mandat de nos élus actuels se termine en novembre 2014, tandis que leurs pouvoirs s'étaleront jusqu'en avril 2015 ! Mais , monsieur le juriste, n'est-ce pas le mandat qui confer des pouvoirs ? et s'il en est ainsi, le mandat expirant en novembre 2014, en vertu de quoi les pouvoirs pourront aller au-delà de cette date ? ces élus n'auront plus de mandat, par conséquent ils n'auront plus de pouvoirs, cela coule de source, non ???...
Deuxième faute ( grammaticale, celle-là) de Boléro , lorsqu'il écrit que " de la cinquième année est une proposition " ! Eh bien NON, monsieur, la grammaire française n'a pas changé ses règles et " de la cinquième année" n'est pas une proposition, c'est un groupe nominal.
Sachez en effet que pour qu'il y ait proposition, il faut qu'il y ait un verbe avec au moins son sujet (c'est ce que on apprend en classe de 4e). La phrase de la Constitution citée plus haut, ne comportant qu'un seul verbe (expirent) , toute la phrase constitue donc une seule proposition ! Le groupe nominal "de la cinquième année " est quant à lui, un complément du nom (CDN dit-on aujourd'hui), c'est-à-dire que " cinquième année " complète (précise) le nom " avril ", et la malheureuse virgule ne peut rien changer en l'affaire , car ce CDN n'aurait aucun sens s'il complétait le nom " ouverture " ou le nom " session " . Acceptons donc que la seule lecture sensée est : "avril de la cinquième année" !
Enfin, osons nous hasarder dans les maths qui ne sont pas de notre compétence pour quand même dire que l'année de l'élection des députés et des conseillers actuels est 2009 (et non 2010 ) ,et donc la cinquième année de (comprendre : à partir de) l'élection est bien 2014 (et jamais 2015 ! ).
En fin de compte, les députés et conseillers élus en 2009 verront leur mandat et donc leurs pouvoirs expirer en avril 2014 puisque 2014 est la cinquième année depuis leur élection et parce que leurs pouvoirs cessent au mois d'avril de cette cinquième année ; c'est l'évidence !
C'est dire que la Cour Constitutionnelle a bien lu et dit la Loi quand elle a jugé que le mandat (et donc les pouvoirs) des législateurs prend fin en avril 2014. Et comme leur arrêt est sans appel, arrêtons de créer des problèmes là où il n y en pas, surtout quand, pour contester cet arrêt, on s'aventure dans des voies que l'on ne maîtrise pas forcément.
samedi 13 juillet 2013
AZALI ASSOUMANI : LA TRAHISON.
RAPPELONS-NOUS cet article de KASHKAZI ! Nous sommes en 2005. Alors qu'une Résolution de l'ex OUA interdit depuis 20 ans l'accueil de MAYOTTE en tant qu'entité séparée de l'ensemble de l'Etat comorien, le colonel-putchiste AZALI Assoumani décide de "dépolitiser" le différend politique sur cette île.
Si ce n'est pas de la HAUTE TRAHISON, c'est quoi ?
DÉPOLITISER LE DÉBAT. DANS SON ALLOCUTION TANT DÉCRIÉE ILYA QUINZE JOURS.
A Beït Salam, le président Azali avait utilisé l'expression. "Nous nous sommes mis d'accord pour que le débat sur la participation des jeunes mahorais aux Jeux des Îles soit dépolitisé", avait-il lancé, après avoir jeté un froid dans l'assistance en annonçant qu'"après de multiples discussions, nous avons accepté d'examiner favorablement la participation des jeunes mahorais aux Jeux des Îles de l'océan Indien".
Dépolitiser le débat, c'est également ce que demande l'ambassadeur de France aux Comores, Christian Job : "Je salue le réalisme (du président Azali, ndlr) et la disjonction entre la politique et le sport, qui partout ailleurs dans le monde permet à l'ensemble des sportifs de se réunir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques", indiquait-il mardi. "Le sport ne doit pas être l'otage des opinions politiques". Dépolitiser le débat, c'est encore ce à quoi se sont attachés les hommes politiques mahorais en se félicitant de cette mesure. Bacar Ali Boto affirmait la semaine dernière (lire Kashkazi n°15) : "Nous sommes dans la zone, il est tout à fait normal que nous puissions y participer, puisqu'il ne s'agit pas de faire de la politique mais plutôt du sport."
MAIS DÉPOLITISER LE DÉBAT, C'EST CE À QUOI s'oppose farouchement la grande majorité des partis politiques comoriens, et avec eux les radios locales et une grande partie de la population. Car pour ceux-là, le sport est politique. "Ce n'est pas que du sport cette affaire !" s'indigne Youssouf Moussa, le leader du Front démocratique (FD). Pour lui, "cette démarche est avant tout politique.
Mansour Kamardine l'a d'ailleurs dit". La semaine dernière, le député mahorais avait déclaré qu'il s'agissait d'"un résultat spectaculaire" pour "la diplomatie française". "Avant", continue Youssouf Moussa, "les sportifs mahorais étaient avec la Réunion, donc si ça n'avait été que du sport, ça n'aurait pas été un problème, ils seraient restés avec les Réunionnais. Mais nous sommes là dans la politique". Selon le vieux militant, "c'est une première étape pour la reconnaissance de l'entité mahoraise" qui en amènera d'autres. Un sentiment partagé par une grande partie de la classe politique... Le Congrès national pour l'alternative (CNA), basé à Moroni, estime ainsi que le président vient "d'apporter le coup de grâce à la question de l'Ile comorienne de Mayotte, en autorisant les jeunes de cette île soeur, à participer en tant "qu'entité" aux prochains jeux de l'océan Indien. Le cadre de dialogue mis en place par le Gouvernement de l'Union, marque une véritable démission dans la revendication de l'intégration de Mayotte dans le giron national. Trahison ou Realpolitik ?", interroge un communiqué de ce mouvement, qui "appelle les fédérations sportives comoriennes ainsi que tous les athlètes, à faire preuve de patriotisme en s'abstenant de participer aux prochains jeux de l'océan Indien". Il lance aussi "un vibrant appel aux pays amis et voisins de l'océan Indien d'empêcher le sacrifice de la quatrième île comorienne".
SAMEDI, À L'ASSEMBLÉE, ALORS QUE LES ÉLUS VENAIENT DE VOTER une résolution faisant du 12 novembre une journée pour la réintégration de Maore dans l'ensemble comorien, on ne parlait que de ça. Au point d'oublier l'autre grand tabou levé par le président : son incapacité, selon lui, à organiser les élections à Ndzuani. Dans la rue, sur les ondes, le constat est le même. "La population est choquée, scandalisée. Beaucoup de gens nous interpellent, nous posent des questions dans la rue", affirme Nourdine Abdallah, du FD. "Azali a donné Mayotte à la France sans demander à personne", constate pour sa part Farid, un jeune homme venu assister à la cérémonie du 12 novembre.
Egalement présent à cette journée, Rushdy, du quartier Caltex à Moroni, indique que “les jeunes du quartier n'acceptent pas. On a beau leur dire qu'il s'agit de sport, mais eux ne voient que le côté politique des choses”. Abdallah, lui, avoue “avoir été déçu, car même si c'est bien pour les jeunes sportifs, d'un point de vue diplomatique c'est un échec.” Ce qui choque les gens, ce n'est pas que les élections puissent ne pas avoir lieu, c'est que Maore puisse exister en tant qu'entité, même sportivement. Et pour cause, analyse un observateur de la scène politique, "cette question est intrinsèque au Comorien. Depuis trente ans, personne n'a osé reculer. Pour la première fois, un président lâche du lest". Pour Youssouf Moussa, ce tollé populaire s'explique par le fait que "la participation de Mayotte aux Jeux est un sujet récurrent. C'est une épine présente en chacun des Comoriens.
C'est un problème qui touche tout le monde, ce d'autant plus que les derniers événements à Mayotte ont braqué tous les regards vers cette île", et ont ramené le peuple comorien à la dure réalité : Maore est chaque jour plus proche de la France que la veille. "Or c'est une question vitale. Plus de 80% de la population mahoraise a de la famille dans les autres îles. Moi, je suis de père mahorais et de mère anjouanaise."
Mais ce qui inquiète encore plus la rue, c'est qu'elle ne comprend pas pourquoi Azali a lâché du lest. Pourquoi ? et surtout pourquoi aujourd'hui, à 6 mois de la fin de son mandat ? M.Kamardine, en parlant de succès diplomatique, a esquissé le début d'une explication.
Christian Job renchérit : "Cela marque la reprise des relations franco-comoriennes qui ont commencé avec la rencontre entre le président Azali et le président Chirac en février 2005, et qui se sont poursuivies avec les conclusions de la commission mixte franco-comorienne, en mars." "Pour matérialiser cette évolution", continue M. Job, "la France a proposé aux autorités comoriennes l'organisation d'une coupe de la concorde inter-îles en 2006 qui rassemblerait les quatre clubs champions des quatre îles". Autrement dit, la coopération sportive, depuis longtemps au point mort, pourrait reprendre rapidement entre Maore et ses soeurs.
LES OBSERVATEURS RESTENT TOUTEFOIS PERPLEXES.
Pour eux, ce donnant-donnant n'explique pas la "trahison" -un terme du FD- d'Azali. Selon Youssouf Moussa, cela va bien plus loin. "Le gouvernement a démissionné sur cette question", déclarait-il samedi. "Déjà, lors de la Commission mixte franco-comorienne de mars 2005, Azali avait lâché. Puis lors de la dernière Assemblée générale de l'ONU, il n'a pas réclamé le retour de Mayotte dans le giron comorien, alors que c'était le cas depuis trente ans, sous prétexte qu'il y aurait bientôt un règlement de la solution, alors que la France durcit sa position !" Conclusion du militant : "Il se murmure, ici et là, qu'Azali lâcherait Mayotte en échange d'un soutien de la France pour qu'il reste au pouvoir après 2006." Une hypothèse qui convainc nombre d'opposants (lire p.10), qui ont toutefois tendance à oublier la déclaration du même Azali en février dernier : “Celui qui bradera Mayotte n'est pas encore né.”
SELON UN JOURNALISTE QUI SUIT LA POLITIQUE DEPUIS des années, cette hypothèse n'a d'ailleurs aucun sens. "Je ne pense pas qu'Azali fasse ça pour rester au pouvoir. Mais je ne pense pas non plus qu'il accepte de lâcher Mayotte. C'est juste une manière d'améliorer les rapports avec la France. Une sorte de clin d'oeil à la France. Pourquoi si tard ? Je ne sais pas... Après tout, ce n'est que du sport", finit-il. Un sport qui, dans le passé, a su rassembler les peuples au-delà des conflits entre Etats - on se souvient d'un match de foot USA-Iran dans les années 90. Mais qui a également été le vecteur de messages politiques. En 1980, les Etats-Unis boycottaient les JO de Moscou en raison de la guerre de l'URSS en Afghanistan. Auparavant, les athlètes noirs américains avaient défendu leur cause sur les podiums (des stades).
