vendredi 30 mai 2014

Moroni.- IIe édition du FACC (Festival des Arts Contemporains des Comores)

festival
La deuxième édition du Festival des Arts Contemporains des Comores a débuté hier à Moroni. La cérémonie a été l’occasion pour parler de réunion, communion, âme, culture, génie. L’espace de quelques jours, ce festival sera le point d’union entre les Comores et le reste du monde. Venus de différents horizons, près de 80 artistes ont fait le déplacement. Certains viennent seulement de découvrir l’archipel, d’autres, qui n’en sont pas à leur premier voyage, en sont tout simplement tombés amoureux. Et pour paraphraser le journaliste Kamel-Eddine Saindou, «le monde est ici chez lui».

Ainsi, c’est un Denis Balthazar, cheville ouvrière de ce festival ému aux larmes, qui a tenu à remercier tous les festivaliers, remercié les artistes qui ont accepté de partager ce moment culturel.

Le maire de Moroni a ensuite pris la parole et tenu lui aussi à remercier «les artistes venant d’horizons divers pour faire rayonner les Comores».
Sakina M’sa, marraine de cette édition, a été invitée à monter sur scène et a, à son tour, invité Djibril Tamsir Niane, historien de renom, mais aussi Alphadi, célèbre créateur nigérien, et Fatima Ousseni, autre cheville ouvrière de ce grand événement.

L’historien a manifesté son plaisir d’être présent (il était là pour la première édition) et n’a pas manqué de saluer «l’action patiente et salutaire de Fatima Ousseni». Et de célébrer la culture: «la culture rapproche les hommes dans la paix. La créativité, la qualité essentielle de l’homme». Tout au long de son allocution, l’art et la culture revenaient sans cesse. «que l’art et la culture soient au centre de nos actions». Et cette deuxième édition, «c’est le rassemblement des amants de la danse, du cinéma, de la photo».

Puis est venu le tour de la marraine de ce festival. Une marraine qui a souhaité «parler aux âmes», parce que «artiste». Très pétillante, démonstrative avec un brin d’humour, la jeune femme n’a pas manqué de souligner «sa chance d’être née aux Comores et d’avoir eu des parents extraordinaires». Ajoutant que «mon coeur bat avec vous et chaque fois que je parle, c’est au nom de mon pays», sous une salve d’applaudissements. Et de rendre un hommage appuyé à la jeunesse arguant que «c’est à elle de nous montrer le chemin». S’adressant à Fatima Ousseni, Sakina M’sa dit: «tu es la femme de l’ombre qui fait la lumière», ici encore applaudissements nourris.

Le langage de l’âme est essentiel. Apprenons à l’écouter. L’amour a aussi une grande place dans ce festival. Alphadi a encore une fois déclamé le sien à l’endroit de notre pays. Fatima, souriante, a remercié tous ceux qui participent à cet événement. Enfin, le ministre Abdoulkarim Mohamed, parlant de la culture, a dit qu’«elle est un ciment de l’unité nationale».

Faïza Soulé Youssouf.
Al Watwan du 30/05/2014.

vendredi 23 mai 2014

IMANY au cinéma



La chanteuse franco-comorienne Imany Mladjao rejoint le casting des films. C’est avec Audrey Dana que l’artiste signe son premier long-métrage.


La chanteuse soul folk Imany rejoint le casting du film. « Sous les jupes des filles », un long métrage d’Audrey Dana. L’artiste signe la B.O. du premier long-métrage d’Audrey Dana qui sort au mois de juin. Vanessa Paradis, Laetitia Casta, Isabelle Adjani... et bien d’autres ont dit oui à Audrey Dana qui a finalisé son premier long-métrage, « Sous les jupes des filles » (sortie en salles prévue pour le 4 juin).
Imany fait aussi partie de cette aventure, mais hors caméra. L’ex-mannequin, devenue chanteuse il y a quelques années, a composé et produit la bande-son du film. La jeune femme s’est appuyée sur le parcours des nombreux personnages féminins de ce film choral pour livrer une série de chansons censées les capter.
Des portraits en musique, qu’elle a elle-même écrits et produits et dont elle a confié l’interprétation à quatre jeunes artistes (Axelle Rousseau, Emilie Gassin, Natalia Doco, Sherika Sherard) pour lesquelles elle a eu un coup de cœur artistique. Une de ses nouvelles chansons s’appelle notamment "The Good, The Bad and The Crazy". Et avant de pouvoir profiter de la bande-originale intégrale (dès sa sortie le 26 mai), quelques notes d’Imany sont à écouter dans le trailer du film. 


MY

mercredi 14 mai 2014

Lettre ouverte d'Ahmed Ali Amir au Président de l'Union, sur la presse.



COMORES : Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République,
Jamais, de ma carrière de journaliste, je n'ai utilisé ce mode de communication pour adresser un message au premier magistrat du pays. Si j'en use aujourd'hui, c'est parce que mes nombreuses tentatives pour vous rendre une visite de courtoisie sont restées infructueuses et ma demande d'entrevue pour vous présenter les résultats de l'enquête de l'agence Thomson Reuters sur la situation des femmes dans les Etats membres de la Ligue Arabe n'a pas non plus obtenu gain de cause.

A travers cette lettre, je voudrais vous entretenir sur un sujet délicat : la crise de la presse comorienne. D'abord pour partager mes diagnostics, ensuite pour parler des responsabilités et enfin proposer des pistes de solution, dans l'espoir que vous y apporterez tout votre soutien.

Excellence M. le Président,

La presse comorienne est doublement en crise. Une crise éditoriale qui ne cesse de s'aggraver et une crise financière qui n'est pas près de voir le bout du tunnel. Cette crise se caractérise par la pauvreté éditoriale qui n'honore pas le pays et la médiocrité de l'écriture journalistique qui décrédibilise le métier.

Les journalistes se sont englués dans un doute collectif, une sorte de crise de conscience, parce qu'ils savent qu'ils s'écartent des principes de l'éthique journalistique et des règles déontologiques de l'exercice du métier. Les journaux, la presse audiovisuelle, en quête permanente de financement pour supporter les coûts exorbitants de production, se sont transformés en simples interfaces de communication des institutions nationales et du Système des Nations-unies. Certains organes, radios pour la plupart, ont choisi de jouer les relais de la propagande, et des hauts responsables en font leurs choux gras. Et on assiste impuissant à une désaffection des plus belles plumes de la presse nationale.

Il est donc devenu coutumier de ne croiser les journalistes que dans les salles de conférence des hôtels, dépêchés pour couvrir les ateliers et les séminaires. Ils sont, par contre, totalement absents dans les zones où vit la population, absents dans les secteurs d'intenses activités sociales ou économiques pour parler des secteurs en difficultés ou en crise, des contraintes, ou des espoirs et des perspectives.

Or notre rôle, permettez-moi de le rappeler, est de rechercher l'information, la trier, la traiter, pour la rendre signifiante, assimilable et attrayante. Notre mission principale est de permettre surtout à nos concitoyens de comprendre le monde qui l'entoure pour pourvoir agir avec intelligence et être capable d'influer sur le cours des événements.

Dans le traitement de l'information, nous n'avons ni amis, ni ennemis. Nous avons un devoir d'objectivité et de neutralité. On distingue les professionnels par la pertinence des propos, l'éclairage qu'ils portent sur les événements, la profondeur de « la valeur ajoutée » de l'information.

L'information est un élément de pouvoir. Nous en sommes les premiers conscients. Elle permet de préparer et d'orienter les actions des citoyens. Mais mal conduite, mal restituée, elle provoque « un enchainement de jugements » erronés, susceptibles de créer des réactions détournées, des tensions inutiles, parfois disproportionnées. Les pressions commerciales sont si énormes que les journaux perdent leur âme.

Résultat ? L'injustice s'installe, les abus se multiplient, les dysfonctionnements de l'Etat restent en l'état, les services sociaux continuent à se dégrader, les relations humaines et la qualité de la vie se détériorent, le débat politique se situe au ras des pâquerettes et la presse continue d'évoluer en marge de la société.

Faire de la communication par le biais de la presse d'information générale est devenue une pratique abusivement exploitée par les détenteurs du pouvoir. « L'information » véhiculée n'est pas juste, n'est pas vraie, n'est pas complète car elle est fondée sur la manipulation.

La presse n'est appréciée en haut lieu que si elle présente des gros titres flatteurs, des grands portraits à la « Une » des hauts responsables. Le ministère des Finances a auguré deux pages de communication chaque mercredi, financé par l'argent du contribuable. Des papiers redondants, des informations redoublées et colorées, subtilement et dangereusement confondues avec les pages d'information.

Le financement de ces pages de publicité entretient une autocensure regrettable, parce que la presse d'Etat qui bénéficie de ces retombées financières ne disserte plus en retour sur les dysfonctionnements de ce ministère.

La loi comorienne et la Charte des journalistes définissent, pourtant clairement la limite de l'exerce de nos libertés, en protégeant « le respect de la dignité humaine », « la liberté et de la propriété d'autrui », et « le caractère pluraliste de l'expression des courants de pensée et d'opinion. » La loi et la Charte encouragent la presse à « provoquer par l'information, le débat et l'échange des idées indispensables au bon fonctionnement des institutions démocratiques », favorisant ainsi « la participation des Comores au dialogue universel et culturel par la diffusion à l'étranger des valeurs culturelles comoriennes sous toutes ses formes. »

En lisant la presse le matin, on constate que nous sommes trop éloignés des préoccupations que la loi et la Charte des droits et des devoirs nous confèrent et des missions qu'elles nous assignent.

Rien qu'en parcourant la liste des plaintes déposées par la commission anti-corruption, en s'imprégnant de la nature et de l'ampleur des affaires de détournement et de malversation, on se rend compte que la presse ne joue pas son rôle, parce qu'elle n'est pas, comme sous d'autres cieux, à la pointe de ce combat, mais plutôt à la traîne.

