Le 19 février 2010, j’écrivais dans ce même blog que le système d'une présidence tournante était dangereux et antidémocratique.
Aujourd'hui, et au vu de la candidature annoncée aux élections présidentielles de 2016 de Hakim Ali Said, comorien de Maoré, je persiste et signe que la Tournante est dangereuse et antidémocratique.
Antidémocratique, parce que, en affectant d'office à une entité la désignation des 3 seuls présidentiables à la magistrature suprême du pays, ce système limite le choix du peuple qui donc, n'a pas la liberté de choisir celui qu'il juge le meilleur pour conduire sa destinée.
On rétorquera que c'est la loi, votée par référendum ! Effectivement, mais il faut se rappeler que ce fut une loi "imposée" par un chantage à la sécession, pour faire céder les séparatistes anjouannais et prévenir les menaces de sécession qui pointaient à Mohéli.
Le système est dangereux pour 2 raisons essentielles. D'abord, comme je le disais en 2010, il ne permet pas nécessairement d'élire le plus capable pour diriger le pays, mais seulement le moins incapable des 3 non éliminés, l'essentiel étant que l'île organisant les primaires voit un de ses enfants présider l'Etat ! Personne ne niera que les anjouannais les plus aptes à diriger le pays n'étaient pas les 3 qui restaient après la primaire de cette île en 2006 ! Mais, admettons-le, ce furent les 3 "démocratiquement" arrivés en tête conformément à la Constitution en vigueur : cela suffisait au bonheur de la médiocratie des séparatistes.
Plus grave, ce système est dangereux parce qu'il alimente le chauvinisme régional au détriment de la cohésion nationale : la revendication n'est plus de trouver le meilleur président possible par son sens de l'intérêt général, par les preuves de ses compétences, par son intégrité et son honnêteté dans la gestion des affaires, enfin par sa connaissance du pays et sa popularité, non ! l'essentiel est d'avoir comme président l'enfant de notre île, pour qu'on puisse se vanter de " yatru sirikali " ! ( notre présidence) . Avec un tel raisonnement, nous risquons demain d'entendre chaque canton à Ngazidja, chaque préfecture à Mwali ou Ndzuwani, pourquoi pas chaque village ici et là, réclamer son tour de voir un de ses enfants occuper le poste de gouverneur de l' île. La logique "démocratique" de la Tournante actuelle n'interdit pas pareille extrapolation.
Je crains que ce ne soit le raisonnement qui guide la candidature proclamée de Hakim Ali Said. En tout cas, c'est le danger que représente cette intention avouée. En effet, elle se réfère à une compréhension de la Constitution qui stipulerait qu'après Ngazidja, Ndzuwani et Mwali, la présidence doit revenir à un maorais. Mais c'est là, une fausse et mauvaise lecture de cette mauvaise Constitution ! L'article 13 qui traite de la Tournante ne dit pas que le président doit être de telle ou telle île, mais que la primaire doit tourner d'une île à une autre par l'organisation, dans l'île à qui le tour revient, d'une primaire qui désignera les 3 premiers candidats devant disputer le 2e tour national pour désigner le Président. Tournent donc, non pas les hommes-présidents, mais plutôt les primaires ! Où surgit l'erreur des constitutionnalistes de 2001, car dans leur esprit chaque île devait à son tour avoir comme Président, un de ses enfants.
L'erreur est d'autant plus criante qu'aucun autre texte fondamental ne permet d'exclure d'une façon précise et légale de cette primaire, quelque comorien qui soit ; car comment définir légalement qui est mmaoré, qui est mdzuwani, qui est mmwali, qui est mgazidja ??? Aux primaires de quelle île pourra dès lors se présenter mon enfant né à Ngazidja (droit du sol) , d'un père mdzuwani et d'une mère mmaoré (droit du sang) , et épousant une mmwali (droit de l'alliance) ? Aucun texte ne donne la réponse !
Hakim Ali Said ne peut donc pas, avec raison, revendiquer une candidature en se référant à la Tournante, car organiser une primaire à Maoré en 2016 semble aujourd'hui impossible (quoique souhaitable ) ! Doit-il pour autant renoncer à son intention ? Je réponds NON !