Source : Kashkazi 16 du jeudi 17 novembre 2005
Si ce n'est pas de la HAUTE TRAHISON, c'est quoi ?
DÉPOLITISER LE DÉBAT. DANS SON ALLOCUTION TANT DÉCRIÉE ILYA QUINZE JOURS.
A Beït Salam, le président Azali avait utilisé l'expression. "Nous nous sommes mis d'accord pour que le débat sur la participation des jeunes mahorais aux Jeux des Îles soit dépolitisé", avait-il lancé, après avoir jeté un froid dans l'assistance en annonçant qu'"après de multiples discussions, nous avons accepté d'examiner favorablement la participation des jeunes mahorais aux Jeux des Îles de l'océan Indien".
Dépolitiser le débat, c'est également ce que demande l'ambassadeur de France aux Comores, Christian Job : "Je salue le réalisme (du président Azali, ndlr) et la disjonction entre la politique et le sport, qui partout ailleurs dans le monde permet à l'ensemble des sportifs de se réunir, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques", indiquait-il mardi. "Le sport ne doit pas être l'otage des opinions politiques". Dépolitiser le débat, c'est encore ce à quoi se sont attachés les hommes politiques mahorais en se félicitant de cette mesure. Bacar Ali Boto affirmait la semaine dernière (lire Kashkazi n°15) : "Nous sommes dans la zone, il est tout à fait normal que nous puissions y participer, puisqu'il ne s'agit pas de faire de la politique mais plutôt du sport."
MAIS DÉPOLITISER LE DÉBAT, C'EST CE À QUOI s'oppose farouchement la grande majorité des partis politiques comoriens, et avec eux les radios locales et une grande partie de la population. Car pour ceux-là, le sport est politique. "Ce n'est pas que du sport cette affaire !" s'indigne Youssouf Moussa, le leader du Front démocratique (FD). Pour lui, "cette démarche est avant tout politique.
Mansour Kamardine l'a d'ailleurs dit". La semaine dernière, le député mahorais avait déclaré qu'il s'agissait d'"un résultat spectaculaire" pour "la diplomatie française". "Avant", continue Youssouf Moussa, "les sportifs mahorais étaient avec la Réunion, donc si ça n'avait été que du sport, ça n'aurait pas été un problème, ils seraient restés avec les Réunionnais. Mais nous sommes là dans la politique". Selon le vieux militant, "c'est une première étape pour la reconnaissance de l'entité mahoraise" qui en amènera d'autres. Un sentiment partagé par une grande partie de la classe politique... Le Congrès national pour l'alternative (CNA), basé à Moroni, estime ainsi que le président vient "d'apporter le coup de grâce à la question de l'Ile comorienne de Mayotte, en autorisant les jeunes de cette île soeur, à participer en tant "qu'entité" aux prochains jeux de l'océan Indien. Le cadre de dialogue mis en place par le Gouvernement de l'Union, marque une véritable démission dans la revendication de l'intégration de Mayotte dans le giron national. Trahison ou Realpolitik ?", interroge un communiqué de ce mouvement, qui "appelle les fédérations sportives comoriennes ainsi que tous les athlètes, à faire preuve de patriotisme en s'abstenant de participer aux prochains jeux de l'océan Indien". Il lance aussi "un vibrant appel aux pays amis et voisins de l'océan Indien d'empêcher le sacrifice de la quatrième île comorienne".
SAMEDI, À L'ASSEMBLÉE, ALORS QUE LES ÉLUS VENAIENT DE VOTER une résolution faisant du 12 novembre une journée pour la réintégration de Maore dans l'ensemble comorien, on ne parlait que de ça. Au point d'oublier l'autre grand tabou levé par le président : son incapacité, selon lui, à organiser les élections à Ndzuani. Dans la rue, sur les ondes, le constat est le même. "La population est choquée, scandalisée. Beaucoup de gens nous interpellent, nous posent des questions dans la rue", affirme Nourdine Abdallah, du FD. "Azali a donné Mayotte à la France sans demander à personne", constate pour sa part Farid, un jeune homme venu assister à la cérémonie du 12 novembre.
Egalement présent à cette journée, Rushdy, du quartier Caltex à Moroni, indique que “les jeunes du quartier n'acceptent pas. On a beau leur dire qu'il s'agit de sport, mais eux ne voient que le côté politique des choses”. Abdallah, lui, avoue “avoir été déçu, car même si c'est bien pour les jeunes sportifs, d'un point de vue diplomatique c'est un échec.” Ce qui choque les gens, ce n'est pas que les élections puissent ne pas avoir lieu, c'est que Maore puisse exister en tant qu'entité, même sportivement. Et pour cause, analyse un observateur de la scène politique, "cette question est intrinsèque au Comorien. Depuis trente ans, personne n'a osé reculer. Pour la première fois, un président lâche du lest". Pour Youssouf Moussa, ce tollé populaire s'explique par le fait que "la participation de Mayotte aux Jeux est un sujet récurrent. C'est une épine présente en chacun des Comoriens.
C'est un problème qui touche tout le monde, ce d'autant plus que les derniers événements à Mayotte ont braqué tous les regards vers cette île", et ont ramené le peuple comorien à la dure réalité : Maore est chaque jour plus proche de la France que la veille. "Or c'est une question vitale. Plus de 80% de la population mahoraise a de la famille dans les autres îles. Moi, je suis de père mahorais et de mère anjouanaise."
Mais ce qui inquiète encore plus la rue, c'est qu'elle ne comprend pas pourquoi Azali a lâché du lest. Pourquoi ? et surtout pourquoi aujourd'hui, à 6 mois de la fin de son mandat ? M.Kamardine, en parlant de succès diplomatique, a esquissé le début d'une explication.
Christian Job renchérit : "Cela marque la reprise des relations franco-comoriennes qui ont commencé avec la rencontre entre le président Azali et le président Chirac en février 2005, et qui se sont poursuivies avec les conclusions de la commission mixte franco-comorienne, en mars." "Pour matérialiser cette évolution", continue M. Job, "la France a proposé aux autorités comoriennes l'organisation d'une coupe de la concorde inter-îles en 2006 qui rassemblerait les quatre clubs champions des quatre îles". Autrement dit, la coopération sportive, depuis longtemps au point mort, pourrait reprendre rapidement entre Maore et ses soeurs.
LES OBSERVATEURS RESTENT TOUTEFOIS PERPLEXES.
Pour eux, ce donnant-donnant n'explique pas la "trahison" -un terme du FD- d'Azali. Selon Youssouf Moussa, cela va bien plus loin. "Le gouvernement a démissionné sur cette question", déclarait-il samedi. "Déjà, lors de la Commission mixte franco-comorienne de mars 2005, Azali avait lâché. Puis lors de la dernière Assemblée générale de l'ONU, il n'a pas réclamé le retour de Mayotte dans le giron comorien, alors que c'était le cas depuis trente ans, sous prétexte qu'il y aurait bientôt un règlement de la solution, alors que la France durcit sa position !" Conclusion du militant : "Il se murmure, ici et là, qu'Azali lâcherait Mayotte en échange d'un soutien de la France pour qu'il reste au pouvoir après 2006." Une hypothèse qui convainc nombre d'opposants (lire p.10), qui ont toutefois tendance à oublier la déclaration du même Azali en février dernier : “Celui qui bradera Mayotte n'est pas encore né.”
SELON UN JOURNALISTE QUI SUIT LA POLITIQUE DEPUIS des années, cette hypothèse n'a d'ailleurs aucun sens. "Je ne pense pas qu'Azali fasse ça pour rester au pouvoir. Mais je ne pense pas non plus qu'il accepte de lâcher Mayotte. C'est juste une manière d'améliorer les rapports avec la France. Une sorte de clin d'oeil à la France. Pourquoi si tard ? Je ne sais pas... Après tout, ce n'est que du sport", finit-il. Un sport qui, dans le passé, a su rassembler les peuples au-delà des conflits entre Etats - on se souvient d'un match de foot USA-Iran dans les années 90. Mais qui a également été le vecteur de messages politiques. En 1980, les Etats-Unis boycottaient les JO de Moscou en raison de la guerre de l'URSS en Afghanistan. Auparavant, les athlètes noirs américains avaient défendu leur cause sur les podiums (des stades).
Source : Kashkazi 16 du jeudi 17 novembre 2005
mercredi 10 juillet 2013
DECES DE MBALIA
MOHAMED ALI MBALIA , inamovible leader du PASOCO (Parti Socialiste Comorien) , vient de décéder à l'aube de ce mardi 9 juillet 2013 à Antananarivo ( Madagascar).MBALIA comme tout le monde l'appelait, fut un militant infatigable pour l'indépendance, l'intégrité et l'unité de notre pays. Il fut aussi un politicien sobre, mais sévère s-à-vis des "requins", ces politiciens qui cherchent le pouvoir pour se servir au lieu de servir le peuple. C'est un original de notre scène politique qui est parti !Que sa famille trouve ici l'expression de notre sympathie et accepte nos condoléances attristées.Puisse Allah lui pardonner et l'accueillir dans son Eden, amine.
vendredi 28 juin 2013
ABOUDOU SOEFO A ECRIT OU NON CETTE LETTRE ???
Répondant à l'accusation d'avoir écrit pour retirer la question de l'île comorienne de Mayotte des débats de l'ONU, ABDOU SOEFO s'écriait :
- je mets à défi tous ceux qui pérorent sur un prétendu retrait de la question de Mayotte à l'ONU par ABOUDOU Soefo de s'adresser au Secrétariat Général des Nations Unies pour avoir une copie certifiée de la prétendue lettre. Tout simplement parque le gouvernement pour le compte duquel j'étais en charge des Relations Extérieures n'avait jamais envoyé une telle requête au Secrétaire Général des Nations Unies.
Pourtant voici ladite lettre signée, dit-on, de lui, mais non certifiée par... l'ONU... QUI MENT ???
- je mets à défi tous ceux qui pérorent sur un prétendu retrait de la question de Mayotte à l'ONU par ABOUDOU Soefo de s'adresser au Secrétariat Général des Nations Unies pour avoir une copie certifiée de la prétendue lettre. Tout simplement parque le gouvernement pour le compte duquel j'étais en charge des Relations Extérieures n'avait jamais envoyé une telle requête au Secrétaire Général des Nations Unies.
Pourtant voici ladite lettre signée, dit-on, de lui, mais non certifiée par... l'ONU... QUI MENT ???
dimanche 23 juin 2013
Déclaration de Paris sur l'Amitié et la Coopération entre la France et les Comores Paris, 21 juin 2013
Déclaration de Paris sur l'Amitié et la Coopération entre la France et les Comores
Paris, 21 juin 2013
Déterminées
à promouvoir l'amitié des peuples dans le respect de la Charte des
Nations Unies, la France et les Comores, qui partagent une longue
histoire, souhaitent ouvrir un nouveau chapitre de leurs relations.