Nous avons la chance d'avoir une diaspora qui aime son pays et qui apporte une contribution de près de 179% du budget de l'Etat. L'information qu'elle reçoit est médiocre et le regard qu'elle porte sur la liberté est des plus sévères. Par d'autres biais de communication, elle reçoit l'écho des hommes et des femmes, des associations qui travaillent admirablement, comme lui parvient aussi l'écho des gâchis en matière de gestion politique et financière et de respect des droits humains.

Al-Watwan se fait un devoir d'honorer les femmes et les hommes, de l'intérieur comme de la diaspora, qui se sont distingués durant l'année écoulée, par le talent, le courage, l'initiative, l'intelligence, le patriotisme. Parce qu'au-delà de la critique, la presse reconnait le mérite.

Excellence M. le Président,

Les derniers rapports des experts révèlent que la pauvreté s'est aggravée en dix ans, malgré les programmes mis en œuvre; les objectifs du millénaire s'éloignent malgré les milliards engloutis. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond quand nous lisons à « longueur d'années», des bilans globalement positifs présentés par la presse.

Il est temps d'interpeller nos consciences. Parce qu'une presse qui cache ou qui n'ose pas enfonce son pays dans la gadoue au lieu de l'aider à se relever et à avancer.

Le vicieux débat entre une presse gouvernementale qui doit rester sur commande et une presse indépendante qui peut demeurer libre démontre que ceux qui le colportent ignorent que la loi portant code de l'information ne reconnait pas de dualité de l'information. Mieux encore, l'Etat n'accorde ses subventions que pour assurer le plein exercice de la liberté de la presse et pour empêcher au contraire les groupements privés de prendre le contrôle total.

La presse comorienne ne dispose pas de moyens de mener des enquêtes d'investigation, et l'Etat comorien fait tout pour l'en dissuader. Pendant que dans certains pays comme les Etats-Unis, des fonds sont mis en place pour encourager les enquêtes d'investigation, ici, on brandit les menaces de retrait des publicités, de censure brutale, comme ce fut le cas du Magazine d'Al-Watwan, retiré des kiosques, parce que la rédaction a ''commis le péché'' d'enquêter sur l'état chaotique des finances publiques, la gestion malsaine de la citoyenneté économique, la corruption dans les appels d'offres publics...

Il est temps d'accorder un temps de réflexion à la presse, pour déterminer « Quelle Presse Voulons-nous Dans Ce pays ? ». Les professionnels, les citoyens, l'Etat, les partis politiques, les syndicats, les associations, les annonceurs doivent se pencher sérieusement pour donner à la presse les moyens et les capacités de jouer son rôle.

Il faut d'abord passer par l'institutionnalisation des formations permanentes pour répondre aux impératifs des rédactions, améliorer sans cesse la qualité des productions intellectuelles. Il faudra aussi prendre en compte la dimension internationale de la crise de la presse écrite pour accompagner le virage encore balbutiant du numérique. La France finance déjà les formations spécialisées au prestigieux Centre de Formation Professionnelle des Journalistes de Louvre et la Chine est disposée à accueillir des journalistes dans les domaines de la presse écrite et de l'audiovisuel.

Pour ce faire, le gouvernement, garant de la démocratie, doit d'abord adopter un « Plan en Faveur de la Presse. »

Il faut de toute urgence mettre en place une coordination regroupant le Conseil national de la presse et de l'audiovisuel, le ministère et les commissariats de l'information, le ministère de la Culture, l'Université, les organisations professionnelles de la presse, et les services de presse de la présidence, pour préparer des assises nationales.

Des chantiers peuvent d'ores et déjà être lancés. Il s'agit très vite, comme cela se fait de nos jours en France, d'accompagner le virage stratégique du numérique, négocier des réaménagements fiscaux pour abaisser les coûts d'impression, défendre les valeurs et les métiers du journalisme et restaurer la confiance avec les lecteurs, renforcer les fonds propres des entreprises de presse, reconquérir le lectorat au travers de mesures d'encouragement à la lecture pour les jeunes, repenser globalement la gouvernance des « communications publiques » et des subventions pour en faire bénéficier à la presse indépendante.

Il convient de rappeler ici, que les recommandations pertinentes des Etat généraux de la presse écrite n'ont été que très partiellement prises en compte.

Les journalistes avaient proposé de mettre en place une rotative pour imprimer les journaux à un coût moindre, ouvrir un centre de formation professionnelle qui répondra aux demandes de formations adaptées des organes de presse, mettre en place le conseil national de la presse en le dotant des moyens adéquats de fonctionnement, soutenir le transfert au numérique et mieux outiller la presse pour utiliser les réseaux sociaux, favoriser la négociation des conventions collectives pour défendre les droits des journalistes en vue de les sortir de la précarité et enfin légiférer en matière d'accès aux sources et de dépénalisations des délits de presse.

Pour toutes ces questions, je suis convaincu que vous porterez toute l'attention méritée et que vous mobiliserez les ressources nécessaires pour sortir la presse de la crise.

Je vous prie de croire, Excellence Monsieur le président, à l'expression de ma très haute considération.
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Ahmed Ali Amir
Journaliste
ahmedaliamir@yahoo.fr
Tel : 322 63 11

source : ahmedaliamir

jeudi 17 avril 2014

Une chercheuse comorienne primée par l'UNESCO et l'Oréal


Djoudi Roukia, première comorienne distinguée par la Fondation l'Oréal et l'Unesco

Une chercheuse comorienne de l'Université de Perpignan, figure parmi les vingt lauréates d'un prix international de recherche scientifique remis à l'Unesco à vingt « femmes d'exception ».
Djoudi Roukia, 35 ans, docteur en phytochimie, poursuit ses recherches à Perpignan. Mercredi, elle sera la 1ère Comorienne distinguée par la Fondation l'Oréal et l'Unesco et recevra une jolie bourse de 40 000 dollars (environ 30 000 euros) afin de poursuivre ses recherches. 
A première vue, l'histoire ressemble à un conte de fées ; elle est en réalité le résultat de longues années d'études et de travail. Née aux Comores, Roukia Djoudi est la dernière fille d'une famille musulmane de 6 enfants. "C'est peut-être pour cela que j'ai pu faire des études ; mes soeurs ne sont même pas allées au lycée ; ma mère m'a poussée à continuer" , raconte-t-elle timidement, mais avec un grand sourire. Elle arrive en France en 2003, avec en poche un DEA obtenu à Madagascar. Elle s'inscrit d'abord à l'Université de Lyon où elle a brillamment soutenu, l'an dernier, sa thèse sur une plante médicinale endémique de l'île malgache, scientifiquement nommée radamaea montana. "A Madagascar, on utilise les feuilles de cette plante pour guérir la toux chez les enfants ; les racines et les graines sont utilisées en cosmétologie. Les femmes s'en font des masques du visage parce qu'elle éclaircit et rajeunit la peau grâce aux antioxydants qu'elle contient" , explique la jeune chercheuse. Mais surtout, Djoudi Roukia a découvert une nouvelle molécule, "de la même famille que les bêta carotènes", pour laquelle elle a d'ores et déjà déposé un brevet.
Roukia arrive à Perpignan en décembre dernier pour y effectuer un stage de post-doctorante au laboratoire de chimie, de biomolécules et de l'environnement de l'UPVD. Sa recherche pendant les deux ans à venir, va porter sur les biomolécules marines d'intérêt biologique de l'archipel des Comores. "Je suis la seule chercheuse sur cette thématique" , se réjouit-elle. Objectif : une meilleure connaissance des organismes marins de l'espace côtier comorien pour ce qui est de la recherche fondamentale ; une valorisation de la biodiversité marine et la préservation des espèces menacées aux Comores, côté recherche appliquée.
En juin 2009, elle a déposé à Moroni, capitale des Comores, un dossier de demande de bourse d'études auprès de la fondation l'Oréal et de l'Unesco. Et en septembre, elle a eu la grande joie d'apprendre qu'elle était l'une des 15 chercheuses retenues à travers le monde. Et d'être, fierté supplémentaire, la première chercheuse comorienne dont le dossier est sélectionné.



I. G.
Source: lindependant.com

lundi 14 avril 2014

COI à Moroni : Communiqué du Comité MAORE.



"Le Comité Maore a publié ce matin 14 avril 2014, une déclaration portant sur les assises que la Commission de l'Océan Indien vient de tenir à Moroni. Nous le publions ci-dessous, dans son intégralité"

Les assises de la COI aux Comores en avril et juillet 2014 suscitaient et suscitent encore bien des inquiétudes. La machine de propagande française avait annoncé la couleur : ni plus ni moins que l'humiliation suprême : l'intégration de l'île comorienne de Mayotte dans la COI et cela à Moroni même. Madame Yolaine Costes, vice-présidente de la Région Réunion et présidente du Comité de concertation régionale Océan Indien fit, à cet égard, une sortie remarquée devant le Conseil Général de Mayotte.

Quelques heures avant l'ouverture des travaux, une rumeur folle avait envahi les places publiques de Moroni : des Maorais feraient partie de la délégation française au Conseil des Ministres de la COI.

Sous l'impulsion de la délégation comorienne, la réunion des OPL remis les choses en place. Résultat : pas de Douchina au 29ème Conseil des Ministres. La France ravala son arrogance coutumière envers les Comores et pour une fois fit preuve de modération dans son discours, elle n'a pas évoqué son « 101ème département » ni son projet de faire de la COI une vague communauté d'îles de l'Océan Indien.


LES RAISONS DE CE SUCCES

Car, quoique relatif, quoique fragile, il n'en reste pas moins que la vigilance de la délégation comorienne a remporté un succès encourageant et significatif. Force est de constater que Boléro a été mis sur la touche dans l'organisation du Conseil des Ministres. Son autoritarisme insensé bat de l'aile à la suite de ses bourdes à l'ORTC. L'opinion comorienne réclame sa destitution pour ne pas dire sa déchéance. Le vent a tourné. Ceux qui courbaient l'échine par crainte plus ou moins avéré, ont relevé la tête, ils ont osé s'opposer aux diktats français. Surprise par cette soudaine résistance, la France opère un recul tactique car la partie est loin d'être gagnée et la France a plus d'un tour dans son sac.

