jeudi 20 juin 2013

LU POUR VOUS dans :


 L’Inquisiteur N°003 du 15 au 21 juin 2013 

   
                           "Que sont-ils devenus?"

Ils ont servi au niveau de l’Etat à différents niveaux de responsabilités, ils ont décidé un jour de prendre le chemin de l’émigration. Certains par choix, d’autres par nécessité. L’inquisiteur vous donne leurs nouvelles chaque semaine.



                                    Mohamed Chaher Saïd Massonde : 

            « Je suis optimiste, car je sais que les Comoriens sont capables de bien faire »

Il est l’un des acteurs majeurs de la vie politique comorienne. Professeur de philosophie et de lettres françaises de 1973 à 1976, Mohamed Chaher Saïd Massonde occupera ensuite différents postes ministériels (Education nationale, agriculture, santé) avant de prendre sa retraite. C’est avec le sentiment du devoir accompli que cet ancien ministre évoque aujourd’hui ses responsabilités passées. Parmi les actions réalisées dans le cadre des missions qui lui ont été confiées, l’ancien ministre citera notamment la formation des cadres nationaux qu' il a supervisée dès 1979 par des bourses d’études supérieures à l'étranger, l’ouverture des Ecoles nationales dont l'ENS de Mvouni. Dans le domaine de l’agriculture il évoque le développement agricole à travers les Cefader-Cader et les projets adjacents (petit élevage, maraîchers... etc..). Il est également à l’origine de l’introduction des fameux Kwassa-Kwassa,ces vedettes rapides de pêche, dans l’archipel. Après tant d’années au service du pays, Mohamed Chaher, s’est installé en France depuis 2005 « pour des raisons familiales », précise-t-il. Pour occuper ces journées dans l’Hexagone,l’ancien prof continue à donner des cours à domicile à des jeunes. Malgré cet éloignement, il n’hésite pas à exprimer son point de vue sur l’actualité nationale. Sa dernière prise de position remonte au mois de mars dernier lorsqu’il a appelé, dans une tribune publiée au journal Alwatwan, à mettre fin au système de présidence tournante en cours depuis 2001 aux Comores. Un système qu’il qualifie d’ « anti-démocratique et dangereuse » Cela faisait suite à l’annonce du journaliste mahorais Hakim Ali Saïd qui a fait part de son intention de présenter sa candidature aux élections présidentielles de 2016 au nom de la tournante. L’ancien ministre faisait observer que « Mayotte peut prétendre aussi avoir un enfant président des Comores, puisque l’île, bien qu’occupée par une puissance étrangère, fait partie intégrante des Comores indépendantes ». Pour arriver à cette solution et devant l’impossibilité d’organiser des primaires à Mayotte, île sous administration française, il a proposé qu’on mette fin à « cette mauvaise pratique qu’est la tournante » et qu’on « révise la constitution pour permettre à tous Comoriens remplissant les conditions civiles et civiques prévue par la loi » de se porter candidat. Cet homme politique natif de Domoni,est aussi très actif sur la toile où il tient un blog. C’est d’ailleurs par ce canal (internet)qu’il suit l’actualité nationale. « J'essaie de suivre l'actualité du pays par la visite des sites d’information comoriens et les contacts réguliers avec mes correspondants sur place », indique-t-il. A la question de savoir le regard qu’il porte sur les 38 ans d’indépendance de l’archipel, l’ancien ministre répond : « c'est peu pour construire une Nation et pour développer un pays. Regardons tout ce qui a été réalisé malgré toutes les vicissitudes : formation des cadres notamment des enseignants, des médecins; ce qui a été fait en matière d'infrastructures (ports, aéroport, route, énergie, télécommunication...etc.). Quand on sait quelle était la situation en 1975, on ne peut que reconnaître ce qu'a apporté l'Indépendance en seulement quelques années ». Avant de reprendre : « Certes beaucoup reste à faire surtout en matière de bonne gouvernance, mais cela n'est pas le plus difficile dans la mesure où il suffira d'avoir les hommes qu'il faut avec la volonté politique de bannir les mauvaises habitudes ; et ces hommes existent ! » Et lui de finir par cette note d’espoir : « Je suis optimiste car, pour l'avoir vécu, je sais que les Comoriens sont capables de bien faire. On ne pouvait pas ne pas passer par certaines erreurs, mais elles doivent enrichir et le peuple et les aspirants dirigeants ». 

 


Faïssoili Abdou 

L’Inquisiteur N°003 du 15 au 21 juin 2013 

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