Un différend, apparu depuis l'accession des Comores à la souveraineté en vertu des principes universels de la Charte des Nations Unies, et des normes internationales relatives à l'accession à l'indépendance des anciennes colonies, a affecté les relations historiques entre les deux pays.
La France et les Comores considèrent que le moment est maintenant venu de refonder les liens historiques et étroits qui les unissent et de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales afin de répondre aux aspirations des deux peuples.
Les
deux signataires doivent pour cela, intégrer le passé dans une
dynamique constructive pour rechercher ensemble, avec lucidité et
objectivité, une voie originale permettant de construire une relation
rénovée tournée vers l'avenir.
Cette volonté commune s'inscrit dans le respect des principes universels du droit international et des intérêts respectifs des deux pays, notamment la recherche pragmatique, dans un cadre bilatéral privilégié et concerté, de l'approfondissement de la coopération.
Cette volonté commune s'inscrit dans le respect des principes universels du droit international et des intérêts respectifs des deux pays, notamment la recherche pragmatique, dans un cadre bilatéral privilégié et concerté, de l'approfondissement de la coopération.
Les
deux signataires ont décidé de développer un partenariat stratégique,
exemplaire et ambitieux, qui devra inclure toutes les dimensions de leur
relation et aura vocation à se développer rapidement dans tous les
domaines.
La France et les Comores déclarent leur intention de coopérer comme suit :
I. Dialogue politique
La France et les Comores décident de renforcer leurs échanges au niveau approprié sur les questions internationales et régionales et sur toutes autres questions d'intérêt commun.
Elles souhaitent ainsi trouver ensemble des réponses adaptées aux défis d'un monde en profonde mutation. Elles considèrent qu'elles ont, chacune, des atouts qu'elles peuvent valoriser dans le cadre d'un dialogue politique confiant et approfondi.
Dans
cette perspective, il sera mis en place un « Haut Conseil Paritaire »
pour mettre en œuvre et suivre les orientations définies par la présente
déclaration. Il sera notamment chargé de préciser les principaux axes
de coopération, de définir un calendrier et de proposer les actions
concrètes participant à un développement harmonisé, au rapprochement et à
la prospérité des quatre îles. Ce haut conseil paritaire tiendra sa
première réunion d'ici la fin de l'année 2013. Il se réunira ensuite à
intervalles réguliers selon les modalités à définir ultérieurement.
II. Coopération bilatérale et régionale
La France et les Comores ont développé au fil des années une coopération étroite dans de nombreux domaines.
Soucieux
de poursuivre ces échanges, et de les intensifier, les deux signataires
élaborent conjointement un document-cadre définissant les axes et les
priorités de leur coopération pour la période 2015-2020. Ce
document-cadre ne sera pas exclusif d'autres formes de coopération que
les deux signataires pourraient décider d'un commun accord.
Les
deux signataires estiment que l'identité géographique, sociale et
culturelle des quatre îles doit permettre de faciliter leur insertion
régionale, sur la base de relation de confiance et d'un dialogue
renouvelé.
La
France et les Comores sont désireuses de développer les liens entre les
populations des quatre îles à travers un rapprochement entre leurs
sociétés civiles et leurs opérateurs économiques. Elles entendent
notamment mettre en place toutes les facilités tendant à promouvoir et à
encourager les initiatives permettant une meilleure connaissance
réciproque de leurs jeunesses.
III. Coopération économique
La France et les Comores entendent jouer un rôle central dans la construction d'un espace du sud-ouest de l'océan Indien, de paix et de sécurité, de droit et de démocratie, de justice et de liberté, de développement et de prospérité.
L'une
et l'autre donneront un nouvel élan à leurs relations économiques,
notamment au travers du développement de la coopération régionale. Dans
ce but, elles entendent favoriser une relance de leurs échanges
économiques et encourager le développement des investissements entre
leurs entreprises.
Cette
relance devrait être mutuellement bénéfique et se traduire par le
développement de l'investissement et la préservation ou la création
d'emplois sur leur territoire respectif. Les opérateurs économiques, y
compris les Comoriens établis en France et les Français établis aux
Comores seront étroitement associés à sa définition et au suivi de sa
mise en œuvre.
IV. Dimension humaine
Les échanges humains qui témoignent des liens naturels entre les quatre îles, historiques et étroits entre la France et les Comores, représentent une richesse incomparable pour chacune d'elles et chacun d'eux.
Dans
cette perspective, la France et les Comores s'efforceront, dans le
respect de leurs positions respectives, de répondre aux préoccupations
exprimées en matière de circulation des personnes et des biens entre les
quatre îles.
Les
deux signataires estiment que la circulation des biens et des personnes
contribue au rapprochement des populations et qu'une maîtrise concertée
de cette circulation constitue un facteur de stabilité de l'archipel et
de développement économique, social et culturel.
Afin
d'éviter les drames humains qui se produisent au large des quatre îles,
les deux signataires sont déterminés à prendre toutes les mesures
appropriées, notamment en matière de coopération et d'opérations
conjointes nécessaires à la sécurité maritime.
François HOLLANDE
Président de la République Française
ET
Ikililou DHOININE Président
de l'Union des Comores
Source : Al-watwan, Moroni.
samedi 22 juin 2013
Rencontre Hollande-Ikililou : point de presse du président français
Point presse
du président de la République Française François HOLLANDE à l'issue de
la rencontre avec M. Ikililou DHOININE, président de l'Union des
Comores
QUESTION : « Est-ce que vous pouvez nous dire un petit mot sur les relations que vous avez évoquées avec le Président des Comores s'il vous plait ? »
F.HOLLANDE : « Avec le Président des Comores, nous avons signé une déclaration d'amitié pour engager une politique de coopération parce que les Comores ont besoin d'être soutenues dans leur développement et également pour régler – vous le savez – ces drames humains qui ne peuvent plus être acceptés, et de faire en sorte que nous puissions mieux nous organiser pour éviter ce type de situation.
QUESTION : « Est-ce que vous avez évoqué la résolution 3385 de l'ONU qui réclame justement que Mayotte revienne dans le giron des Comores ? »
F.HOLLANDE : « Vous connaissez les positions de chacun et nous avons préféré parler de la déclaration d'amitié. »
QUESTION : « Va-t-il y avoir un nouveau groupe de travail de haut niveau ? Le GTHN ? »
F.HOLLANDE : « Nous travaillons ensemble pour une coopération régionale. Voilà le sens de notre démarche. »
QUESTION : « Comment est-ce que vous pouvez aujourd'hui régler ce problème entre Mayotte et, justement, les Comores ? Parce que c'est le plus grand cimetière marin au monde. »
F.HOLLANDE : « C'est ce que je vous ai dit. Nous devons régler ces drames humains, on ne peut pas les accepter. D'abord par un système de contrôle plus efficace, une lutte contre ceux qui organisent ces passages au risque – on le sait – de péril pour ceux qui utilisent ces passeurs. Et ensuite en faisant en sorte qu'il y ait des mouvements de population qui puissent être acceptés par la France.
QUESTION : « Est-ce que vous avez évoqués également le problème de l'accident qui va fêter malheureusement ses 4 ans ? »
F.HOLLANDE : « Oui, nous l'avons évoqué car cette catastrophe aérienne a bouleversé nos deux pays.
QUESTION : « La France a souhaité aider les Comores tout récemment pour la tentative de coup d'Etat. Est-ce que vous avez avancé ? Est-ce que vous avez réussi à arrêter un certain nombre de gens ? »
F.HOLLANDE: « Ce sont les autorités comoriennes qui ont arrêté ceux qui étaient prêts à déstabiliser le pays une nouvelle fois. Cela fait des années que cela dure. Ces personnes ont été arrêtées et j'ai assuré le Président comorien que nous apporterons toutes nos coopérations, tous nos renseignements pour que l'on remonte jusqu'aux instigateurs de ce complot. »
QUESTION : « Monsieur le Président sur la coopération, comment va se concrétiser cette nouvelle politique de coopération ? »
F.HOLLANDE : « Politique d'appuis aux investissements, aussi de soutien à ce qu'on appelle la Diaspora comorienne, qui est d'ailleurs très présente en France. Il y a plus de 300 000 Comoriens qui vivent en France, certains d'ailleurs avec une double nationalité. C'est une richesse que nous devons aussi mettre au service des Comores. Nous ferons donc en sorte qu'il y ait des projets qui puissent être soutenus et des Comoriens qui vivent en France – quand je dis en France, c'est la Réunion, Mayotte, c'est aussi la métropole – qui puissent investir ou agir pour le développement des Comores. »
QUESTION : « Avez-vous parlé des projets liés à l'environnement ? Il y a de nombreuses catastrophes naturelles dans la région. La Commission de l'Océan Indien (COI) travaille en ce sens. Est-ce que la France à travers la COI continuera justement dans cette lancée ? Et fera en sorte qu'il y ait un parallèle entre Mayotte et les Comores ? »
F.HOLLANDE : « Je vous ai parlé de coopération régionale. Nous voulons qu'il y ait une organisation davantage qu'aujourd'hui au plan régional justement pour la prévention d'un certain nombre de catastrophes et une action concertée pour protéger l'environnement. Nous travaillons dans cet esprit. C'est pour cela que le ministre LUREL a participé à l'entretien. »
QUESTION : « Est-ce que le président des Comores vous a invité chez lui ?
F.HOLLANDE : « Nous n'avons pas évoqué cette éventualité. »
QUESTION : « Est-ce qu'il y aura un assouplissement du visa Balladur ? »
F.HOLLANDE : « Nous en avons parlé. Il reste encore des difficultés à régler. »
QUESTION : « Est-ce que vous pouvez nous dire un petit mot sur les relations que vous avez évoquées avec le Président des Comores s'il vous plait ? »
F.HOLLANDE : « Avec le Président des Comores, nous avons signé une déclaration d'amitié pour engager une politique de coopération parce que les Comores ont besoin d'être soutenues dans leur développement et également pour régler – vous le savez – ces drames humains qui ne peuvent plus être acceptés, et de faire en sorte que nous puissions mieux nous organiser pour éviter ce type de situation.
QUESTION : « Est-ce que vous avez évoqué la résolution 3385 de l'ONU qui réclame justement que Mayotte revienne dans le giron des Comores ? »
F.HOLLANDE : « Vous connaissez les positions de chacun et nous avons préféré parler de la déclaration d'amitié. »
QUESTION : « Va-t-il y avoir un nouveau groupe de travail de haut niveau ? Le GTHN ? »
F.HOLLANDE : « Nous travaillons ensemble pour une coopération régionale. Voilà le sens de notre démarche. »
QUESTION : « Comment est-ce que vous pouvez aujourd'hui régler ce problème entre Mayotte et, justement, les Comores ? Parce que c'est le plus grand cimetière marin au monde. »
F.HOLLANDE : « C'est ce que je vous ai dit. Nous devons régler ces drames humains, on ne peut pas les accepter. D'abord par un système de contrôle plus efficace, une lutte contre ceux qui organisent ces passages au risque – on le sait – de péril pour ceux qui utilisent ces passeurs. Et ensuite en faisant en sorte qu'il y ait des mouvements de population qui puissent être acceptés par la France.