En tout état de cause, la preuve est faite que la résistance paie. Courber l'échine face à la France, c'est cela qui fait mal au pays depuis la fin des années 1980. Malgré sa puissance relative par rapport aux Comores, la France sera vaincue car quelles que soient les vicissitudes, la force du droit l'emporte sur la force du plus fort. Encore faut-il que la force du droit s'exprime, s'élève, résiste.


IKILILOU A LA CROISEE DES CHEMINS

Le Docteur Ikililou avait dans le passé affirmé avec force son attachement à l'intégrité territoriale. Vice-Président il avait refusé de se rendre à l'ambassade de France pour y subir les subtiles humiliations dont la France a le secret. Président il avait refusé à maintes reprises de céder aux diktats français. Mais depuis la nomination de Boléro à la Direction de son Cabinet, les choses se sont peu à peu détériorées, il en est même arrivé à signer des textes qui confortent le fait accompli français à Mayotte. Le Président comorien va-t-il enfin comprendre que Boléro le mène vers la déchéance et se ressaisir ? Va-t-il avoir la force de sauver son régime de l'indignité nationale ou va-t-il céder aux pressions diverses, se laisser aller face aux tendances séparatistes et entrer dans l'Histoire du pays comme le Président de la capitulation. 

QUELLE COI POUR QUELLE INDIANOCEANIE ?

Durant les assises la question de l'île comorienne de Mayotte fut zappée. Même les journalistes l'ont évitée lors de la conférence de presse finale. Et pourtant elle pèse sur le présent et le devenir de la COI. Mieux ou pire la crédibilité de la COI en dépend.

Comment réaliser l'unité des peuples du Sud-Ouest de l'Océan Indien lorsqu'un pays membre de la COI dépèce un autre état de la COI ? Est-il possible de parler de paix face aux dizaines de milliers de Comoriens morts et disparus en IndianOcéanie ? Spectacle ubuesque que de voir un état de la COI pris en tenaille entre les pressions et chantage de la puissante France et la solidarité nécessaire à des Comores faibles et vacillantes ? N'est-il pas temps pour la COI d'oser aborder la question ? N'est-ce pas ainsi qu'elle consacrera son expérience de trente ans, qu'elle prouvera son autorité et ses talents diplomatiques. D'autant que les Comores sont prêtes, elles ne demandent qu'une reconnaissance par la France de la vocation de Mayotte à réintégrer l'Etat comorien au bout d'une période de transition à spécifier durant des négociations ouvertes, franches sous l'égide de l'ONU, de l'Union Africaine et de la COI.

En tout état de cause, il se trouvera toujours des Comoriens pour revendiquer Mayotte. Laisser la question en l'état ou croire au fait accompli français à Mayotte c'est aliéner l'avenir de la COI et des relations entre les Comores et la France.


Le Comité Maore
Moroni le 11/04/2
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Fin des travaux du conseil des ministres de la Coi

Fin des travaux du conseil des ministres de la Coi : Des axes dégagés, orientations fixées et décisions arrêtées

14 avril 2014

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Les travaux, à huis clos, des ministres des Affaires étrangères de la Coi ont porté sur près de cinq thématiques, dont les finances et administration de l’organisation, les dossiers du quatrième sommet des chefs d’Etat et de gouvernement et un point introduit par la partie comorienne d’un projet de mise en en place de l’initiative «Partenariat et équipe humanitaire des îles du sud-ouest de l’Océan indien».

En effet, après la validation de l’ordre du jour de la réunion, dans la matinée du vendredi, le conseil a eu à examiner et valider plusieurs axes des points soumis, notamment le budget 2014 et une réflexion sur un mode de financement innovant de la Coi. Dans le cadre de l’administration, il a été question de la durée du mandat des chargés de mission.

Aussi, les dossiers du prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement à Moroni ont été exposés et débattus pour une prise de décision. L’Union des Comores a fait, à cet effet, une présentation de l’état d’avancement de l’organisation du sommet. Il y a eu, en outre, la présentation d’une note d’information sur la préparation du onzième Fonds européen de développement.

La question d’un hymne de la Coi a été également abordée par le conseil. Les travaux à huis clos ont eu à examiner deux questions fondamentales: «De la Commission à la Communauté de l’Océan indien» et «Elargissement ou/et approfondissement de la Coi». Il a été affirmé, lors de la conférence de presse, que ces points ont été bien discutés et renvoyés à un prochain conseil.

Autant de projets, tel que celui de plateforme numérique régionale, et de réflexions sur de nouvelles politiques publiques, notamment l’économie bleue/océanique, ont été débattus au cours du conseil des ministres. Il est à souligner que le souci d’une meilleure connectivité régionale a aussi prédominé dans les discours. La connectivité, chère au secrétaire général de la Coi, dans ses trois formes (aérienne, maritime et numérique) est perçue comme le socle du renforcement de la coopération des Etats de l’Indianocéanie.

Au terme des travaux du 29e conseil des ministres de la Coi à Moroni, a été signée la convention de financement Union européenne-Coi pour la phase II du projet Islands.
Ce projet de mise en œuvre de la Stratégie de Maurice pour les Petits Etats insulaires en développement de l’Océan indien et de l’Afrique orientale va disposer jusqu’en 2017 d’un budget de 7,5 millions d’euros qui vont s’ajouter aux 10 millions d’euros alloués par l’Ue pour la phase I et aux 3 millions d’euros qui ont été mobilisés, directement ou indirectement par le projet.

A l’occasion de la signature, Jean Claude de l’Estrac a tenu à remercier «l’Union européenne qui démontre par son soutien constant aux projets de développement durable de la Coi son attachement à la cause insulaire et au développement harmonieux de l’Indianocéanie». La représentante de la délégation de l’Ue à Maurice, Cecile Cassin-Pelzer, a insisté que ce financement va permettre ainsi d’assurer la continuité du programme Islands pour une durée additionnelle de trois ans et demi.

A rappeler que le programme Islands appui les projets de développement durable aux Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et Zanzibar.



Msa
Alwatwan, Moroni.

Consensus politique sur l'essentiel à Moroni !

Consensus historique : Le communiqué signé par 28 partis et organisations

14 avril 2014


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Après trois jours, décrits comme «d’une intense activité de réflexion et de débats francs et riches», 28 mouvements, partis politiques et organisations de la société civile, ont présenté, samedi 12 avril, le communiqué final du «consensus historique» au Palais du peuple. Le directeur de cabinet du gouverneur de Ndzuani, Ahmed Ben Saïd Jaffar, en qualité de rapporteur, a rendu le document au gouverneur de Ngazidja pour remettre à son tour au président Ikililou Dhoinine. Le chef de l’Etat, a-t-on souligné, avait soutenu «avec clarté et audace ces assises, dans le but de promouvoir un dialogue apaisé et fécond entre les forces vives de la Nation».

Initié par le parti Mouroua, l’évènement a vu la participation des principaux dirigeants comoriens de ces 39 ans d’indépendance dans une salle comble. L’ancien ministre Ali Bazi Selim est revenu sur l’intérêt de trouver un compris après 39 ans de débat stérile qui n’aurait d’effet que d’accentuer la paupérisation de l’archipel. «Mais la démocratie n’est pas le silence, nuance-t-il, chaque parti doit pouvoir exprimer ses positions». Composé de quatre parties, le document, dont Al-watwan s’est procuré une copie, évoque dans sa première partie, les «considérations générales» qui correspondent aux engagements des partis et des organisations de la société civile envers l’Etat.

Ils s’engagent d’abord «à oeuvrer pour préserver l’Unité, la paix, la fraternité et la solidarité entre les quatre îles de l’archipel des Comores (Maore, Ndzuani, Mwali, Ngazidja)». Ils affirment ensuite leur ferme volonté «d’exercer leurs activités, dans le respect des libertés, des droits humains et de la démocratie, de promouvoir le consensus politique, dans le respect de l’Etat de droit comme faisant partie intégrante de la culture politique d’unité et de cohésion». Ils recommandent aussi l’instauration «d’un cadre formel de consensus dans toutes les matières concernant les élections et l’organisation des partis politiques ainsi que la définition d’un statut pour l’opposition».

Ils prônent, dans ce même sens, la justification de l’origine des financements des campagnes électorales, l’interdiction absolue de l’utilisation des moyens publics pour les élections et l’examen approprié et urgent du découpage électoral. Un appel a été lancé envers l’armée «de continuer à observer les valeurs républicaines qui feraient d’elle une institution neutre et respectueuse des libertés fondamentales».

Dans le cadre institutionnel, 18 propositions consensuelles ont été retenues. Un plus grand nombre des partis a opté pour le maintien de la Tournante, «avec quelques aménagements substantiels», rapporte l’ancien ministre Ahmed Ben Saïd Jaffar. «Tous les candidats concourent directement au suffrage universel dans l’ensemble du territoire dès le premier tour et les deux premiers candidats, au lieu des trois, concourent pour le deuxième tour», a-t-on proposé avec une réforme profonde de la constitution de 2001.

Dans la gouvernance économique, le document a soulevés cinq causes de la pauvreté. Les sociétés d’Etat sont pointée du doigt car «incapables d’assurer leurs missions de fourniture de services publics». Il y a aussi l’absence d’infrastructures économiques dans les secteurs de développement, l’aggravation du taux de pauvreté, l’inefficacité des organes de régulation, le détournement des deniers publics et les problèmes d’application des textes et stratégies adoptées par l’Etat.

Des recommandations ont été formulées en guise de réponses aux problèmes posés. C’est d’abord de réexaminer les conditions de privatisation, de libéralisation et désengagement progressif de l’Etat dans les entreprises publiques de maniérer à améliorer le service public rendu par ces sociétés. Le «consensus historique» préconise de définir et prioriser les grands investissements en infrastructures publiques en adéquation avec la stratégie nationale.

