Tout
le monde dit que le système de la présidence tournante est perfectible.
Mais qu'il est le moins mauvais que nos vaillants politiques ont pu
dénicher pour calmer les ardeurs indépendantistes des uns et démasquer
les caprices des autres. Le mot d'ordre de ce système est que tout le
monde aie sa part du « gâteau » ! Mais pas que chaque île s'accapare de
tout le « gâteau ».
Toutes
les îles présideront le pays, à tour de rôle. Soit, si cela peut
maintenir l'unité nationale et l'intégrité territoriale. Sauf que dans
la pratique, non seulement l'île à qui revient le tour de présider le
pays nous livre le président et ses proches collaborateurs mais aussi,
et cela n'est prévu nulle part par la constitution, elle s'accapare sans
sourciller de tous les grands postes de la haute administration et des
sociétés publiques et parapubliques pendant la durée du mandat. Une
pratique qui fait fi aux compétences et occulte les véritables
personnalités des heureux élus.
Avec qui on gouverne ?
C'est
ainsi qu'on raconte que le président Assoumani Azali n'a gouverné
qu'avec des Wangazidja et le président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi avec
sa famille et des personnes de son quartier de Shitsangani. Et
tournante oblige, le président Ikililou Dhoinine n'échappe pas au
phénomène. Il semble l'aggraver. Chaque jour se lève avec son lot de
nominations des personnes originaires de Moheli. Principalement, si ce
n'est exclusivement, des natifs de Djoezi. Des parents du président ou
de son épouse. C'est criant. C'est même scandaleux quand on sait que
nombre de ces nouveaux « récipiendaires » n'ont pas les capacités
requises pour les postes qu'ils occupent. C'est un natif de djoezi qui
l'écrit tous les jours dans son site internet.
De
Comores Telecom à l'Aéroport International de Hahaya, en passant par
l'Autorité portuaire à l'ONICOR pour ne citer que cela, le président
s'emploie à placer ses congénères. L'île de Djoumbé Fatma en général et
Djoezi en particulier, semblent devenir un terreau des diplomates où le
président et son ministre des affaires étrangères puisent sans compter
pour irriguer nos chancelleries à travers le monde. Et alors,
dira-t-on ! Le président Sambi et Ahmed Djafar, son ministre des
relations extérieures, n'avaient-ils pas agi de la sorte en ne nommant
que des membres de leurs familles dans nos ambassades ?
Trop c'est trop !
Certaines
mauvaises langues disent que les moheliens, qui représentent 5% de la
population comorienne, occuperaient aujourd'hui plus de 80% des postes
les plus prestigieux de l'Etat. A prendre avec des pincettes bien sûr.
Seulement si on le dit, c'est que quelque part cela commence à faire un
peu trop.
Il est temps qu'on réfléchisse sérieusement comment arrêter ce que d'aucuns appellent « l'insularisation » des régimes engendrée par la présidence tournante.
Il
est plus qu'urgent que la loi devant déterminer les matières où le
contreseing des vice-présidents est requis soit votée et qu'on associe
le parlement à la nomination aux postes les plus prestigieux de l'Etat,
comme ceux des directeurs des sociétés d'état et des ambassadeurs.
Laïla Said Omar
COMORESplus
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