QUESTION : « Est-ce que vous avez évoqués également le problème de l'accident qui va fêter malheureusement ses 4 ans ? »
F.HOLLANDE : « Oui, nous l'avons évoqué car cette catastrophe aérienne a bouleversé nos deux pays.
QUESTION : « La France a souhaité aider les Comores tout récemment pour la tentative de coup d'Etat. Est-ce que vous avez avancé ? Est-ce que vous avez réussi à arrêter un certain nombre de gens ? »
F.HOLLANDE: « Ce sont les autorités comoriennes qui ont arrêté ceux qui étaient prêts à déstabiliser le pays une nouvelle fois. Cela fait des années que cela dure. Ces personnes ont été arrêtées et j'ai assuré le Président comorien que nous apporterons toutes nos coopérations, tous nos renseignements pour que l'on remonte jusqu'aux instigateurs de ce complot. »
QUESTION : « Monsieur le Président sur la coopération, comment va se concrétiser cette nouvelle politique de coopération ? »
F.HOLLANDE : « Politique d'appuis aux investissements, aussi de soutien à ce qu'on appelle la Diaspora comorienne, qui est d'ailleurs très présente en France. Il y a plus de 300 000 Comoriens qui vivent en France, certains d'ailleurs avec une double nationalité. C'est une richesse que nous devons aussi mettre au service des Comores. Nous ferons donc en sorte qu'il y ait des projets qui puissent être soutenus et des Comoriens qui vivent en France – quand je dis en France, c'est la Réunion, Mayotte, c'est aussi la métropole – qui puissent investir ou agir pour le développement des Comores. »
QUESTION : « Avez-vous parlé des projets liés à l'environnement ? Il y a de nombreuses catastrophes naturelles dans la région. La Commission de l'Océan Indien (COI) travaille en ce sens. Est-ce que la France à travers la COI continuera justement dans cette lancée ? Et fera en sorte qu'il y ait un parallèle entre Mayotte et les Comores ? »
F.HOLLANDE : « Je vous ai parlé de coopération régionale. Nous voulons qu'il y ait une organisation davantage qu'aujourd'hui au plan régional justement pour la prévention d'un certain nombre de catastrophes et une action concertée pour protéger l'environnement. Nous travaillons dans cet esprit. C'est pour cela que le ministre LUREL a participé à l'entretien. »
QUESTION : « Est-ce que le président des Comores vous a invité chez lui ?
F.HOLLANDE : « Nous n'avons pas évoqué cette éventualité. »
QUESTION : « Est-ce qu'il y aura un assouplissement du visa Balladur ? »
F.HOLLANDE : « Nous en avons parlé. Il reste encore des difficultés à régler. »
ce 21 Juin, à L'Elysée
vendredi 21 juin 2013
Hollande -Ikililou : le sujet de MAORE "évité" !!!...???...
Hu dobowa tsi hu wana !!!
PARIS - Le sujet de Mayotte, île française de l'océan Indien revendiquée par l'archipel des Comores, a été évité vendredi au cours d'un entretien à Paris entre les présidents comorien et français, Ikililou Dhoinine et François Hollande.
Vous connaissez les positions de chacun et nous avons préféré parler de la déclaration d'amitié signée à l'occasion de cette rencontre, a déclaré le président français, venu à la rencontre des journalistes sur le perron de l'Elysée.
Mayotte, la quatrième île de l'archipel des Comores est administrée par la France depuis l'accession du territoire à l'indépendance en juillet 1975. Devenue le 101e département français en mars 2009, l'île est toujours revendiquée par Moroni.
Alors que Paris justifie sa présence par la volonté des Mahorais de rester français, Moroni évoque le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
La déclaration d'amitié, a précisé François Hollande, porte sur le développement de l'archipel des Comores mais vise aussi à régler ces drames humains qui ne peuvent plus être acceptés.
Le chef de l'Etat français faisait ainsi allusion aux nombreux Comoriens qui périssent en tentant de rallier Mayotte à bord de frêles embarcations de pêche qui font naufrage dans le bras-de-mer large d'environ 70 kilomètres séparant Anjouan de l'île française. Ce bras-de-mer est considéré comme le plus grand cimetière marin par les organisations humanitaires.
Il faut mieux nous organiser pour éviter ce type de situations, a souligné François Hollande qui a prôné un système de contrôle plus efficace et une lutte contre contre ceux qui organisent ces passages.
Interrogé sur une tentative de déstabilisation du régime comorien, qui impliquerait le mercenaire français Patrick Klein, et a été déjouée le 19 avril dernier, M. Hollande a promis l'aide de la France. J'ai assuré le président comorien que nous apporterions toute notre coopération et tous nos renseignements pour qu'on remonte jusqu'aux instigateurs de ce complot, a-t-il déclaré.
Alors que le président comorien s'est refusé lui-même à toute déclaration, un membre de sa délégation a toutefois confirmé que la question des revendications territoriales des Comores sur Mayotte n'avait pas été abordée entre les deux dirigeants.
On a parlé surtout d'une redynamisation des relations entre la France et les Comores et d'une déclaration d'amitié, a-t-il indiqué.
François Hollande a évoqué pour sa part une politique d'appui aux investissements et de soutien à la diaspora comorienne, très présente en France avec plus de 300.000 Comoriens qui y vivent selon lui.
Comme on lui demandait si son homologue comorien l'avait invité à se rendre à Moroni, il a répondu: Nous n'avons pas encore été jusque-là, il faut d'abord régler les problèmes.
Mais quand j'irai dans la région, je verrai ce que j'ai à faire, a-t-il enchaîné.
De la même manière, interrogé sur un possible assouplissement du visa dit visa Balladur (du nom d'Edouard Balladur, le Premier ministre de l'époque), instauré en 1994 par la France pour tout Comorien voulant se rendre à Mayotte, le président français a indiqué que le sujet avait été évoqué. Mais pour l'instant, il nous faut régler les problèmes et on ne pourra assouplir que lorsqu'on aura des conditions de sécurité, a-t-il cependant ajouté.
(©AFP / 21 juin 2013 19h27)
PARIS - Le sujet de Mayotte, île française de l'océan Indien revendiquée par l'archipel des Comores, a été évité vendredi au cours d'un entretien à Paris entre les présidents comorien et français, Ikililou Dhoinine et François Hollande.
Vous connaissez les positions de chacun et nous avons préféré parler de la déclaration d'amitié signée à l'occasion de cette rencontre, a déclaré le président français, venu à la rencontre des journalistes sur le perron de l'Elysée.
Mayotte, la quatrième île de l'archipel des Comores est administrée par la France depuis l'accession du territoire à l'indépendance en juillet 1975. Devenue le 101e département français en mars 2009, l'île est toujours revendiquée par Moroni.
Alors que Paris justifie sa présence par la volonté des Mahorais de rester français, Moroni évoque le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation.
La déclaration d'amitié, a précisé François Hollande, porte sur le développement de l'archipel des Comores mais vise aussi à régler ces drames humains qui ne peuvent plus être acceptés.
Le chef de l'Etat français faisait ainsi allusion aux nombreux Comoriens qui périssent en tentant de rallier Mayotte à bord de frêles embarcations de pêche qui font naufrage dans le bras-de-mer large d'environ 70 kilomètres séparant Anjouan de l'île française. Ce bras-de-mer est considéré comme le plus grand cimetière marin par les organisations humanitaires.
Il faut mieux nous organiser pour éviter ce type de situations, a souligné François Hollande qui a prôné un système de contrôle plus efficace et une lutte contre contre ceux qui organisent ces passages.
Interrogé sur une tentative de déstabilisation du régime comorien, qui impliquerait le mercenaire français Patrick Klein, et a été déjouée le 19 avril dernier, M. Hollande a promis l'aide de la France. J'ai assuré le président comorien que nous apporterions toute notre coopération et tous nos renseignements pour qu'on remonte jusqu'aux instigateurs de ce complot, a-t-il déclaré.
Alors que le président comorien s'est refusé lui-même à toute déclaration, un membre de sa délégation a toutefois confirmé que la question des revendications territoriales des Comores sur Mayotte n'avait pas été abordée entre les deux dirigeants.
On a parlé surtout d'une redynamisation des relations entre la France et les Comores et d'une déclaration d'amitié, a-t-il indiqué.
François Hollande a évoqué pour sa part une politique d'appui aux investissements et de soutien à la diaspora comorienne, très présente en France avec plus de 300.000 Comoriens qui y vivent selon lui.
Comme on lui demandait si son homologue comorien l'avait invité à se rendre à Moroni, il a répondu: Nous n'avons pas encore été jusque-là, il faut d'abord régler les problèmes.
Mais quand j'irai dans la région, je verrai ce que j'ai à faire, a-t-il enchaîné.
De la même manière, interrogé sur un possible assouplissement du visa dit visa Balladur (du nom d'Edouard Balladur, le Premier ministre de l'époque), instauré en 1994 par la France pour tout Comorien voulant se rendre à Mayotte, le président français a indiqué que le sujet avait été évoqué. Mais pour l'instant, il nous faut régler les problèmes et on ne pourra assouplir que lorsqu'on aura des conditions de sécurité, a-t-il cependant ajouté.
(©AFP / 21 juin 2013 19h27)
jeudi 20 juin 2013
LU POUR VOUS dans :
L’Inquisiteur N°003 du 15 au 21 juin 2013
"Que sont-ils devenus?"
Ils ont servi au niveau de l’Etat à différents niveaux de responsabilités, ils ont décidé un jour de prendre le chemin de l’émigration. Certains par choix, d’autres par nécessité. L’inquisiteur vous donne leurs nouvelles chaque semaine.