Non, car dans la logique de l'actuelle Tournante, Mayotte peut prétendre aussi avoir un enfant Président des Comores, puisque l'île, bien qu'occupée par une puissance étrangère, est partie intégrante des Comores indépendantes. Comment alors arriver à cette fin souhaitable?
- en mettant fin à cette mauvaise pratique qu'est la Tournante, surtout qu'en 2016, les 3 îles libres auront exercé chacune, son tour ;
- en révisant donc la Constitution pour autoriser la candidature à la présidentielle de tout citoyen comorien remplissant les conditions civiles et civiques prévues par la loi ;
- en prévoyant une disposition transitoire pour la prochaine présidentielle de 2016, qui indiquera que les comoriens originaires de Maoré, remplissant les conditions civiles et civiques prévues par la loi, conduiront des listes comportant, outre le candidat-président maorais, les 4 vices présidents prévus par l'Article 13 de la Constitution.
Cette révision constitutionnelle, en mettant un terme à cette mauvaise pratique de la Tournante, permettra à Maoré de boucler, malgré tout, la boucle de ce système, et prouvera par la même occasion au monde entier que Maoré est partie intégrante de notre Etat, et qu'aucun comorien ne le conteste.
Refuser cette possibilité, serait tomber dans le piège tendu par ceux qui cherchent par tous les moyens et en toute circonstance, à nous confondre dans notre revendication de l'intégrité de notre Pays et de l'unité de notre Peuple (cf. les articles ci-contre sur l'enquête des juge et policiers français dans notre pays). Au contraire, ouvrir cette possibilité aux enfants de Maoré serait une nouvelle preuve de notre Volonté de vivre tous ensemble, Libres et Egaux en droits et en devoirs.
Combien alors seront les enfants maorais qui, le plus tôt possible, se mettront en selle pour annoncer leur candidature et lancer leur campagne en vue de former leurs équipes et préparer leur programme ? Je ne suis pas certain que les candidats seront nombreux jusqu'à se bousculer dans la course.
D'autant plus qu'ils devront, en même temps et dès maintenant, s'opposer haut et fort à Mayotte même, aux maltraitances dont sont victimes quotidiennement, au mépris de la loi qui régit l'île, les pères, mères, frères et soeurs de ceux-là mêmes à qui, en 2016, ils iront solliciter les voix qui leur permettront de devenir Président (maorais) des Comores.
Mohamed Chaher S.Massonde,
Ancien Ministre,
Membre des Commissions Constituantes de 1978 à 1998.
jeudi 28 février 2013
mercredi 27 février 2013
Tournante : Communiqué du FD - MAORE
COMMUNIQUE.
Ce
mois de février 2013 est marqué par la question des présidentielles de
2016 en Union des Comores ; les contraintes du principe de « la
Tournante » imposent le tour de Mayotte.
Le
comité Maore, structure de la société civile qui célèbre de façon
indépendante la journée du 12 novembre, date de l'admission des Comores
aux Nations Unies en tant qu'Etat composé de quatre Iles (Mayotte,
Anjouan, Mohéli et Grande Comore), soutient fermement l'application de
ce principe auquel adhère entièrement la Fédération FD de Maore.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores est un symbole fort de l'unité du pays et du respect de l'application des principes de l'Etat de droit ; on ne peut pas marcher sur un acquis lourdement conquis et qui a eu le mérite de ramener la paix civile et politique, en partie du moins.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores demeure un moment fort de la lutte contre le séparatisme qui a, ces vingt dernières années, désagrégé les institutions de l'Etat comorien et semé au sein du peuple haine, vexations, xénophobie, brimades, toute une idéologie anti-peuple, anti-progrès, anti-démocratie ; des années noires qui ont profité à des opportunistes de tout bord pour vendre ce qui restait encore de la dignité comorienne au plus offrant ; la nation comorienne est à construire, l'état-mendiant doit s'effacer pour un état normal dans le concert des états du monde.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores est un évènement significatif de l'Unité du peuple comorien dans les limites de son territoire internationalement reconnu.. La question impose le débat au sein de la population et de la communauté internationale, un débat qu'étouffent et fuient les autorités comoriennes et françaises ; un débat qui hérisse les suppôts de la France-Afrique au point de vouloir piétiner, les premiers, leurs propres lois car cela va à l'encontre de leurs intérêts et leurs ambitions.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores, c'est poser ouvertement la problématique du rôle permanent de Mayotte dans la déstabilisation sur tous les plans des institutions et de la société de l'état comorien et, de plus en plus, des états de la région, des structures communautaires régionales. C'est enfin reposer de façon concrète et pragmatique, selon les lois et valeurs internationales, la question de l'Unité inaliénable du peuple et de l'état comorien dans le cadre de ses frontières intangibles. Car l'enjeu n'est pas un président maorais-lige mais un individu capable d'impulser un développement politique, économique et social, équilibré, harmonieux et complémentaire, dans la stabilité et pour le profit de la population ; un président pour qui la misère et ses causes sont ses véritables ennemis au même titre que le séparatisme ; un président qui saura hisser le pays et l'intégrer pleinement dans le concert des nations.