Dans le volet Unité nationale et intégrité territoriale, les partis politiques se sont mis d’accord sur 22 points consensuels. Il s’agit d’adopter une politique et une stratégie nationale sur la question de Mayotte et oeuvrer pour la suppression du visa Balladur. Plus innovant, le texte propose de mettre en application la résolution relative à la création d’un secrétariat d’Etat chargé de la réintégration de Mayotte dans son giron naturel.

Pour le 12 novembre, Journée Maore, ils ont proposé au président de la république d’intégrer dans l’obligation constitutionnelle «de faire une déclaration devant le congrès sur l’Etat de l’Union». Ils ont préconisé d’encourager la participation des Maorais dans les instances nationales de décisions (gouvernement, assemblée nationale).

Pour l’ancien ministre Houmed Msaidié, il s’agit d’un premier pas vers un dialogue national sur le type d’institutions qu’on devrait avoir mais qui doit tenir compte de la constitution de 2001 dans les équilibres politiques qu’elle a établis. «C’est une démarche républicaine appelant au réexamen de nos institutions dans une démarche participative et sans remettre en cause l’ordre constitutionnel», soutient-il. D’autres personnes interrogées n’y croient pas à la viabilité dudit consensus. «Est-ce qu’il faut aussi à chaque fois des gouvernements de consensus», a confié un participant.



Rassemblés par Toyb Ahmed
Alwatwan, Moroni.

COI : une certaine presse à Mayotte fauteur de troubles

Elle signe S.B. ses scribes dans une presse à Mayotte. C'est elle qui a annoncé que F.Hollande viendrait en juillet 2014 au sommet de la COI à Moroni pour y faire admettre Mayotte. C'est encore elle qui rapportait  la semaine dernière que la vice présidente du Conseil Régional de la Réunion a informé les conseillers de Mayotte de cette intégration imminente dans la COI, mais aussi que l'ambassadrice française qui allait conduire la délégation française au conseil des ministres des 10 et 11 avril à Moroni, "accompagnera" (pas moins que ça !) à cette conférence, Ahamed  Douchina . Je passe sur le soutien très intéressé des Etats membres qui, d'après elle, veulent en échange de l'admission de Mayotte, recevoir en contre partie l'aide économique de la France, ou bien placer leurs nationaux à des postes internationaux.
La conférence a bien eu lieu aux jours prévus, les ministres (pas plus que les OPL) n'ont pas parlé de Mayotte et Douchina n'a fait l'objet que des "ari-ari" à la comorienne. La vice présidente du CR de la Réunion a, quant à elle, tout simplement démenti n'avoir jamais annoncé ou dit que "Mayotte serait partie intégrante de la COI.(et que) si cela a été dit ou écrit,c'est faux (et) il faut que cela soit bien clair " in LN du 10/04/2014.
Question : pour avoir l'habitude de lire sous la plume de certains (des S.B. et autres D.H.) de ces gratte-papiers immigrés à Mayotte des écrits dénigrant les Comores et se délectant à opposer les comoriens entre eux, nous nous demandons quel est le bénéfice retiré ou escompté de cette politique par ces personnes ?
Il y a certes le plaisir et la volonté de continuer à jouir le plus longtemps possible, de la vie facile et belle dans ce coin du monde, loin du froid et de la crise du Nord, d'où, se disent-ils, la nécessité de faire de Mayotte une terre plus française que la France, en même temps qu'ils ne veulent pas (par exemple avec les "têtes de porc"), que les maorais aient le droit d'être d'abord ce qu'ils sont, c’est-à-dire des maorais, donc des comoriens !
Un dicton anjouannais dit qu'à Mayotte, les plus virulents xénophobes, ce ne sont guère les maorais de souche, mais les étrangers venus s'installer à Mayotte !
Boscher et ses semblables donnent raison à la rue anjouannaise....sans le vouloir !  

jeudi 10 avril 2014

COI : les OPL ont-ils oublié MAYOTTE ?

Jour J-1 du conseil des ministres .

09 avril 2014

Conseil_des_ministres
Le président du Comité national chargé de l’organisation de la conférence ministérielle (10-11 avril), Abdourahim Saïd Bacar ( en veste bleue, au milieu sur notre photo), l’a encore répété hier au cours d’un point de presse au ministère des Relations extérieures: les préparatifs pour ce grand rendez-vous régional vont bon train et rien «n’est laissé au hasard».

En effet, depuis déjà un mois, ledit comité se réunit chaque jour à 16 heures pour faire le point sur les dispositions à mettre en place, identifier les contraintes éventuelles et régler les derniers détails. Evalué à 73 millions au départ, le budget total de toutes les activités a été finalement ramené à près de 50 millions.

«Une partie du fonds a été débloquée par le gouvernement pour couvrir les dépenses urgentes», confirme Abdourahim Saïd Bacar, avant de préciser que le reste de l’argent sera décaissé à l’issue de la réunion du conseil des ministres. «Seuls les frais d’hébergement ne sont pas encore débloqués. Nous estimons que cela peut encore attendre. Tout comme les autres frais liés à l’organisation des cocktails», a-t-il ajouté.

Pour l’hébergement des différentes délégations, considéré comme «le plus grand casse-tête» par le comité d’organisation vu l’étroitesse du parc hôtelier national, le Mirex assure que toutes les mesures sont prises pour offrir les meilleures conditions d’accueil possibles à tous les délégués. «Pour parer à toutes les éventualités, nous avons réservé des logements privés. Nous espérons que nous n’en arriverons pas jusque-là, mais c’est pour vous montrer combien cette question d’hébergement nous préoccupe au plus haut point», indique un cadre du ministère.

A en croire Abdourahim Saïd Bacar, c’est l’hôtel Itsandra beach qui va servir de cadre de travail et de lieu d’hébergement aux principaux membres des délégations ministérielles.
Depuis lundi, le comité d’organisation est en train de tester l’ensemble de son dispositif, à travers la réunion des Officiers permanents de liaison (Opl). Et jusqu’ici, «tout semble fonctionner parfaitement», se réjouit un membre du protocole d’Etat, même si l’on a pu constater quelques couacs à l’arrivée des délégations.

Sécurité, protocole, communication, hébergement,...le comité, composé de compétences multidisciplinaires, s’est scindé en plusieurs sections. Et c’est le ministre des Relations extérieurs, El-Anrif Saïd Hassane, et son secrétaire général, Houdhoer Inzoudine, qui chapeautent les travaux.

Depuis vendredi, après un bref retard à l’allumage, là aussi, la machine de la communication s’est enfin mise en branle. Banderoles, spots publicitaires,...l’opinion nationale commence à sentir l’événement. Le Mirex vient également de publier un bulletin d’information entièrement consacré à la Coi.

Dans son éditorial, le ministre El-Anrif Said Hassane écrit, notamment: «ce conseil des ministres de la Coi doit confirmer notre capacité, déjà éprouvée, à organiser dans les meilleures conditions le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de juillet prochain. Nous devons donc réussir le pari. L’échec n’est pas permis. Je suis convaincu que si chacun accepte de jouer sa partition, ne serait-ce qu’offrir gracieusement son sourire à nos illustres hôtes, nous aurons fait la moitié du chemin. Ensemble, notre devise doit être la même: impossible n’est pas comorien».

Ce mercredi 9 avril, le protocole d’Etat s’apprête à accueillir les délégations de France/Réunion, de Seychelles et du Comesa (Marché commun pour l’Afrique orientale et australe) tandis que celles de Maurice et Madagascar sont attendues jeudi matin avant l’ouverture, l’après-midi, des travaux de la réunion ministérielle.

MI


Coi : les Opl déblaient le terrain


Les travaux du comité des Officiers permanents de liaison (Opl) se sont achevés hier, mardi, après deux jours de discussions et d’échanges. La réunion a eu à se pencher sur plusieurs questions d’intérêt stratégique.

Politique régionale genre 2013-2014, mise en place d’un système de cabotage, connectivité inter-îles, autoroute maritime et pollution marine, coopération régionale touristique, situation financière de la Coi,... autant de sujets, les uns plus cruciaux que les autres, qui déterminent l’avenir de l’organisation.

Dans la plupart de ces problématiques, les Opl ont été appelés à soumettre des recommandations et autres suggestions au conseil des ministres des Affaires étrangères, qui débute ses travaux demain, jeudi, à l’hôtel Itsandra beach.

Mardi, le comité des Opl a examiné un certain nombre de questions devant être débattues lors du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de juillet prochain à Moroni. Il s’agit, entre autres, de l’élargissement de la Coi. En effet, certains pays, dont le Sri Lanka, ont fait part de leur souhait d’adhérer à l’organisation régionale. On s’acheminerait, selon une source qui a requis l’anonymat, vers l’octroi d’un statut d’observateur, en attendant la définition de critères objectifs d’adhésion à la Commission.

L’autre sujet qui a accaparé hier l’attention du Comité concerne la «réflexion sur un mode de financement innovant» de l’institution. Il n’est un secret pour personne que le fonctionnement et la quasi-totalité des projets régionaux dépendent aujourd’hui très largement de l’Union européenne (Ue), de la Banque africaine de développement (Bad) et d’autres partenaires bi et multilatéraux. Pour assurer la pérennité de ces projets et la programmation d’autres initiatives transversales de développement, les Opl devaient proposer de nouvelles pistes de financement et, pourquoi pas, appeler les Etats membres à augmenter leur niveau de contribution.

Au sujet de l’appui que la Coi se doit d’apporter à la Grande Ile, qui vient de sortir d’une crise politico-institutionnelle, il a été convenu d’accélérer les négociations avec l’Union africaine (Ua) en vue de la tenue, dans les meilleurs délais, d’une conférence des bailleurs de fonds.
La Coi entend, en outre, intervenir auprès du Fida (Fonds international pour le développement agricole) afin que Madagascar puisse bénéficier d’une subvention en matière de sécurité alimentaire.

Il faut rappeler qu’il y a un an, presque jour pour jour, la Coi lançait à Mahajanga, un projet régional de sécurité alimentaire. Le secrétariat général s’était alors engagé à «mettre en place un mécanisme de coordination et de partenariat avec ses principaux partenaires, notamment l’Union européenne, le Fida, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement, et le Centre technique agricole de l’Ue’’.