Mohamed Chaher Saïd Massonde :
« Je suis optimiste, car je sais que les Comoriens sont capables de bien faire »
Il est l’un des acteurs majeurs de la vie politique comorienne. Professeur de philosophie et de lettres françaises de 1973 à 1976, Mohamed Chaher Saïd Massonde occupera ensuite différents postes ministériels (Education nationale, agriculture, santé) avant de prendre sa retraite. C’est avec le sentiment du devoir accompli que cet ancien ministre évoque aujourd’hui ses responsabilités passées. Parmi les actions réalisées dans le cadre des missions qui lui ont été confiées, l’ancien ministre citera notamment la formation des cadres nationaux qu' il a supervisée dès 1979 par des bourses d’études supérieures à l'étranger, l’ouverture des Ecoles nationales dont l'ENS de Mvouni. Dans le domaine de l’agriculture il évoque le développement agricole à travers les Cefader-Cader et les projets adjacents (petit élevage, maraîchers... etc..). Il est également à l’origine de l’introduction des fameux Kwassa-Kwassa,ces vedettes rapides de pêche, dans l’archipel. Après tant d’années au service du pays, Mohamed Chaher, s’est installé en France depuis 2005 « pour des raisons familiales », précise-t-il. Pour occuper ces journées dans l’Hexagone,l’ancien prof continue à donner des cours à domicile à des jeunes. Malgré cet éloignement, il n’hésite pas à exprimer son point de vue sur l’actualité nationale. Sa dernière prise de position remonte au mois de mars dernier lorsqu’il a appelé, dans une tribune publiée au journal Alwatwan, à mettre fin au système de présidence tournante en cours depuis 2001 aux Comores. Un système qu’il qualifie d’ « anti-démocratique et dangereuse » Cela faisait suite à l’annonce du journaliste mahorais Hakim Ali Saïd qui a fait part de son intention de présenter sa candidature aux élections présidentielles de 2016 au nom de la tournante. L’ancien ministre faisait observer que « Mayotte peut prétendre aussi avoir un enfant président des Comores, puisque l’île, bien qu’occupée par une puissance étrangère, fait partie intégrante des Comores indépendantes ». Pour arriver à cette solution et devant l’impossibilité d’organiser des primaires à Mayotte, île sous administration française, il a proposé qu’on mette fin à « cette mauvaise pratique qu’est la tournante » et qu’on « révise la constitution pour permettre à tous Comoriens remplissant les conditions civiles et civiques prévue par la loi » de se porter candidat. Cet homme politique natif de Domoni,est aussi très actif sur la toile où il tient un blog. C’est d’ailleurs par ce canal (internet)qu’il suit l’actualité nationale. « J'essaie de suivre l'actualité du pays par la visite des sites d’information comoriens et les contacts réguliers avec mes correspondants sur place », indique-t-il. A la question de savoir le regard qu’il porte sur les 38 ans d’indépendance de l’archipel, l’ancien ministre répond : « c'est peu pour construire une Nation et pour développer un pays. Regardons tout ce qui a été réalisé malgré toutes les vicissitudes : formation des cadres notamment des enseignants, des médecins; ce qui a été fait en matière d'infrastructures (ports, aéroport, route, énergie, télécommunication...etc.). Quand on sait quelle était la situation en 1975, on ne peut que reconnaître ce qu'a apporté l'Indépendance en seulement quelques années ». Avant de reprendre : « Certes beaucoup reste à faire surtout en matière de bonne gouvernance, mais cela n'est pas le plus difficile dans la mesure où il suffira d'avoir les hommes qu'il faut avec la volonté politique de bannir les mauvaises habitudes ; et ces hommes existent ! » Et lui de finir par cette note d’espoir : « Je suis optimiste car, pour l'avoir vécu, je sais que les Comoriens sont capables de bien faire. On ne pouvait pas ne pas passer par certaines erreurs, mais elles doivent enrichir et le peuple et les aspirants dirigeants ».
Faïssoili Abdou
L’Inquisiteur N°003 du 15 au 21 juin 2013
Discours du président IKILILOU Dhoinine, au déjeuner du Quai d'Orsay.
Madame la Ministre et Représentante personnelle du Président de la République,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord vous remercier de l'accueil chaleureux qui nous a été réservé depuis que ma délégation et moi-même, avons foulé le sol de votre beau pays, la France.
Ensuite, je voudrais vous rassurer de ma disponibilité et ma détermination à faire de cette visite en terre française, l'acte numéro 1 de la refonte de nos relations bilatérales.
Les Comores, en dépit des crises de tout genre qu'elles ont traversées depuis leur accession à l'indépendance le 6 juillet 1975, sont déterminées à faire en sorte qu'avec la France, partenaire historique et privilégié, le bon sens, l'objectivité et le pragmatisme, leur permettent d'affronter ensemble les défis auxquels le monde mais encore la région Sud-ouest de l'océan indien, sont confrontés.
Entre deux pays amis qui partagent les mêmes valeurs universelles de droit, il est inconcevable qu'un différend territorial pourtant né au mépris du droit international et de toute autre considération humaine, puisse constituer une atrophie de leur relation.
Le moment est donc venu pour qu'ensemble, Comoriens et Français, trouvions une solution juste et équitable pour mettre fin à cette situation inconfortable pour nos deux pays.
Madame la Représentante du Président de la République Française,
En acceptant avec un très grand intérêt l'invitation qui m'a été faite par Son Excellence François HOLLANDE, Président de la République Française, j'ai pensé à ces dizaines de comoriens qui périssent quotidiennement en mer lors de la traversée dangereuse du bras de mer entre Anjouan et Mayotte.
Aussi, j'ai pris en compte tout le parcours que mon pays a fait depuis 38 ans d'indépendance inachevée, des années durant lesquelles le Peuple Comorien est sorti meurtri et traumatisé par des déstabilisations avec des fins tragiques, les assassinats des deux de nos Présidents.
A chaque fois, les Comoriens se sont retrouvés dans la nécessité d'imaginer un nouveau cadre institutionnel, complexe, pouvant répondre au mieux, à leurs légitimes aspirations.
Toutefois, au même moment, Madame la ministre, votre pays, la France, Membre Permanant du Conseil de Sécurité de l'ONU, n'a jamais accepté l'application intégrale de la Résolution N° 33-85 de l'Assemblée Générale de l'ONU, relative à l'admission de l'archipel des Comores composé de Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comores, à l'indépendance.
Cela aussi, en acceptant cette invitation, je l'ai pris en compte.
Et enfin, j'ai pensé à notre communauté linguistique et culturelle, la Francophonie, ce formidable instrument qui nous unit tous autour d'une langue, d'une culture et autour des valeurs communes et universelles de paix, de concorde et de solidarité auxquelles le Peuple Comorien est attaché profondément.
C'est pour tous ces éléments que les Comores sont disposées, comme vous le savez, à travailler en bonne intelligence, avec votre pays, pour mettre fin aux anomalies historiques dès lors que nous nous mettons enfin d'accord sur l'essentiel : travailler pour le bien-être des habitants des quatre îles de l'archipel des Comores. Un objectif noble et conforme surtout à nos prescriptions religieuses, d'un Islam Sunnite que nous ont léguées nos parents.
Avec le Président François HOLLANDE, je suis presque certain, que nous partageons cette même vision humaniste, celle de considérer le monde, les hommes qui le peuplent, ainsi que les conditions dans lesquelles ils vivent comme notre seule source d'inspiration.
C'est ainsi qu'ensemble nous allons porter Haut l'idée que nous nous faisons de la vie des hommes ici-bas et pour laquelle nous avons été choisis par nos Peuples.
Une coopération bénéfique donc pour nos deux pays. Celle-ci passe par l'éducation de nos enfants, la santé de la population, les conditions minimales pour une vie descente...
Cette coopération ne se fera pas sans l'implication effective de nos populations respectives et notamment, d'origine comorienne mais vivant en France et vice-versa.
En vérité, c'est lorsque nous restaurions toute la confiance requise entre deux pays amis qui se respectent, que nous mettrions fin aux souffrances et aux douleurs qui sont souvent les sources des réactions parfois déplacées que nous constatons chaque instant.
J'ose espérer, et personnellement je ne ménagerai aucun effort, qu'à la fin de cette visite de travail en France, les pendules seront réglées définitivement à la même heure de départ.
Je le dis d'autant que votre pays à l'instar de toute la Communauté internationale, se bat chaque jour dans tous les forums internationaux pour que soient respectés les libertés et les droits humains.
En décidant de porter secours aux Autorités légales maliennes pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale de ce pays frère, la France a su, encore une fois, démontrer qu'elle reste toujours ce Grand Pays des Grands Hommes où les droits des Peuples sont sacrés.
Aujourd'hui, l'Union des Comores, Membre de la Ligue des Etats Arabes, exprime à votre pays, toute sa reconnaissance du soutien et de l'appui que vous apportez au Monde Arabe afin que prennent fin les souffrances des populations des pays en crise comme en Palestine, en Irak, en Syrie, au Liban...
Je voudrais enfin, avant de terminer mon propos, louer les efforts inlassables fournis par nos deux délégations, leurs responsables de deux côtés, pour cette refonte de notre relation bilatérale et les encourager à poursuivre ce travail inlassable nécessaire pour que vive l'amitié et la coopération entre les Comores et la France.
Je vous remercie et vous souhaite tous bon appétit.
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais d'abord vous remercier de l'accueil chaleureux qui nous a été réservé depuis que ma délégation et moi-même, avons foulé le sol de votre beau pays, la France.
Ensuite, je voudrais vous rassurer de ma disponibilité et ma détermination à faire de cette visite en terre française, l'acte numéro 1 de la refonte de nos relations bilatérales.
Les Comores, en dépit des crises de tout genre qu'elles ont traversées depuis leur accession à l'indépendance le 6 juillet 1975, sont déterminées à faire en sorte qu'avec la France, partenaire historique et privilégié, le bon sens, l'objectivité et le pragmatisme, leur permettent d'affronter ensemble les défis auxquels le monde mais encore la région Sud-ouest de l'océan indien, sont confrontés.
Entre deux pays amis qui partagent les mêmes valeurs universelles de droit, il est inconcevable qu'un différend territorial pourtant né au mépris du droit international et de toute autre considération humaine, puisse constituer une atrophie de leur relation.
Le moment est donc venu pour qu'ensemble, Comoriens et Français, trouvions une solution juste et équitable pour mettre fin à cette situation inconfortable pour nos deux pays.
Madame la Représentante du Président de la République Française,
En acceptant avec un très grand intérêt l'invitation qui m'a été faite par Son Excellence François HOLLANDE, Président de la République Française, j'ai pensé à ces dizaines de comoriens qui périssent quotidiennement en mer lors de la traversée dangereuse du bras de mer entre Anjouan et Mayotte.
Aussi, j'ai pris en compte tout le parcours que mon pays a fait depuis 38 ans d'indépendance inachevée, des années durant lesquelles le Peuple Comorien est sorti meurtri et traumatisé par des déstabilisations avec des fins tragiques, les assassinats des deux de nos Présidents.
A chaque fois, les Comoriens se sont retrouvés dans la nécessité d'imaginer un nouveau cadre institutionnel, complexe, pouvant répondre au mieux, à leurs légitimes aspirations.
Toutefois, au même moment, Madame la ministre, votre pays, la France, Membre Permanant du Conseil de Sécurité de l'ONU, n'a jamais accepté l'application intégrale de la Résolution N° 33-85 de l'Assemblée Générale de l'ONU, relative à l'admission de l'archipel des Comores composé de Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comores, à l'indépendance.
Cela aussi, en acceptant cette invitation, je l'ai pris en compte.
Et enfin, j'ai pensé à notre communauté linguistique et culturelle, la Francophonie, ce formidable instrument qui nous unit tous autour d'une langue, d'une culture et autour des valeurs communes et universelles de paix, de concorde et de solidarité auxquelles le Peuple Comorien est attaché profondément.