Pour mémoire, en 1984, le FD avait entrepris une telle démarche avec la candidature de YOUSSOUF SAID DZOUDZOU ; les ennemis du peuple comorien avaient alors réagi avec la violence françafricaine connue ; l'échec de la démarche leur a laissé le champ libre pour tout ce qui en a suivi.
Pour le moment M. Hakime ALI SAID, journaliste de Mayotte 1ère, s'est déclaré publiquement candidat à la candidature au sein de son « comité » impliqué à Madagascar, La Réunion, dans les quatre iles, et a fait état des démarches à entreprendre et de ses objectifs. D'autres candidatures vont surement suivre et ce sera une bonne chose.
L'état comorien doit se positionner clairement et publiquement ; les transactions secrètes baptisées négociations ont nui à l'Unité, ont institutionnalisé le séparatisme et ont fait les affaires de la France. Le débat public est de rigueur, l'enjeu central étant l'Unité du Pays.
Un Maorais président de l'Union des Comores est une bonne chose pour le pays et le peuple comorien. Maintenant, il faut l'arracher contre le gouvernement comorien et la France.
Maore, le 25 février 2013
Front Démocratique des Comores
Fédération ya Maore
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores est un symbole fort de l'unité du pays et du respect de l'application des principes de l'Etat de droit ; on ne peut pas marcher sur un acquis lourdement conquis et qui a eu le mérite de ramener la paix civile et politique, en partie du moins.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores demeure un moment fort de la lutte contre le séparatisme qui a, ces vingt dernières années, désagrégé les institutions de l'Etat comorien et semé au sein du peuple haine, vexations, xénophobie, brimades, toute une idéologie anti-peuple, anti-progrès, anti-démocratie ; des années noires qui ont profité à des opportunistes de tout bord pour vendre ce qui restait encore de la dignité comorienne au plus offrant ; la nation comorienne est à construire, l'état-mendiant doit s'effacer pour un état normal dans le concert des états du monde.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores est un évènement significatif de l'Unité du peuple comorien dans les limites de son territoire internationalement reconnu.. La question impose le débat au sein de la population et de la communauté internationale, un débat qu'étouffent et fuient les autorités comoriennes et françaises ; un débat qui hérisse les suppôts de la France-Afrique au point de vouloir piétiner, les premiers, leurs propres lois car cela va à l'encontre de leurs intérêts et leurs ambitions.
Un Maorais à la tête de l'Union des Comores, c'est poser ouvertement la problématique du rôle permanent de Mayotte dans la déstabilisation sur tous les plans des institutions et de la société de l'état comorien et, de plus en plus, des états de la région, des structures communautaires régionales. C'est enfin reposer de façon concrète et pragmatique, selon les lois et valeurs internationales, la question de l'Unité inaliénable du peuple et de l'état comorien dans le cadre de ses frontières intangibles. Car l'enjeu n'est pas un président maorais-lige mais un individu capable d'impulser un développement politique, économique et social, équilibré, harmonieux et complémentaire, dans la stabilité et pour le profit de la population ; un président pour qui la misère et ses causes sont ses véritables ennemis au même titre que le séparatisme ; un président qui saura hisser le pays et l'intégrer pleinement dans le concert des nations.