Avant de baisser le rideau sur les travaux du Comité des Opl, les délégués des cinq pays membres de la Coi devaient faire le point sur les préparatifs du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement et formuler les recommandations nécessaires.


MI


Extrait (sans les titres) de Al-watwan., Moroni. 

dimanche 30 mars 2014

Transfert de la capitale de DZAOUDZI à MORONI , un article de DAMIR ben Ali.


HISTOIRE DES INSTITUTIONS POLITIQUES COLONIALES AUX COMORES

La génération qui entra en politique à la fin de la Deuxième Guerre mondiale avait reçu de ses parents, acteurs et témoins oculaires de l’histoire de la pénétration coloniale, un patrimoine commun des récits sur les villes bombardées par la marine française, les résistants tués par les corps expéditionnaires, les chefs traditionnels et religieux déportés par les Résidents, les terres spoliées par les planteurs, les chaises à porteurs (fitako) et les travaux forcés, etc. Ces connaissances sur une période charnière de l'histoire du pays et une expérience sociale acquise à l'école coranique, à la mosquée, sur les places publiques et dans les travaux communautaires au champ et au village, avaient forgé chez cette première élite francophone, enracinée dans sa culture, un profond sentiment de solidarité et de patriotisme.
Issus d'une circonscription administrative périphérique de Madagascar, depuis la loi d'annexion de 1912 donc assimilés à des Malgaches, les jeunes Comoriens avaient souffert très tôt de la perte de leur pays de son individualité politique. Ils ont très vite pris conscience de la nécessité de s'unir et de lutter de toute leur énergie pour arracher au pouvoir colonial quelques prérogatives administratives et politiques en vue de créer un cadre juridique dans lequel la nation devait retrouver son identité millénaire et préserver ses valeurs sociales et culturelles.
Le problème du siège de l'administration coloniale ne concernait et ne pouvait pas entrer dans les préoccupations de l'élite indigène. Le choix de son implantation obéissait à des critères de rentabilité financière et de sécurité. Les résidences et le siège du pouvoir devaient être éloignés des lieux symboliques de l’existence sociale et politique des indigènes.
Urbain Faurec, dans un article publié en 1941, dans les CAHIERS DE MADAGASCAR, expliquait le choix de Dzaoudzi comme chef lieu administratif de Mayotte par la méfiance des Blancs à l’égard des indigènes. « Par peur sans doute … notre administration dédaignant de s’installer sur la Grande Terre, pays relativement boisé et sain, où coulent de nombreux petits cours d’eau, s’établit prudemment sur le petit îlot de Dzaoudzi qui avait servi d’asile à plusieurs sultans craintifs. Sur ce rocher sans eau et presque sans terre, on installa, très à l’étroit, les bureaux et les services. La vie devait être parfaitement inconfortable, si l’on en croit ce qu’écrivait en 1851, le commandant de l’île au ministre : Dzaoudzi …est un rocher aride de trois à
quatre hectares sur lequel on a construit à coups des millions, quelques maisons venues de France avec une caserne et un hôpital ».

Dzaoudzi,chef lieu de Mayotte et Dépendances (Décret du 9 septembre 1899) (1)

Au milieu du XIX ème siècle, Mayotte était la colonie sucrière par excellence. Les firmes employaient 25 européens et 1 797 indigènes. « Le manque de main-d'oeuvre, les abus des exploitants, la médiocrité des salaires avaient pesé sur une production déjà affaiblie par l’usure des terres (2) ». En 1902, seuls deux établissements sucriers sur quatorze survivaient à l’effondrement des prix et au cyclone de 1898. La crise du sisal à partir de 1935, conduira à la fermeture définitive des usines à Mayotte. Une seule sucrière fonctionnera jusqu’en 1955.
Le décret du 23 février 1914 pris en application la loi d’annexion du 25 juillet 1912 intégrait l’archipel dans une organisation administrative qui faisait de Madagascar et des Comores une colonie unitaire. Au terme de l’article 1er « Les îles de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore constituent des circonscriptions administratives de Madagascar. » L’article 2 statuait sur le patrimoine des collectivités comoriennes et prescrivait la confusion de leur actif et passif avec les éléments du patrimoine de Madagascar.

Dzaoudzi, chef lieu d'une circonscription administrative de Madagascar et Dépendances

L’état de circonscription exiguë et lointaine de la grande île, qui plongeait le pays dans une stagnation et faisait l’objet des protestations des lobbys des planteurs en France. Un décret en date du 27 janvier 1925 créa un poste d’Administrateur supérieur (Adsup). Selon l’article 2, il« exercera des pouvoirs administratifs et financiers d’après la délégation qui lui est consentie par le Gouverneur général de Madagascar ». Il était assisté d’un Conseil consultatif composé de :
- trois fonctionnaires : le juge de paix, le recevoir des douanes et le médecin inspecteur de l’Assistance médicale,
- trois notables nommés par le Gouverneur général
L’installation du nouveau chef dans la résidence des anciens commandants de Mayotte créa un sentiment de surprise et d’indignation que Urbain Faurec exprima en ce terme : « Par une étonnante constance des erreurs initiales, l’îlot de Dzaoudzi est demeuré le centre administratif des Comores. Le séjour sur cet ingrat rocher n’a cessé d’apparaître comme un exil redoutable aux
fonctionnaires désignés pour y servir et nombre de voyageurs jugeant injustement des Comores au cours d’une escale devant l’îlot célèbre, englobant dans un même mépris les autres îles de l’archipel qui par leur climat, leurs ressources et leur aspect verdoyant ne méritent assurément pas une telle réputation (3) ».
Le décret de 1925 n'apportait aucun changement ni dans le statut administratif et politique ni dans la situation économique de l'archipel. « À vrai dire, ces mesures renforcent encore davantage la tendance à la cohésion qui caractérise le rattachement de l’archipel à la Grande Ile voisine. En effet, l’administrateur supérieur apparaît comme un organe de coordination entre les responsables affectés aux différentes subdivisions d’une part, et le gouvernement général de Tananarive, d’autre part. Les modalités de cet aménagement relèvent de la seule appréciation du gouverneur général, car le principe d’une délégation de pouvoir de décision à l’administrateur supérieur n’exprime qu’une permission et non une obligation (4) ».

La recherche d'un nouveau site pour l'installation d'un nouveau chef lieu

Le rôle économique de Mayotte s’amoindrit très rapidement en faveur d’Anjouan. Cette île devenait progressivement le centre de l’activité de production et du commerce de l’archipel. Le développement des plantations et des usines, notamment les performances des quatre usines hydroélectriques, donnait aux firmes installées dans cette île et principalement à la SCB (Société coloniale de Bambao), un poids important dans la prise des décisions en matière de politique économique et sociale. Le centre de l’activité économique de l’archipel se trouvait au siège de la Société Coloniale de Bambao, installé au palais de l'ancien sultan Abdallah ben sultan Salim à Anjouan.
A Dzaoudzi, les fonctionnaires européens parlaient alors d’une installation du chef lieu des Comores dans la plaine de Patsy à Anjouan, l’île alors la plus prospère située au centre de l'archipel notamment en énergie hydroélectrique.
La Société Coloniale de Bambao, propriétaire du domaine se montra hostile au projet pour diverses raisons, économiques et politiques. Le domaine de Patsy était un plateau de 2 007 hectares acheté par la SCB en juillet 1921. Il produisait en 1946, sur seulement 561 hectares, 430 tonnes de fibres sèches de sisal, 2 tonnes d’ylang et 60 tonnes de coprah. Le reste, 1435 hectares étaient soumis au régime du métayage ; les indigènes cultivaient la vanille et des produits vivriers. Une usine très moderne traitait le sisal. Or, la fin de la guerre, la SCB était confrontée à un phénomène d’explosion démographique. Le taux d’accroissement de la population à Anjouan avait atteint 3,2 % et la densité, 229 habitants par kilomètre carré cultivé.
En 1940, en pleine guerre mondiale, les ouvriers agricoles du domaine colonial de Nyumakele à Anjouan se révoltèrent contre la direction de la société et contre l’administration. Le médecin SMCh en poste à Mahabibo et un autre Comorien Ahamad Ousseini, délégué de la municipalité de Majunga étaient choisis pour accompagner à Anjouan l'inspecteur Thomas. Dès leur arrivée, les deux Comoriens entrèrent en contact avec les insurgés et réussirent à rétablir le calme, à réconcilier les ouvriers avec l’administration et éviter un procès aux insurgés. Mais le futur député découvrit la situation lamentable de ces paysans. Les salaires étaient misérables, mais aussi les terres habitées par les paysans appartenaient aux planteurs. La case d'un ouvrier mis à pied était détruite et le travailleur et sa famille mis au dehors.
Said Mohamed Cheikh fut élu le 21 octobre 1945 et dès son entrée à l’assemblée en novembre, il déposa sur le bureau une proposition de résolution et une proposition de loi. Le projet de résolution invitait « le gouvernement à résoudre le problème agraire aux Comores et à assurer à l’avenir, à ces îles un véritable progrès social et culturel » en nationalisant les domaines de sociétés coloniales pour restituer les terres aux paysans. Le projet de loi détachait l’archipel de Madagascar et le dotait de « l’autonomie administrative et financière ».
La loi sur l’autonomie de gestion administrative et financière est adoptée le 29 mai 1946 et appliquée à partir du 1er janvier 1947. Le député comorien n’avait pas obtenu la nationalisation des terres colonisées, mais une reforme agraire fut adoptée et 14000 hectares furent restituée aux paysans d'Anjouan.