C'est pour tous ces éléments que les Comores sont disposées, comme vous le savez, à travailler en bonne intelligence, avec votre pays, pour mettre fin aux anomalies historiques dès lors que nous nous mettons enfin d'accord sur l'essentiel : travailler pour le bien-être des habitants des quatre îles de l'archipel des Comores. Un objectif noble et conforme surtout à nos prescriptions religieuses, d'un Islam Sunnite que nous ont léguées nos parents.
Avec le Président François HOLLANDE, je suis presque certain, que nous partageons cette même vision humaniste, celle de considérer le monde, les hommes qui le peuplent, ainsi que les conditions dans lesquelles ils vivent comme notre seule source d'inspiration.
C'est ainsi qu'ensemble nous allons porter Haut l'idée que nous nous faisons de la vie des hommes ici-bas et pour laquelle nous avons été choisis par nos Peuples.
Une coopération bénéfique donc pour nos deux pays. Celle-ci passe par l'éducation de nos enfants, la santé de la population, les conditions minimales pour une vie descente...
Cette coopération ne se fera pas sans l'implication effective de nos populations respectives et notamment, d'origine comorienne mais vivant en France et vice-versa.
En vérité, c'est lorsque nous restaurions toute la confiance requise entre deux pays amis qui se respectent, que nous mettrions fin aux souffrances et aux douleurs qui sont souvent les sources des réactions parfois déplacées que nous constatons chaque instant.
J'ose espérer, et personnellement je ne ménagerai aucun effort, qu'à la fin de cette visite de travail en France, les pendules seront réglées définitivement à la même heure de départ.
Je le dis d'autant que votre pays à l'instar de toute la Communauté internationale, se bat chaque jour dans tous les forums internationaux pour que soient respectés les libertés et les droits humains.
En décidant de porter secours aux Autorités légales maliennes pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale de ce pays frère, la France a su, encore une fois, démontrer qu'elle reste toujours ce Grand Pays des Grands Hommes où les droits des Peuples sont sacrés.
Aujourd'hui, l'Union des Comores, Membre de la Ligue des Etats Arabes, exprime à votre pays, toute sa reconnaissance du soutien et de l'appui que vous apportez au Monde Arabe afin que prennent fin les souffrances des populations des pays en crise comme en Palestine, en Irak, en Syrie, au Liban...
Je voudrais enfin, avant de terminer mon propos, louer les efforts inlassables fournis par nos deux délégations, leurs responsables de deux côtés, pour cette refonte de notre relation bilatérale et les encourager à poursuivre ce travail inlassable nécessaire pour que vive l'amitié et la coopération entre les Comores et la France.
Je vous remercie et vous souhaite tous bon appétit.
Quai d'Orsay, Paris, ce 20/06/2013.
Source : Blog Mwendje.
Adresse du président IKILILOU Dhoinine aux députés du Groupe d'amitié France-Comores.
Monsieur le Président du Groupe d’amitié France-Comores,
Mesdames, Messieurs les députés,
Messieurs les ambassadeurs, Mesdames, Messieurs,
C’est un honneur mais en même temps un réel plaisir de répondre à votre invitation pour partager ensemble avec ma délégation, ce déjeuner, en ce Haut Lieu de la République française dont je suis l’hôte. En effet, quoi de plus significatif pour un démocrate et républicain que de débuter une visite officielle en terre française, pays de Jean-Jacques Rousseau et Montesquieu, à la Représentation nationale !
Cet honneur, cette considération que votre Groupe d’amitié a bien voulu me témoigner, m’encouragent à persévérer dans l’idée que je me fais de la démocratie parlementaire.
Elle est certainement une de ces valeurs républicaines qui contribuent à la fois à la promotion de l’Etat de droit mais encore à la consolidation des relations bilatérales pour des pays qui partagent une même vision pour le respect du droit.
Je suis persuadé que l’amitié entre ceux que les Peuples ont élu pour les représenter, constitue un vecteur essentiel sur lequel les pouvoirs exécutifs peuvent s’appuyer pour passer les messages qu’ils estiment légitimes pour une relation bilatérale assainie et bénéfique.
Mesdames et Messieurs,
La visite officielle que j’effectue aujourd’hui dans votre beau pays et l’importance qu’elle suscite aux Comores, est la preuve que mon pays reste attaché aux valeurs universelles que nos deux Peuples ont en partage. L’Union des Comores a pris un cap irréversible de refonder ses relations avec son partenaire principal, la France.
En tant qu’élus, nous comptons beaucoup sur votre apport pour que ce Grand pays qu’est la France prenne en compte les grands bouleversements qui s’opèrent dans le monde et tienne compte aussi aux frustrations, aux douleurs et aux souffrances des Peuples épris de paix et de stabilité.
De notre côté, je suis venu avec la détermination de dépasser nos clivages pour un nouveau départ de deux partenaires liés par une longue et riche histoire pleine d’enthousiasme et d’espoirs.
Mais pour y parvenir, Mesdames, Messieurs, il est indéniable que nous devons tous oeuvrer pour dissiper cette méfiance qui s’est installée entre Comoriens et Français depuis l’accession de l’archipel des Comores à la souveraineté.
Les Comoriens restent ce Peuple traumatisé par les coups d’Etat et les tentatives de déstabilisation qui ont jalonné toute l’histoire de ces trente-huit ans d’indépendance inachevée. La dernière en date est la preuve que nous, Comoriens, et vous, Français, avons le devoir de réussir cette réconciliation, d’apaiser nos relations, de nous hisser à la hauteur de nos ambitions communes.
D’ailleurs, les Franco-comoriens qui vivent ici se sentent véritablement chez eux. C’est la preuve que nous avons le devoir de réussir cette nouvelle aventure ensemble.
Je sais que les Français que vous êtes comprenez les aspirations légitimes du Peuple comorien. Celles d’un Peuple qui désire vivre ensemble dans la paix et la concorde et circuler librement sans aucune restriction. Ceci est un gage de stabilité pour un développement harmonieux de nos quatre îles. En tous les cas, nous sommes tellement les mêmes qu’il nous est difficile d’échapper au même destin.
Nous comptons sur ce Peuple français que vous représentez, ce Grand Peuple de tous les temps, qui a traversé tant d’épreuves, les unes difficiles et complexes que les autres, mais qui a toujours su se relever avec dignité et courage.
Ensemble, créons toutes les conditions nécessaires pour la refonte de notre coopération bilatérale dans le respect de la dignité et du droit de nos Peuples.
C’est d’ailleurs pour cet idéal que votre pays a sauvé un pays frère, la République du Mali, du chaos pour le respect de son intégrité territoriale et mon pays salue avec fierté la décision du président François Hollande.
Encore une fois, Mesdames et Messieurs les élus de la Nation, je vous exprime toute ma reconnaissance pour le travail formidable que vous faites afin de créer cet espace de convivialité et de soutien à vos camarades élus comoriens.
En tant que Chef de l’Etat de l’Union des Comores, je continuerai à vous apporter tout mon soutien et vous rassure de toute ma disponibilité à oeuvrer pour que nos deux pays retrouvent les voies et moyens pour cette coopération bénéfique qui tienne compte de leurs intérêts respectifs.
Je vous remercie et vous souhaite tous bon appétit
Discours prononcé à Paris le 19 juin 2013
source : Al Watwan du 20/06/2013.
Discours du président François MITTERAND, le 13 Juin 1990 à Moroni
Monsieur le Président,
- madame,
- mesdames et messieurs,
- J'étais en effet déjà parmi vous il y a de longues années. J'étais venu au lendemain d'un cyclone qui avait dévasté l'archipel et j'avais apprécié, en cette circonstance, le courage et la présence d'esprit des Comoriens en même temps que leur solidarité avec la France. Et la France venait, en échange, leur apporter le témoignage de son affection.
- De longues années ont passé ; quelques quarante ans. Je n'avais pas eu l'occasion de revenir et j'avoue que j'aurais aimé - si le temps me l'avait permis, mais ce voyage dans quatre pays sera bref - considérer de quelle façon les Comores s'étaient développées. Et voilà que je reviens après d'autres formes de cyclones, cette fois-ci politiques. J'évoque la mémoire du Président Abdallah et je salue le Président Djohar que j'ai eu le plaisir de connaître le mois dernier. En vérité, je le connaissais déjà mais non point dans cette fonction nouvelle. Je sais les qualités juridiques, l'autorité morale dont dispose votre actuel Président, reconnu pour son intégrité ; et lorsqu'il s'engage, il tient. Voilà pourquoi j'ai accueilli avec grand intérêt le discours responsable et courageux qu'il vient de prononcer.
Vous avez parlé de démocratie. J'ai partout développé le thème ; l'association intime que représente à mes yeux la démocratie et le développement est comme un refrain dans mes discours. Comment exiger d'un peuple qui côtoie la misère, où les jeunes n'ont pas été formés aux disciplines qui les attendent : scientifiques, littéraires, juridiques, administratives, comment exiger d'un peuple dont l'unité nationale n'a pas été réalisée comme il en est tant sur le continent africain qu'il puisse franchir la distance qui le sépare de la démocratie. Et pourtant, comme elle est nécessaire |
- Vous avez, monsieur le Président, évoqué à l'instant la bourrasque qui arrache partout, en tout cas en Europe et dans beaucoup d'autres endroits du monde, toutes les barrières élevées contre la liberté. Il faut dire que ce serait faire un vain calcul que de penser que ce qui se produit là-bas, vous l'avez dit aux endroits peut-être où on l'attendait le moins, ne se produira pas ailleurs. Ce n'est pas par prudence qu'il conviendra de faire évoluer les institutions, d'habituer des peuples à discuter de leur sort, à participer, à alterner aux responsabilités du pouvoir. Ce n'est pas par prudence qu'il faut le faire, c'est parce que c'est nécessaire et parce que c'est juste. Il n'y a pas de raison de penser que les peuples en question n'auraient pas droit à la maturité à partir d'un enseignement, d'une formation, d'une éducation et aussi d'institutions qui le leur permettraient.
- C'est sur cette voie que se sont engagées les Comores et je m'en réjouis. Il ne manquait rien, monsieur le Président, permettez-moi de vous le dire, à votre exposé. En modifiant la Constitution, en instituant le multipartisme, en créant de nouvelles traditions, des coutumes qui rejoindront, au demeurant, les coutumes les plus anciennes de vos peuples où on savait parler ensemble. C'est comme cela que vous trouverez le point stable à partir duquel votre développement, dont nous allons parler, trouvera tout son sens. Il ne serait pas juste non plus que l'accès à la prospérité, qui reste encore en perspective, ne pût profiter qu'à certains, qu'à des privilégiés ou qu'à ceux qui gouvernent : ce serait une très fâcheuse conception de la responsabilité, de l'éminente dignité de cette fonction. Le chemin sera difficile mais j'ai confiance dans votre détermination et dans la prise de conscience du peuple comorien.