Pour mémoire, en 1984, le FD avait entrepris une telle démarche avec la candidature de YOUSSOUF SAID DZOUDZOU ; les ennemis du peuple comorien avaient alors réagi avec la violence françafricaine connue ; l'échec de la démarche leur a laissé le champ libre pour tout ce qui en a suivi.
Pour le moment M. Hakime ALI SAID, journaliste de Mayotte 1ère, s'est déclaré publiquement candidat à la candidature au sein de son « comité » impliqué à Madagascar, La Réunion, dans les quatre iles, et a fait état des démarches à entreprendre et de ses objectifs. D'autres candidatures vont surement suivre et ce sera une bonne chose.
L'état comorien doit se positionner clairement et publiquement ; les transactions secrètes baptisées négociations ont nui à l'Unité, ont institutionnalisé le séparatisme et ont fait les affaires de la France. Le débat public est de rigueur, l'enjeu central étant l'Unité du Pays.
Un Maorais président de l'Union des Comores est une bonne chose pour le pays et le peuple comorien. Maintenant, il faut l'arracher contre le gouvernement comorien et la France.
Maore, le 25 février 2013
Front Démocratique des Comores
Fédération ya Maore
mardi 26 février 2013
Lettre du Comité MAORE au Président IKILILOU
Monsieur IKILILOU DHOININE
Président de l'Union des Comores
Palais de Beït Salam
Moroni
Palais de Beït Salam
Moroni
Objet : adresse publique portant sur la politique menée par votre Gouvernement Sur la question de l'île comorienne de Mayotte
Excellence, Monsieur le Président de l'Union des Comores,
Ces
derniers mois, malgré vos prises de position publiques réaffirmant
l'appartenance de Mayotte à l'Union des Comores, des faits sont posés
qui non seulement prennent le contre-pied de votre orientation mais
aliènent l'avenir de notre pays en confortant les prétentions françaises
à ancrer définitivement Mayotte dans sa république.
L'accueil
par nos autorités judiciaires d'une Commission Rogatoire Internationale
délivrée par le juge d'instruction français BOEHRER, à partir de l'île
comorienne de Mayotte occupée a dépassé toutes les limites, saccagé les
bornes de notre constitution.
Il
est encore plus inadmissible que non content de délivrer une commission
rogatoire internationale insultante, cet homme soit autorisé à venir
enquêter sur la zone non occupée de notre pays, flanqué de trois
policiers.
Cela
est d'autant plus inacceptable qu'il s'agit d'instruire sur des faits
qui n'ont aucune qualification délictuelle aux Comores puisqu'il s'agit
d'enquêter sur les déplacements de Comoriens de Mohéli, d'Anjouan ou de
la Grande-Comore vers Mayotte occupée.
Si
ces déplacements devaient faire l'objet d'une enquête quelconque ce ne
serait certainement pas M.BOEHRER, ni aucun autre juge français qui
serait compétent, mais bien nos magistrats comoriens.
La
Venue de ce Monsieur sur notre territoire avec ses trois policiers pour
enquêter sur les « clandestins comoriens à Mayotte » est une insulte
insupportable à notre souveraineté et à notre dignité nationales.
La
mise sur pied d'une Commission Rogatoire Internationale qui autorise un
juge d'instruction français à venir dans la partie indépendante du pays
instruire une information judiciaire lancée à partir de Mayotte contre
des ressortissants des autres îles comoriennes constitue à cet égard un
acte juridique grave dont il est difficile d'apprécier toute la portée
en termes de jurisprudence et de preuve de l'acceptation comorienne du
fait accompli français à Mayotte.