Le cyclone de 1950 et l'anéantissement de l'économie d'Anjouan

Néanmoins, le problème du manque de terre n’était pas résolu lorsqu’en décembre 1950, un cyclone anéantit l’économie de l’île d’Anjouan. Le FIDES (Fonds d’investissement pour le développement économiques et social) avait programmé des crédits d’aide aux sinistrés et pour la reconstruction des routes, des ponts, des bâtiments et différentes infrastructures. Cependant, plusieurs colons qui avaient reçu des prêts pour reconstruire leurs installations à Anjouan partirent s’installer à Moroni. Ce fut le cas parmi d’autres, des Etablissements Macke Luckie et de la Société Commerciale d’Ajaho.
À partir de janvier 1947, l'archipel devint Territoire français d'outre-mer. L’autonomie douanière fut effective à compter du Ier janvier 1952 et depuis cette date, les mouvements du commerce et de la navigation à l’importation et à l’exportation étaient enregistrés séparément, donnant ainsi le reflet des échanges entre le Territoire et l’extérieur. Toutefois, les chiffres avaient pu être reconstitués depuis 1950 et on avait constaté que le Territoire avait vu son mouvement commercial augmenter de 35 % en 5 ans. Les sources d’approvisionnement se sont modifiées. Les importations directes de la France sont passées de 20 % en 1950 à 60 % en 1955. La jetée de Moroni fut alors élargie et allongée et, l’aérodrome devenait accessible au DC 35.

La chambre de commerce fut transférée de Dzaoudzi à Moroni en 1951

Au cours de la séance ordinaire de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, le 26 octobre 1951, le directeur de la Société Coloniale de Bambao, « M. HEBERT estime que dans la conjoncture économique actuelle du Territoire, la place de la Chambre du Commerce n’est plus à Dzaoudzi, mais à Moroni où réside la majorité de ses membres. Il ajoute que la commission consultative de la Grande-Comore, sous l’heureuse impulsion de son président M. SAID TOURQUI, a été la seule à faire preuve d’une certaine activité depuis dix mois que la Chambre n’a plus siégé. M.HEBERT propose en conséquence le transfert à Moroni du siège de la Chambre de Commerce. Cette proposition est adoptée à l’unanimité ».
Le décret du 25 Octobre 1946 pris en application de la loi Said Mohamed Chekh du 9 mai 1945 créait le premier organe délibérant des Comores, dénommé Conseil Général. Chaque année, l’Assemblée élisait un Comité permanent de trois à cinq membres. Il se réunissait au moins une fois par mois, délibérait en présence de l’administration et pouvait demander aux chefs des services de fournir verbalement ou par écrit tous les renseignements relatifs aux affaires relevant de la compétence du Conseil. Le Chef du territoire était tenu de lui adresser au début de chaque mois, l’état détaillé de distribution des crédits et des mandats de paiement du mois précédent concernant le budget local.
Aucun bâtiment cependant, ne fut construit pour abriter l’institution. Les parlementaires comoriens demandaient avec insistance à Paris, la construction à Dzaoudzi d’une salle de réunion et des bureaux pour le comité permanent et le secrétariat.
L'assemblée territoriale fut implantée à Moroni en 1952
Le chef du territoire (l’ADSUP) ne voulait pas dans son voisinage, les joutes oratoires d’une jeune élite qui s’éveillait trop rapidement à la politique. La loi nº 52-130 du 6 février 1952 complétée par celle du 17 avril 1952 transforma le Conseil général en Assemblée territoriale et fixa le siège à Moroni. L'institution fut accueillie dans un immeuble acheté au colon Jacques Grimaldi, un représentant des Comores au Conseil de la République.
En 1956, à Tananarive, devant les membres de la Fédération des Chambres de Commerce de Madagascar, M Yves LE BRET délégué de la chambre de commerce des Comores décrivait la situation économique générale et indiquait où se trouvaient les intérêts de décideurs :
« Moroni, à la Grande Comore, est le centre commercial de l’archipel. Une succursale de la Banque de Madagascar et des Comores y est installée depuis 1952. C’est la dernière escale de la ligne AIR France qui dessert hebdomadairement nos îles depuis Tananarive. Sa rade est régulièrement touchée par les navires des Compagnies de Navigation.
« Mutsamudu, à Anjouan, supporte depuis ces dernières années les conséquences du terrible cyclone qui, en décembre 1950, dévasta l’île de beaucoup la plus prospère et qui, depuis cette date, n’a pu reprendre son volume d’exportation. Mutsamudu est le centre de transbordement de nombreuses marchandises destinées aux îles de Mayotte et de Moheli. Le trafic du port est voisin de celui du port de Moroni : 9 000 tonnes contre 10 000 tonnes en 1955.
« Dzaoudzi à Mayotte, est le chef-lieu du Territoire où se trouve groupés tous les services administratifs. La rade, bien que très sûre, est irrégulièrement desservie par les Compagnies de Navigation, en raison du manque de fret : 3 000 tonnes seulement en 1955.
« Moheli enfin, malgré sa très belle végétation est de beaucoup l’île la plus déshéritée ».
Dès la fin de 1958, l'activité principale de la SCB, antérieurement concentrée à Anjouan fut transférée à Moroni, devenue la plaque tournante de toute l’activité économique et commerciale du pays.

Le siège du Conseil de Gouvernement fut créé et implanté à Moroni en 1957

La loi-cadre pour les territoires d'outre-mer du 23 juin 1956 dite loi Defferre, modifiée par la loi du 19 juin 1957, offrit aux dirigeants de deux grands partis politiques de l'époque, l’occasion de se réconcilier et de donner une nouvelle impulsion à l’évolution du statut du pays. Le décret du 27 juillet 1957 supprimait le conseil privé qui assistait l’Administrateur supérieur et instituait un Conseil de gouvernement formé de six à huit membres élus par l’Assemblée territoriale au scrutin de liste. Ils portaient le titre de ministre.
La coordination et la direction effective des activités de ministres étaient assurées par le candidat élu en tête de liste. Il portait le titre de Vice-président. Ses bureaux et ceux des ministres étaient installés à Dar es saada à Moroni. Les réunions du Conseil ses tenaient à Dzaoudzi dans les bureaux de l'Adsup sur sa convocation et sur l’ordre du jour qu’il avait établi. Aucun bureau ni logement n’était prévu à Dzaoudzi, pour les ministres. À la fin de la réunion du conseil et avant de regagner leur domicile et leurs bureaux à Moroni, ils devaient donner une délégation de signature aux chefs des services, tous Européens, afin d’assurer l’exécution des décisions.
Les fonctionnaires métropolitains continuaient donc à diriger de fait, les services publics sans se référer à l’exécutif local. Ils imposaient au gouvernement territorial, leurs projets, leurs priorités, leurs méthodes et leurs calendriers d’exécution des projets dans tous les secteurs. Les ministres apprenaient souvent dans la rue que des décisions importantes étaient prises à leur insu dans leur département, notamment des affectations, promotions, licenciements, recrutements de fonctionnaires. De tels événements inspiraient les compositeurs des chansons populaires. Ils ne manquaient de présenter les hommes politiques comme des gens bien payés pour ne rien faire. On les appelait mwezi duka ce qui signifie qu'ils percevaient chaque mois l'équivalent d'un fonds de commerce. Les conflits entre les ministres et leurs personnels européens étaient permanents.
Les parlementaires, Said Mohamed Cheikh, Said Ibrahim, Mohamed Ahmed et Ahmed Abdallah se plaignaient constamment à Paris du comportement et de l’arrogance des agents que l’État avaient mis à la disposition du territoire et demandaient parfois le rapatriement immédiat de certains parmi eux pour préserver disaient-ils l'ordre public.
C’est à Paris que l’idée fut émise et la décision prise d’implanter le siège des administrations territoriales à Moroni où déjà étaient installées les institutions politiques et économiques. La politique de construction des villes nouvelles lancée par les premiers gouvernements du général De Gaule, incitait les autorités parisiennes compétentes à prendre la décision d’acheter aux colons, les domaines qui étouffaient le noyau ancien de la ville de Moroni et commander les plans des blocs administratifs, les « buildings » et des villas des ministres. La coulée de lave, domaine de l’État, situé au nord de la ville, offrait l’espace et les carrières de pierres à concasser pour la fabrication des agglos nécessaires à la construction des logements des fonctionnaires.
La résolution sur le transfert de la capitale votée par l’assemblée territoriale en 1958 par 25 voix contre 4, celle des conseillers mahorais, soutenait une décision déjà en cours d’exécution au niveau de l’inscription des crédits.

Le transfert de directions générales de Tananarive à Moroni

La constitution française adoptée en 1958 transformait l’Union française en Communauté franco-africaine et les Malgaches choisirent le statut d’État. Said Mohamed Cheikh était à l’époque député des Comores à Paris. Le souvenir de la loi de 1912 qui avait intégré l'archipel dans l'administration de la Grande île et qu'il avait fait abroger en 1945 occupait son esprit. Le principal parti politique de Madagascar s’intitulait officiellement Parti socialiste de Madagascar et des Comores. En juillet 1959, à la Radiodiffusion de Madagascar, le député déclarait : « si le territoire devenait République dans la Communauté, une Fédération entre elle et la République malgache était fatale et inévitable6». Les autorités comoriennes prirent donc la décision de choisir le maintien du statu quo pour se mettre à l’abri d’une nouvelle annexion à la Grande île voisine. Bien plus tard, en 1964, elles furent par ailleurs persuadées avoir fait le bon choix lorsqu'une révolution éclata à Zanzibar et conduisit à la formation par union avec le Tanganyika, de la République Unie de Tanzanie.
En 1960, les Malgaches déclarèrent l’indépendance. Le Territoire ne pouvait plus être compris dans le ressort de la Cour d’appel de Tananarive. Un décret nº 60-761 du 28 juillet 1960 promulgué par arrêté nº 60-1012 du 19 septembre 1960 créa un tribunal supérieur d’appel. Il fallut créer immédiatement une fonction publique comorienne. Une convention signée le 28 juin 1960 entre la République française et la République Malgache, rendue exécutoire le 17 juillet 1960 prévoyait que :
- L’accès de la fonction publique de l’un ou l’autre pays était ouvert sans distinction à leurs ressortissants,
- les fonctionnaires d’origine comorienne en service à Madagascar avaient un droit d’option entre les cadres comoriens et les cadres malgaches, de même que les fonctionnaires d’origine comorienne nés hors des Comores, mais qui y servent,
- les fonctionnaires comoriens en service aux Comores étaient intégrés d’office dans les cadres comoriens,
- les fonctionnaires des cadres malgaches pouvaient être détachés aux Comores.
Les Directions du Trésor, du Contrôle financier, des Domaines, des Contributions directes, des Travaux publics, de la Santé et de l’Enseignement furent transférées de Tananarive à Moroni dans des maisons privées.
Lorsque le Haut Commissaire Yves de Daruvar arriva aux Comores le 22 mai 1962. Tous les centres de décision aussi bien politique qu'administrative étaient déjà installés à Moroni. Les services territoriaux qui généraient une activité économique à Mayotte n'étaient pas déplacés. Ils n'étaient en effet, que des antennes régionales qui relevaient des directions générales désormais installés à Moroni et non à Tananarive. On aurait pu arrêter là les déménagements. Mais l’esprit de centralisation qui caractérise l’administration française a fait fi des intérêts politiques des Comoriens. Le haut commissaire Yves de Daruvar décida de s'installer à Moroni donc d'y transférer formellement la capitale.