Ce voyage, je l'effectue dans l'Océan indien et je visite successivement quatre pays. J'étais aux Seychelles, nous sommes arrivés ce matin de l'île Maurice, nous sommes aux Comores et demain nous rejoindrons Madagascar avant de rentrer en France. C'est-à-dire que nous n'aurons rencontré que des Etats, que des peuples de l'Océan Indien. Quand je rentrerai dans mon pays, je serai rentré dans un pays qui lui-même prend part à la vie de l'Océan Indien par la projection française qui se trouve à La Réunion. C'est dire que nous sommes appelés à vivre vos problèmes, à les vivre quotidiennement, à partager vos espérances, à organiser votre développement. La Commission de l'Océan Indien se réunira. Nous y participerons activement. Et comme nous sommes - du moins notre métropole - très loin d'ici et que nous n'avons pas à prétendre à conquérir des intérêts matériels, nous vous aiderons à défendre votre juste droit dans la répartition des différents avantages, crédits ou projets qui viseront cette région du monde. Il ne faudrait pas, en effet, qu'un petit peuple, lointain pour les grands centres de décision mais important pour l'histoire, il fût victime de cet isolement ou de la crise économique dont il n'est pas sorti et qui va réclamer tous ses efforts, ses capacités d'abnégation, de travail et sa volonté de dépasser les moments difficiles. La nécessité, ai-je dit aussi, de réconcilier ceux qui voudront bien se réconcilier. Que nul ne soit interdit d'oeuvrer au redressement des Comores, et c'est la volonté populaire qui décidera, comme elle vient de le faire lors des récentes élections présidentielles qui ont précédé de peu notre rencontre ici.
- Nous avons déjà eu cet après-midi, et nous aurons demain matin des échanges de vue, des conversations. Plusieurs de nos ministres français, de nos collaborateurs rencontreront, monsieur le Président, les vôtres, de façon que nous puissions, avant de nous quitter, établir un rapide bilan des besoins et des possibilités. Conversation qui sera vite reprise puisque nous serons ensemble, mardi prochain, à La Baule, en France, dans le cadre de la réunion traditionnelle des Etats d'Afrique et la France. Et je me réjouis d'avoir à vous accueillir de nouveau dès la semaine prochaine pour qu'avancent nos conversations et qu'elles puissent conclure.
Je sais dans quelle situation délicate se trouve l'archipel des Comores, et j'entends bien, dans le cadre d'une gestion sinon rigoureuse du moins contrôlée, j'entends bien voir la France donner une fois de plus ou contribuer une fois de plus à l'élan dont vous avez besoin pour acquérir la capacité d'être considérés véritablement - c'est différent selon les mots que l'on emploie - comme un pays en voie de développement. Cela suppose l'accord, non seulement de quelques pays industriels avancés comme la France, et puis de ceux qui voudront agir de la même façon, mais aussi des institutions internationales avec lesquelles nous sommes en relation et qui ont bien le droit d'exiger des garanties, dès lors que ces garanties ne sont pas excessives : Banque Mondiale, Fonds Monétaire International auprès desquels nous intervenons chaque fois que l'occasion se présente pour tenter d'adoucir ou d'amortir les règles de bonne gestion telles qu'elles sont vues de l'autre côté de l'Atlantique, mais aussi par nous et qui doivent l'être par vous car vous ne parviendrez pas au résultat souhaité si vous ne vous associez pas tous à la même tâche pour étudier les bases d'une économie saine. Et cette économie saine, associée à une démarche démocratique dont j'ai dit qu'elle était courageuse et difficile, tout cela encouragera vos amis à s'engager plus encore en sachant qu'ils ont à faire à une population décidée à rentrer de plain pied dans le siècle prochain comme tant d'autres peuples sur la terre.
Dans ces quatre pays où nous nous rendons au cours de ce voyage, vous aurez remarqué qu'il s'agit de pays francophones. Ce n'est pas par hasard. Depuis neuf ans, j'ai par obligation, rencontré beaucoup de chefs d'Etat dans beaucoup de pays, sans sélectionner, sans choisir, selon leur langage ou leur coutume. Mais cette fois-ci, c'est volontaire.
- Je pense que nous devons, vous et nous, contribuer au développement de la langue française, sans nuire en rien à la culture ou plutôt à la pluri-culture qui relève tout simplement de votre passé historique et de vos traditions aux langues que vous parlez, qu'il ne faut pas abandonner et qu'il ne faut pas négliger parce que vous en tirez une large part de votre richesse profonde.
- Et cependant il y a aujourd'hui quelques grands courants qui dominent les échanges économiques et culturels ; et parmi eux, le français. Et même s'il s'agit des peuples peu nombreux de l'Océan Indien, ce sont des peuples qui couvrent par leur souveraineté de larges étendues et qui se trouvent être, comme sont les Comores, dans ce détroit qui sont un passage obligé, qui fréquentent le reste du monde beaucoup plus qu'on ne le croit, qui se sont frottés au monde extérieur à travers les siècles si j'en juge en particulier par la composition de votre population et par la diversité de vos langages et même de votre langage comorien où nous remarquions, le Président Djohar et moi-même, il y a quelques instants, que l'on y trouvait des consonances arabes, portugaises, anglaises, que sais-je encore ?.
Vous êtes déjà l'expression d'une histoire très ancienne que vous avez transformée selon votre génie propre pour en faire le peuple comorien. Eh bien, il faut continuer, il faut que vous soyez de plus en plus mêlés à la vie internationale et, croyez-moi, la France sera votre compagnon sans rien exiger.
- Votre hospitalité, votre façon d'être, votre désir de progrès, d'accession aux plus hautes responsabilités en tant que peuple, tout cela je l'avais perçu dans une tout autre situation, il y a quarante ans. Je m'adresse là aux générations qui ont vécu cette époque, ce qui veut dire que le plus grand nombre des Comoriens ne savent pas de quoi je parle, car c'est un peuple jeune. Moi qui ai connu, apprécié, aimé la finesse d'esprit de nombreux Comoriens, leur disponibilité, je veux vous dire à quel point j'apprécie ces premières heures passées parmi vous...
Par exemple, la manière dont vous parviendrez à gérer les moyens mis à votre disposition et qui commanderont bien entendu la suite de tout ce qui a été accompli.
- madame,
- mesdames et messieurs,
- J'étais en effet déjà parmi vous il y a de longues années. J'étais venu au lendemain d'un cyclone qui avait dévasté l'archipel et j'avais apprécié, en cette circonstance, le courage et la présence d'esprit des Comoriens en même temps que leur solidarité avec la France. Et la France venait, en échange, leur apporter le témoignage de son affection.
- De longues années ont passé ; quelques quarante ans. Je n'avais pas eu l'occasion de revenir et j'avoue que j'aurais aimé - si le temps me l'avait permis, mais ce voyage dans quatre pays sera bref - considérer de quelle façon les Comores s'étaient développées. Et voilà que je reviens après d'autres formes de cyclones, cette fois-ci politiques. J'évoque la mémoire du Président Abdallah et je salue le Président Djohar que j'ai eu le plaisir de connaître le mois dernier. En vérité, je le connaissais déjà mais non point dans cette fonction nouvelle. Je sais les qualités juridiques, l'autorité morale dont dispose votre actuel Président, reconnu pour son intégrité ; et lorsqu'il s'engage, il tient. Voilà pourquoi j'ai accueilli avec grand intérêt le discours responsable et courageux qu'il vient de prononcer.
Vous avez parlé de démocratie. J'ai partout développé le thème ; l'association intime que représente à mes yeux la démocratie et le développement est comme un refrain dans mes discours. Comment exiger d'un peuple qui côtoie la misère, où les jeunes n'ont pas été formés aux disciplines qui les attendent : scientifiques, littéraires, juridiques, administratives, comment exiger d'un peuple dont l'unité nationale n'a pas été réalisée comme il en est tant sur le continent africain qu'il puisse franchir la distance qui le sépare de la démocratie. Et pourtant, comme elle est nécessaire |
- Vous avez, monsieur le Président, évoqué à l'instant la bourrasque qui arrache partout, en tout cas en Europe et dans beaucoup d'autres endroits du monde, toutes les barrières élevées contre la liberté. Il faut dire que ce serait faire un vain calcul que de penser que ce qui se produit là-bas, vous l'avez dit aux endroits peut-être où on l'attendait le moins, ne se produira pas ailleurs. Ce n'est pas par prudence qu'il conviendra de faire évoluer les institutions, d'habituer des peuples à discuter de leur sort, à participer, à alterner aux responsabilités du pouvoir. Ce n'est pas par prudence qu'il faut le faire, c'est parce que c'est nécessaire et parce que c'est juste. Il n'y a pas de raison de penser que les peuples en question n'auraient pas droit à la maturité à partir d'un enseignement, d'une formation, d'une éducation et aussi d'institutions qui le leur permettraient.
- C'est sur cette voie que se sont engagées les Comores et je m'en réjouis. Il ne manquait rien, monsieur le Président, permettez-moi de vous le dire, à votre exposé. En modifiant la Constitution, en instituant le multipartisme, en créant de nouvelles traditions, des coutumes qui rejoindront, au demeurant, les coutumes les plus anciennes de vos peuples où on savait parler ensemble. C'est comme cela que vous trouverez le point stable à partir duquel votre développement, dont nous allons parler, trouvera tout son sens. Il ne serait pas juste non plus que l'accès à la prospérité, qui reste encore en perspective, ne pût profiter qu'à certains, qu'à des privilégiés ou qu'à ceux qui gouvernent : ce serait une très fâcheuse conception de la responsabilité, de l'éminente dignité de cette fonction. Le chemin sera difficile mais j'ai confiance dans votre détermination et dans la prise de conscience du peuple comorien.
Ce voyage, je l'effectue dans l'Océan indien et je visite successivement quatre pays. J'étais aux Seychelles, nous sommes arrivés ce matin de l'île Maurice, nous sommes aux Comores et demain nous rejoindrons Madagascar avant de rentrer en France. C'est-à-dire que nous n'aurons rencontré que des Etats, que des peuples de l'Océan Indien. Quand je rentrerai dans mon pays, je serai rentré dans un pays qui lui-même prend part à la vie de l'Océan Indien par la projection française qui se trouve à La Réunion. C'est dire que nous sommes appelés à vivre vos problèmes, à les vivre quotidiennement, à partager vos espérances, à organiser votre développement. La Commission de l'Océan Indien se réunira. Nous y participerons activement. Et comme nous sommes - du moins notre métropole - très loin d'ici et que nous n'avons pas à prétendre à conquérir des intérêts matériels, nous vous aiderons à défendre votre juste droit dans la répartition des différents avantages, crédits ou projets qui viseront cette région du monde. Il ne faudrait pas, en effet, qu'un petit peuple, lointain pour les grands centres de décision mais important pour l'histoire, il fût victime de cet isolement ou de la crise économique dont il n'est pas sorti et qui va réclamer tous ses efforts, ses capacités d'abnégation, de travail et sa volonté de dépasser les moments difficiles. La nécessité, ai-je dit aussi, de réconcilier ceux qui voudront bien se réconcilier. Que nul ne soit interdit d'oeuvrer au redressement des Comores, et c'est la volonté populaire qui décidera, comme elle vient de le faire lors des récentes élections présidentielles qui ont précédé de peu notre rencontre ici.