Dans
un passé récent, l'Etat comorien avait refusé qu'un concitoyen arrêté à
Madagascar soit expulsé vers Mayotte. Le Chef de l'Etat comorien
s'était personnellement engagé et avait considéré l'attitude malgache
comme foncièrement inamical et entachant gravement les relations
fraternelles entre les peuples comorien et malgache. Mieux encore, la
justice comorienne avait refusé qu'un Comorien qui avait violée une
française à Mayotte soit remis à la justice française. Ce malfaiteur a
été jugé à Moroni et purge sa lourde peine dans nos prisons. Que
s'est-il donc passé entre temps pour qu'aujourd'hui on autorise des
juges et des enquêteurs français opérant à Mayotte à venir mener des
enquêtes à Ngazidja et Ndzuwani ?
Nous
tenons à rappeler qu'aux yeux des Comores, les déplacements entre les 4
îles sont complètement libres. Le problème concerne les conditions de
voyage par mer et par air entre les 4 îles et cela ne concerne pas
seulement les mouvements entre Maore et les autres îles. Comment peut-on
autoriser ceux qui occupent par la force notre île à venir investiguer
dans la partie indépendante de notre pays sur les déplacements entre
Mayotte et les autres îles ? Notre Etat qui a plié face au chantage
français sur le visa n'aurait-il aucune dignité ? Comment des hommes de
loi comoriens peuvent-ils accepter de piétiner la Constitution du pays
pour plaire à un pays étranger qui malmène notre pays des dizaines
d'années durant ?
En
agissant ainsi, la justice comorienne légitime l'annexion de Mayotte
par la France et offre un argument de poids aux français dans leurs
vaines tentatives de convaincre le monde sur la capitulation
comorienne.Nous vous demandons donc, Excellence, Monsieur le Président
de l'Union des Comores, de réagir fermement et de mettre un terme à ce
pseudo instruction et de faire annuler tous les actes engagés ainsi que
toutes les autorisations administratives données au juge Boehrer.
Nous
pensons qu'il convient de mettre le holà à toutes les manigances qui
sapent notre lutte pour le retour de Mayotte en engageant dès
aujourd'hui, et avec esprit de suite, un combat pour que la question de
l'île comorienne de Mayotte soit débattue à la prochaine session de
l'Assemblée Générale de l'ONU avec l'adoption d'une résolution
condamnant la politique française sur l'ile comorienne de Mayotte.
C'est
dans cet espoir que nous vous prions d'agrée Excellence, Monsieur le
Président de l'Union des Comores, l'expression de notre profond respect
et nos vœux pour l'exercice de vos fonctions stratégiques pour le pays.
Moroni le 25 février 2013
lundi 25 février 2013
TOURNANTE POUR MAORAIS OU POUR MAYOTTE ?
La présidence tournante pour des Mahorais
ou pour Mayotte?
Un Président mahorais pour les Comores, ou
l’art de couper les cheveux en quatre
Par ARM
«La
Présidence est tournante entre les îles. Le Président et les Vice- présidents
sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un
mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une
élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats
ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à
l’élection présidentielle. Dans tous les cas la primaire ne peut s’organiser
deux fois successives dans la même île. […].». Voilà ce que nous apprend, sur
l’organisation de l’élection présidentielle aux Comores, l’article 13 de la
Constitution comorienne du 21 décembre 2001 telle qu’elle sera révisée en 2009.
Cet article 13 renvoie à une loi organique rédigée dans le pur style des textes
juridiques comoriens, toujours très mal écrits, avec des articles pouvant
comporter jusqu’à 20 alinéas confus, sans numérotation. Cela étant, quelque
part au sein de l’article 1er de la loi organique du 4 juin 2005, on
retrouve difficilement le passage suivant: «La
présidence de l’Union est tournante. Au cours du mandat en cours, exercé par
Ngazidja, le tour revient à Ndzuwani, puis Mwali, ensuite Maoré, sous réserve
des dispositions de l’article 39 de la Constitution et ainsi de suite».