Le pays est confronté à un problème culturel

La génération politique de Mohamed Soefou, des frères Sabili, d'Ahmed Soilihi, de Mohamed Ahmed, Ahmed Abdallah, de Said Mohamed Cheikh, du Prince Said Ibrahim était des citoyens comoriens. La citoyenneté comorienne est un sentiment d'appartenance multiple, famille, classe d'âge, quartier, région, île, nation, umma islamique et à un attachement viscéral à la participation à des solidarités à l’intérieur de tous ces groupes emboîtés les uns dans les autres.
La réussite de l'homme ou de la femme se mesure par sa participation reconnue à la solidarité du groupe le plus large. Le prestige d'un membre, actif dans la communauté d'un village où d'une île ne vaut pas celui qui droit à la parole dans les cercles de décision au niveau national.
L'élite postindépendance a appris que la citoyenneté héritée de la Révolution française est universelle. Or, la citoyenneté française est un arrachement aux appartenances, aux identités des classes sociales, des familles, des régions, et des corporations. On devient citoyen français à partir d’un effacement radical de sa singularité. La citoyenneté idéologique de la nouvelle élite politique est radicalement opposée à celui du peuple comorien. L'homme politique et le haut fonctionnaire pensent localement, dans le cadre du village mais ils agissent globalement et en prédateur dans le cadre de l'État. Au lieu de s'entourer des compétences pour servir l'État, ils s'entourent des parents et des copains pour le piller.
Tant que les gouvernements successifs considéreront que les fonds à consacrer à la culture, à la recherche et à l'enseignement de l'histoire des Comores ne peuvent pas être inscrits sur le budget de l'État, mais proviendront des recettes extraordinaires prélevées sur les dons des pays et des organismes étrangers, les relations notre système éducatif ne formera que des mauvais citoyens des villages et des prédateurs des biens publics.

Damir Ben Ali

1 (Hoquet 1962 : 39).
2 MANICCACCI J., 1941, 90 années de colonisation à Mayotte, évolution économique de l’île dans CAHIERS DE MADAGASCAR
3 URBAIN FAUREC, 1941, Histoire de Mayotte dans CAHIERS DE MADAGASCAR, rééditée par PROMO AL CAMAR, Moroni, mars 1971
4 Alexis-MEUNIER, Recueil Penant 1970 (2) juillet, p. 281-299
5 Moroni, CNDRS, Arch. Nationales, Carton 49, Chambre de Commerce et d’industrie, PV et Compte rendu 1949-1981
6 Y. HOCQUET ,1962



samedi 29 mars 2014

Les Infections nosocomiales, en sommes-nous conscients ?, par FAHARDINE Soudjay

L’infection nosocomiale est par définition, l’infection contractée par un patient à l’hôpital si le malade ne l’avait pas lors de son hospitalisation ou si elle se développe 48 heures au moins après la sortie à l’hôpital.
En France, l’Institut National de Veille Sanitaire a publié le rapport de prévalence des infections nosocomiales réalisé en 2012. Ce rapport démontre qu’un patient sur vingt (5%), hospitalisé dans 1938 établissements français, contracte une infection nosocomiale, soit lors de son hospitalisation, soit après l’hospitalisation. Il s’agit de plus de 15 000 personnes infectées sur les 300 000 patients concernés par l’enquête. 

Selon l’OMS, plus de 1,4 million de personnes dans le monde souffrent d’infections nosocomiales. En Afrique notamment au Sénégal et au Mali, le taux varie de 10 à 25 % des patients hospitalisés et ce en dépit du programme de lutte contre ces infections initié par l’OMS. 
Ainsi, le risque de contracter une infection au cours de soins de santé est 2 à 20 fois plus élevé dans les pays en développement que dans les pays développés.

Les causes de ces infections sont multiples et sont essentiellement liées à l’hygiène hospitalière dont les sources sont de différentes origines: propreté des locaux, propreté des professionnels ou des patients/visiteurs, conception des bâtiments, système d’aération inadapté, matériaux inappropriés, gestion des déchets et des évacuations, des croisements des circuits sale/propre ...

Et ici, dans notre pays, où en sommes-nous? 

L’accent des pouvoirs publics était essentiellement mis, ces dernières années, sur la lutte contre le paludisme. Cette mobilisation a permis de maitriser l’épidémie à défaut de l’enrayer définitivement. 

Mais combien de personnes sont entrées à l’hôpital pour le paludisme et en sont sorties avec une autre pathologie telle qu’une hépatite ou une autre maladie résistant aux antibiotiques? 

Pour répondre à cette question, des enquêtes d’incidence et de prévalence sont à réaliser. L’incidence mesure la vitesse de contamination et la prévalence indique son évolution globale.

Les deux enquêtes sont à réaliser dans les établissements de santé; il s’agit d’une question de santé publique et d’épistémologie et l’expérience de la gestion du paludisme peut réellement contribuer à sa réussite.

Il est à noter que, quelque soit les conclusions d’une enquête de prévalence, la mise en application des recommandations incombe en majorité aux services techniques hospitaliers.

En effet, pour pouvoir guérir, l’hôpital doit être en bonne santé. Il est alors indispensable de prendre soin de l’hôpital pour pouvoir mieux soigner les patients. Ainsi, le service technique doit être le garant de la santé de l’hôpital et pour cela il doit disposer des moyens nécessaires pour maintenir l’exploitation adéquate des équipements et assister l’équipe chargée de l’hygiène hospitalière.

L’état des lieux des hôpitaux comoriens n’est plus à refaire et c’est le seul domaine où on a plus besoin d’expert international, car tout le monde est conscient de l’hygiène déplorable de nos établissements de soins. On se souvient qu’aux années 90, l’hygiène des blocs opératoires d’El Maarouf, de la salle de stérilisation et de la maternité était remarquable. Or, en moins de 20 ans, l’état des ces bâtiments s’est dégradé; alors qu’ailleurs des structures hospitalières comptabilisant 100 ans d’existence sont toujours bien entretenus. 

Ce constat accablant résulte d’un manque crucial de maintenance, ou plutôt d’un manque d’organisation de la maintenance hospitalière qui est complètement différente de la maintenance dans les autres domaines. La maintenance hospitalière n’est ni de l’entretien, ni du dépannage mais plutôt le management des travaux, des installations et des équipements. Une maintenance adaptée doit intégrer les pratiques médicales, les pathologies et la sécurité sanitaire, et elle doit être en amont des études techniques, des travaux et des programmes d’achat. 

C’est donc par l’intégration de la fonction maintenance systémique dans la gestion hospitalière qu’un établissement de santé commence à lutter efficacement contre ses infections et à mieux structurer la prise en charge globale du patient. 

D’une manière générale, le fil conducteur d’une étude technique hospitalière se concentre sur la destination des locaux ainsi que sur la séparation des circuits propre et sale, en tenant compte de l’accessibilité et de la maintenabilité de l’ensemble.

Aussi, pour lutter contre les infections nosocomiales et améliorer la qualité de nos hôpitaux, faudrait-il redéfinir les priorités, en équipements hospitaliers et en exploitation notamment à travers la mise en place de:

une cuisine intérieure capable de nourrir tous les patients et les professionnels de telle sorte que les familles n’aient plus à préparer à manger au sein de l’hôpital. Tout le monde s’y retrouvera, les familles, les patients et les professionnels de santé.
une blanchisserie, interne ou externe pour que tout le linge destiné aux patients et les vêtements du personnel hospitalier soient lavés et repassés aux températures de désinfection. 
la séparation des circuits sale et propre, à travers une gestion du linge et des déchets, qui sera pérennisée par la maitrise des sources de production citées précédemment.
la séparation des zones de consultation de celles d’hospitalisation.
la maitrise de la contamination et de l’aérobiocontamination des blocs opératoires.

En effet, un bloc opératoire est normalisé suivant le type d’intervention à pratiquer dans la salle, avec des classifications de propreté bactériologique qui varient d’Iso1 à Iso 9, suivant la qualité de l’air installée, de la pression de la salle, du comptage particulaire et de la cinétique de décontamination. 

Ces caractéristiques permettent de maintenir une meilleure hygiène des locaux et de lutter contre les infections nosocomiales et plus particulièrement les infections sur site opératoire. 

Par ailleurs, la lutte contre les infections nosocomiales est une branche de l’infectiovigilance dans la liste des vigilances à surveiller au titre des risques sanitaires et des risques iatrogènes. Parmi les vigilances des risques hospitaliers, on retrouve l’hémovigilance (transfusion), la matériovigilance (équipement), la réactovigilance (laboratoire), la biovigilance (bioéthique) et la pharmacovigilance. 

La pharmacovigilance est mise en place lors du lancement du CAMUC. C’est une bonne initiative qui montre une prise de conscience qui, j’espère, ouvrira la porte aux autres vigilances et surtout au cadre juridique indispensable à la gestion des risques hospitaliers. 