- Nous avons déjà eu cet après-midi, et nous aurons demain matin des échanges de vue, des conversations. Plusieurs de nos ministres français, de nos collaborateurs rencontreront, monsieur le Président, les vôtres, de façon que nous puissions, avant de nous quitter, établir un rapide bilan des besoins et des possibilités. Conversation qui sera vite reprise puisque nous serons ensemble, mardi prochain, à La Baule, en France, dans le cadre de la réunion traditionnelle des Etats d'Afrique et la France. Et je me réjouis d'avoir à vous accueillir de nouveau dès la semaine prochaine pour qu'avancent nos conversations et qu'elles puissent conclure.
Je sais dans quelle situation délicate se trouve l'archipel des Comores, et j'entends bien, dans le cadre d'une gestion sinon rigoureuse du moins contrôlée, j'entends bien voir la France donner une fois de plus ou contribuer une fois de plus à l'élan dont vous avez besoin pour acquérir la capacité d'être considérés véritablement - c'est différent selon les mots que l'on emploie - comme un pays en voie de développement. Cela suppose l'accord, non seulement de quelques pays industriels avancés comme la France, et puis de ceux qui voudront agir de la même façon, mais aussi des institutions internationales avec lesquelles nous sommes en relation et qui ont bien le droit d'exiger des garanties, dès lors que ces garanties ne sont pas excessives : Banque Mondiale, Fonds Monétaire International auprès desquels nous intervenons chaque fois que l'occasion se présente pour tenter d'adoucir ou d'amortir les règles de bonne gestion telles qu'elles sont vues de l'autre côté de l'Atlantique, mais aussi par nous et qui doivent l'être par vous car vous ne parviendrez pas au résultat souhaité si vous ne vous associez pas tous à la même tâche pour étudier les bases d'une économie saine. Et cette économie saine, associée à une démarche démocratique dont j'ai dit qu'elle était courageuse et difficile, tout cela encouragera vos amis à s'engager plus encore en sachant qu'ils ont à faire à une population décidée à rentrer de plain pied dans le siècle prochain comme tant d'autres peuples sur la terre.
Dans ces quatre pays où nous nous rendons au cours de ce voyage, vous aurez remarqué qu'il s'agit de pays francophones. Ce n'est pas par hasard. Depuis neuf ans, j'ai par obligation, rencontré beaucoup de chefs d'Etat dans beaucoup de pays, sans sélectionner, sans choisir, selon leur langage ou leur coutume. Mais cette fois-ci, c'est volontaire.
- Je pense que nous devons, vous et nous, contribuer au développement de la langue française, sans nuire en rien à la culture ou plutôt à la pluri-culture qui relève tout simplement de votre passé historique et de vos traditions aux langues que vous parlez, qu'il ne faut pas abandonner et qu'il ne faut pas négliger parce que vous en tirez une large part de votre richesse profonde.
- Et cependant il y a aujourd'hui quelques grands courants qui dominent les échanges économiques et culturels ; et parmi eux, le français. Et même s'il s'agit des peuples peu nombreux de l'Océan Indien, ce sont des peuples qui couvrent par leur souveraineté de larges étendues et qui se trouvent être, comme sont les Comores, dans ce détroit qui sont un passage obligé, qui fréquentent le reste du monde beaucoup plus qu'on ne le croit, qui se sont frottés au monde extérieur à travers les siècles si j'en juge en particulier par la composition de votre population et par la diversité de vos langages et même de votre langage comorien où nous remarquions, le Président Djohar et moi-même, il y a quelques instants, que l'on y trouvait des consonances arabes, portugaises, anglaises, que sais-je encore ?.
Vous êtes déjà l'expression d'une histoire très ancienne que vous avez transformée selon votre génie propre pour en faire le peuple comorien. Eh bien, il faut continuer, il faut que vous soyez de plus en plus mêlés à la vie internationale et, croyez-moi, la France sera votre compagnon sans rien exiger.
- Votre hospitalité, votre façon d'être, votre désir de progrès, d'accession aux plus hautes responsabilités en tant que peuple, tout cela je l'avais perçu dans une tout autre situation, il y a quarante ans. Je m'adresse là aux générations qui ont vécu cette époque, ce qui veut dire que le plus grand nombre des Comoriens ne savent pas de quoi je parle, car c'est un peuple jeune. Moi qui ai connu, apprécié, aimé la finesse d'esprit de nombreux Comoriens, leur disponibilité, je veux vous dire à quel point j'apprécie ces premières heures passées parmi vous...
Par exemple, la manière dont vous parviendrez à gérer les moyens mis à votre disposition et qui commanderont bien entendu la suite de tout ce qui a été accompli.
Ou
bien le problème de Mayotte, si mal engagé en 1974, si mal engagé à mes
propres yeux, que je me souviens d'avoir refusé le sort qui était
refusé à cette île. Mais le temps a passé, la loi de mon pays a été
adoptée, les règles constitutionnelles ont été fixées par d'autres que
par moi et je pense qu'il faut adopter une démarche concrète et pratique
pour parvenir à dépasser ce contentieux désagréable entre nous.
- Nous allons en parler. Mais je pense que dès maintenant nous devons prendre les mesures qui permettront une communication et des échanges constants entre Mayotte et les autres, les autres et Mayotte. Qu'il n'y ait plus de barrières dressées, barrières théoriques, mais peu franchissables, entre tous les Comoriens que vous êtes, eux et vous. Et que la France vous aide à retrouver votre très ancienne solidarité. Il est de multiples formes d'unité, croyez-moi, et nous allons les rechercher.
- Nous allons en parler. Mais je pense que dès maintenant nous devons prendre les mesures qui permettront une communication et des échanges constants entre Mayotte et les autres, les autres et Mayotte. Qu'il n'y ait plus de barrières dressées, barrières théoriques, mais peu franchissables, entre tous les Comoriens que vous êtes, eux et vous. Et que la France vous aide à retrouver votre très ancienne solidarité. Il est de multiples formes d'unité, croyez-moi, et nous allons les rechercher.
J'ai encore en tête le récit, lu récemment encore, de marins navigants dans les parages de votre archipel et qui attestaient dès le XVIIème siècle de quelle façon on savait recevoir ici, et je n'ai pas oublié ces quelques Jacobins exilés pour délit d'opinion à travers les années qui ont suivi la révolution française et le Directoire et les débuts du 1er Empire et qui ont trouvé refuge notamment à Anjouan.
- Il fallait faire beaucoup de chemin pour respirer un air de liberté, qu'on ne trouvait pas toujours au demeurant.
- Je ne doute pas que cette entente traditionnelle ira en se fortifiant dès lors que nous ferons les efforts communs indispensables pour y parvenir. Je tiens, monsieur le Président, à vous féliciter pour vos premiers actes de gouvernement comme je l'ai fait précédemment pour les propos de ce soir dont l'importance me paraît considérable pour la suite de l'histoire des Comores.
- Vous serez entendu bien au-delà des limites de votre pays, partout où l'on aime la liberté et le libre débat même si l'on sait que c'est difficile, que l'on ne peut pas greffer artificiellement les institutions sur des moeurs qui n'y seraient pas préparés. Voilà l'oeuvre à accomplir qui exigera patience, ténacité et respect du droit. Pour cette bataille-là, comptez sur nous, nous serons vos amis comme nous l'avons été.
- C'est dans cet esprit, monsieur le Président, madame, mesdames et messieurs qu'au nom de mon pays, mais aussi plus particulièrement de mes compagnons de voyage, que je lèverai mon verre dans un instant, selon une tradition qui nous est commune, je lèverai mon verre à la prospérité du peuple comorien, à vos santés personnelles, à celles des êtres qui vous sont chers. Prospérité, santé, le reste est à construire.
- Vive les Comores,
- Vive la France,
- Vive l'amitié entre nos peuples.
source : discours.vie-publique.fr
samedi 15 juin 2013
DECLARATION DU COMITE MAORE sur la visite à Paris du président IKILILOU
LE
PRESIDENT IKILILOU EN VISITE A PARIS
Il
avait été question d’une visite officielle d’IKILILOU en France en mai au bout
duquel, un traité devait être signé entre les présidents des deux pays. Une
délégation comorienne dirigée par le Directeur de Cabinet du Président, s’était
rendu en France deux fois au moins, dans cette perspective. M. Boléro s’en
était expliqué à l’ORTC indiquant que le Président avait toute latitude pour
négocier et signer des traités et accords avec tout pays, oubliant d’indiquer
que ces traités devaient être ratifiés par l’Assemblée avant d’être exécutoire.
Cette visite aurait avorté, les termes du contrat trop rugueux sur la question
de l’île comorienne n’auraient pas obtenu l’assentiment du Président. Car non
seulement il ne veut pas entrer dans l’Histoire du pays comme un traître à la
nation avec un procès pour haute trahison à la clé, mais il veut aussi éviter à
son île natale l’infamie de la balkanisation du pays sous présidence
mohélienne.
Cette
visite de juin remplace-t-elle celle de mai ou s’agit-il d’une nouvelle mouture ?
Qu’en sortira-t-il ? Signera-t-on des textes ou se contentera-t-on de
déclarations formelles sur le perron de l’Elysée ou de communiqué laconique à
la presse ? L’Assemblée Fédérale est-elle tenue informée des positions du
Gouvernement sur cette question essentielle ou est-elle encore une fois
contournée ?
Le
statut de cette visite de juin sera un premier indicateur : privée avec
réception à l’Elysée par Hollande ou officielle avec déroulement du tapis rouge
et soirée de gala !
Chacun
sait que la France, de gauche comme de droite, unie comme un seul homme mène
une politique systématique d’annexion de l’île comorienne de Mayotte. A la
veille de l’érection de cette île en Région Ultra Périphérique de l’Union
Européenne, la diplomatie française met les bouchées doubles pour contraindre
par tous les moyens, Ikililou et son gouvernement à accepter sous une forme ou
une autre le fait accompli français à Mayotte.
Voilà
pourquoi, nous appelons le Président Ikililou à aiguiser sa vigilance durant ce
déplacement et à rester ferme.
Dans
tous les cas, le peuple comorien est en droit d’attendre de ses autorités, en
particulier de son Président, garant de l’intégrité territoriale, une politique
concrète et vigoureuse, qui passe entre autre par la mise en action du Comité
des 7 de l’Union Africaine afin d’obtenir que lors de la prochaine AG de l’ONU,
en septembre prochain, la question de l’Ile comorienne de Mayotte soit débattue
et donne lieu à une résolution qui condamnera clairement et fermement la
départementalisation et la ruipéïsation de l’île comorienne de Mayotte
En
tout état de cause et quel que soit le statut illégal que la France imposera à
Mayotte, cette île finira un jour ou l’autre à réintégrer sa famille d’origine.
Moroni le 11 juin2013
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