C’est alors en faisant de la gestion des risques hospitaliers une priorité que les autorités nationales et les professionnels de la santé permettront de prévenir les maladies nosocomiales et améliorer ainsi la qualité de la santé aux Comores.


FAHARIDINE Soudjay
  Ingénieur Hospitalier 

mercredi 26 mars 2014

Wakutruzi tsao ...!!!... La révision constitutionnelle, par Mohamed Chaher S.M.

Voilà en titre, les principaux sujets de l'actualité comorienne ces dernières semaines.
L'actualité, c'est bien sûr aussi et toujours, les éternels délestages malgré les enièmes nouveaux moteurs ; mais c'est là une actualité tout le temps d'actualité ! Elle cessera de l'être quand les décideurs oseront décider de changer, non plus seulement les directeurs toujours changés, mais aussi et peut-être surtout les groupements mafieux qui dorment dans la société, organisant toutes sortes de détournements qui empêchent la production et la vente d'une électricité viable parce que fonctionnelle et rentable.On nous dit que ces groupes malfaisants sont connus des "responsables", pourtant on ne les touche jamais, ils sont toujours là à se servir pendant que les comoriens vivent dans le noir, et que l'économie tourne dans le vide !
Quid des autres sociétés et établissements d'Etat qui vendent des produits à forte consommation ou encaissent des taxes pour l'Etat (hydrocarbures, téléphone, internet, douanes, impôts...etc...), sans cesser pour autant d'accumuler déficits sur déficits. Elles aussi voient les directeurs changer sans que les résultats s'améliorent. Comme disait un ancien professeur :"il y a quelque chose la-dans ! mais quoi ? ". Aux "responsables" ici aussi, de répondre !

L'actualité, ce fut aussi le mouvement des lycéens avec son lot de violences, de dénonciations et bien sûr d'arrêts de cours. Un terrain d'entente semble trouvé ! pourvu qu'il dure, et que les cours puissent être assurés jusqu'aux examens ! ce qui signifiera que les engagements ont été de part et d'autre respectés !

Revenons donc à nos Unes. Et d'abord : wakutruzi tsao !
Fatigués de leur vie en exil, voilà que les dignitaires du triste pouvoir de Mohamed Bacar reviennent au pays. C'est leur pays, et ils ont donc le droit, comme tout un chacun, de revenir y vivre. Mais de grâce, que s'applique d'abord la Loi, fondement et fondation de toute société, de tout Etat !
Notre pays a trop souvent, pour ne pas dire toujours, pris la mauvaise habitude de laisser le temps recouvrir les crimes commis notamment contre l'Etat. Reste-t-il dès lors un Etat, si tout un chacun peut se permettre d'y attenter sans courir le moindre risque, alors même que des lois sont votées pour juger jusqu'aux hautes autorités qui le trahissent ! La réponse est évidemment NON ! car il ne peut pas y avoir Etat si ses lois ne sont pas respectées. Il est donc plus qu'urgent que ces crimes soient punis !
Comment comprendre que des citoyens violent dix années durant l'unité et l'intégrité du territoire, qu'ils torturent des concitoyens innocents, qu'ils s'évadent pour revenir ensuite aussi libres qu'un nourrisson pour aspirer à de nouvelles responsabilités ? Pour les crimes commis, ils doivent d'abord être jugés pour que soient établies leurs responsabilités, et si pardon il doit y avoir, ce ne sera qu'après. Autrement, si les hautes trahisons ne sont pas jugées et punies, le pays continuera  à souffrir des crimes de ces gens qui, comme en 1975 et 1999,  préfèrent le service de puissances étrangères au dévouement pour leur pays. 
Je lis dans un Blog l'interview d'un de ces tristes séparatistes qui ne répond à aucune des questions qui lui sont posées sur son passé sinueux et cahoteux, navigant à travers tous les régimes, détournant en passant tout ce qui se trouve à sa portée. Malgré ce passé connu de tous les comoriens, le voilà jonglant avec les mots fumeux pour dire qu'il a toujours été le héros, le Zorro qui a réglé tous les problèmes des Comores et des comoriens. J'en parle, non pour lui répondre puisqu'il n'a rien dit, mais parce que, dans ses divagations, il m'attribue des responsabilités que je n'ai jamais exercées ; je comprends que c'est pour essayer de donner de la crédibilité à ses élucubrations !
Que tous ces messieurs rentrent donc tous au pays, et qu'ils rendent d'abord compte de leur trahison à la Nation et de leurs divers crimes, avant d'implorer le pardon des Comores pour espérer l'avoir s'ils le méritent.

Parlons, pour terminer, de la mini révision constitutionnelle que viennent d'adopter les législateurs. L’inconstitutionnalité de la procédure utilisé a déjà été démontrée, je n'y reviens pas.
Ce qui est choquant dans cette opération, c'est le ridicule dans lequel l'Etat a été plongé par ceux qui conseillent le président de la République. Comment comprendre que l'on saisisse le Conseil Constitutionnel, qu'on le laisse statuer sur la fin du mandat des députés, et qu'on se permette ensuite, contre cet arrêté du Conseil Constitutionnel, de prolonger de quelques autres mois le mandat de ces mêmes députés ? Quelle incompétence de la part de ces conseilleurs !
Qu'il faille harmoniser les élections, c'est évidemment une bonne chose ! mais ce n'est pas une raison pour improviser, en inversant les étapes. Ces "conseillers" sont impardonnables, mais ils sont toujours en place, et nous ne nous étonnerons pas s'ils recommencent demain les mêmes méfaits. 
Ce que je veux ajouter, c'est que cette révision n'a été qu'une demie mesure. En plus de l'harmonisation des élections, il y a une révision plus fondamentale à faire : celle de la tournante. J'ai souvent dit que cette formule a montré juste que le pouvoir pouvait aller d'une île à une autre, ce qui n'est pas une révélation ; outre cela, elle n'a rien apporté de génial à notre pays. Par conséquent, au lieu de voir défiler les présidents alternatifs en fonction de leur île d'origine, il est  préférable  de voir alterner à la tête du pays, des hommes honnêtes et compétents, quelle que soit leur île d'origine. C'est pourquoi nous crions encore aujourd'hui qu'il faut : " supprimer  la tournante comme système d'élection du président des Comores ! "





mardi 25 mars 2014

Pas de pardon sans jugement des séparatistes ...Communiqué.

COMITE NATIONAL VERITE ET RECONCILIATION SUR LE SEPARATISME
PLATE FORME

Depuis quelques semaines, l'opinion nationale assiste au retour médiatique des « bacaristes » sur la scène politique nationale. Ces séparatistes invétérés accordent interviews sur interviews et sont accueillis en haut-lieu. Le retour de ceux d'entres eux qui avaient fui la justice pour se réfugier à l'étranger et à Mayotte est annoncé. Certains, rentrés en catimini au pays occupent des postes de responsabilité au niveau de l'Union des Comores. Loin de se repentir, ils arborent leur idéologie séparatiste. Ce « beau monde » entend même créer un parti « bacariste ».
La population comorienne adhère au principe de la construction d'un pays démocratique respectueux des libertés fondamentales telles qu'affirmées dans la Constitution de l'Union. La liberté d'expression et d'association en font partie. La justice doit en servir de socle ; on ne peut pas nuire impunément à l'intégrité territoriale du pays. L'idéologie séparatiste n'est pas une doctrine acceptable dans notre pays. Le peuple comorien a été choqué par les propos tenus par certains de ces séparatistes devant la presse.
De 1997 à 2008, l'île d'Anjouan a été prise en otage. Durant cette période, des actes graves ont été commis et personne n'a le droit de les nier ni de les banaliser. Il s'agit entre autres :
-   Des velléités rattachistes, une humiliation pour la nation comorienne;
- De la proclamation illégale de l'indépendance d'Anjouan, de la création de l'Etat d'Anjouan avec ce que cela a impliqué d'attaque des symboles de l'Etat comorien (drapeau, armée nationale, élus nationaux, etc.);
-  Des tors incalculables subis par l'ensemble de la nation à cause de l'instabilité politique résultant du mouvement séparatiste ;
-  Des conséquences désastreuses sur la mobilisation des énergies comoriennes et de la communauté internationale contre le séparatisme et non pour le développement socio-économique des Comores ;
-  De l'affaiblissement de la crédibilité de l'Etat comorien dans sa revendication légitime du retour de l'île comorienne de Mayotte dans son giron naturel ;
-   Des tortures, viols, détentions arbitraires et exils infligés à la population anjouanaise 
La lutte contre le séparatisme sous toutes ses formes et quel qu'en soit l'origine, le devoir de mémoire afin de préserver la nation du danger d'implosion, la préservation de l'intégrité territoriale et la consolidation de l'unité nationale sont des causes nationales sacrées qui transcendent tous les clivages et interpellent toutes les organisations comoriennes attachées à l'identité comorienne.
C'est pour cela que les partis politiques et les organisations de la société civile signataire de la présente plateforme se rassemblent pour :
-   Dénoncer le négationnisme et la banalisation du séparatisme ;
- Demander aux autorités de l'Union et des Iles de ne pas réhabiliter en catimini les responsables des actes séparatistes posés à Anjouan de 1997 à 2008 et de faire leur procès dans l'objectif d'extirper le séparatisme qui ravage toutes les Iles ;
-   Contribuer à une véritable réconciliation nationale et à l'émergence d'une nation comorienne digne sur la scène politique mondiale ;
 
Et appellent toutes les organisations comoriennes à adhérer à la présente plateforme.

Fait à Moroni le 24 mars 2014

Pour les partis politiques signataires (à cette date) :

CRAN :Ibrahim Ben Ali Selemani
 FNJ : Abdillah Yahaya
 JUWA : Mohamed Bacar Dossar
 MOUROUAHassan Mgomri
 PEC Tocha Djohar
 UDZIMAAmroine Darkaoui
ADD ZAMZAM Abdillah Mouigni (Satelyte)
 
Pour la société civile signataire (à cette date) :

COMITE MAORE : Ahmed Thabit