Aujourd’hui, le journaliste Hakime Ali
Saïd et les autres membres du Comité pour un Mahorais Président de l’Union des
Comores revendiquent la présidence des Comores pour un Mahorais. Du point de
vue du Droit, la question ne manque pas d’intérêt, et si elle obtient un
soutien ferme de la part des acteurs politiques, elle risque de plonger les
Comores dans une de ces crises politiques dont elles ont le secret. En même
temps, si les Comores traitent cette affaire à la légère, elles prendront un
grand risque, qu’on analysera notamment à la lumière de l’argument fort logique
de Madame Sandati Abdou, Présidente des Femmes Leaders, qui estime, avec raison,
que la candidature de Hakime Ali Saïd sera logiquement rejetée par «Moroni» et que ce rejet sera la preuve
de la non-appartenance de Mayotte aux Comores. En effet, Madame Sandati Abdou
martèle que «la candidature de Hakime Ali
Saïd est, je trouve, légitime et normale. Et si Moroni accepte, ça veut dire
qu’ils estiment que Mayotte appartient toujours aux Comores. Mais, comme je
connais leur système, jamais ils ne diront “Oui”. Moroni dira directement “Non”. Et
s’ils disent non, c’est la preuve qu’ils ont accepté que Mayotte est française.
C’est la preuve aussi qu’ils acceptent la départementalisation de Mayotte».
Les sceptiques peuvent rire, mais cette affaire est très grave. Tout bon
juriste de Droit international public ou de Droit constitutionnel le confirmera.
LETTRE OUVERTE DE Me ELANIOU
23 février 2013
LETTRE OUVERTE
A
- MONSIEUR LE MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES
- MONSIEUR LE MINISTRE DE LA JUSTICE
DE L’UNION DES COMORES.
Messieurs les Ministres,
Notre justice connait depuis quelques mois déjà une agitation extraordinaire au sens propre du mot.
Le 6 décembre 2012, un substitut du Procureur de la République du parquet de Moroni s’est permis de décerner mandat de dépôt contre un avocat qui n’a fait que son devoir d’assister ses clients ; qui pis est, l’incarcération s’est déroulée en violation de toutes les règles de la procédure, comme l’ont démontré à la barre tous les avocats du barreau de Moroni, unis autour de leur confrère.
L’audience plutôt kafkaïenne s’est pourtant achevée sur une condamnation lourde de…6 mois d’emprisonnement !!!
Quelques semaines après, le 20 février 2013, ce fut le tour des jeunes magistrats de déclencher un mouvement de grève pour protester contre l’arbitraire et la gabegie dans l’administration judiciaire, et partout dans la presse internationale, ce jugement sans appel : « la justice comorienne n’est plus crédible ! »
Malheureusement, Monsieur le Ministre, aucun juriste, à moins d’être flagorneur ou partisan, ne saurait dire le contraire.
J’en veux pour preuve l’incroyable collaboration que vous voulez imposer aux juridictions comoriennes avec l’occupant de l’île comorienne de Mayotte.
Il semblerait en effet que les autorités judiciaires de l’occupant entendent arrêter « l’immigration clandestine » en associant nos juges dans la besogne et ils n’ont trouvé rien de mieux que d’ouvrir en zone occupée une information judiciaire confiée au juge BOEHRER, qui a immédiatement saisi d’une commission rogatoire internationale les juges comoriens se trouvant en zone libérée.
Le crime reproché aux mis en examen par le juge BOEHRER c’est d’avoir essayé de se rendre d’un point du territoire comorien (Anjouan) à un autre point (Mayotte.)
Cette commission rogatoire « internationale » a été adressée au Ministre comorien des relations extérieures par l’autorité occupant l’île comorienne de Mayotte pour être exécutée par le Ministre comorien de la Justice.
Traduit en langage simple, cela veut dire que l’autorité qui occupe une partie de notre territoire (Mayotte) vous demande de reconnaître que cette partie du territoire lui appartient définitivement, relève de sa nation, (la France) et que vous acceptez que les Comores n’ont que trois pattes comme dirait feu le Président ABDALLAH.
Exécuter cette commission, c’est accepter la sécession.
Evidemment, dans un pays où la justice n’est pas malade, cette commission serait tout simplement jetée à la poubelle, avant même d’arriver au ministère de la justice.
Je suis au regret de constater que non seulement, vous avez accepté de l’exécuter mais vous avez offert à l’occupant l’occasion de savourer une double victoire, puisque vous lui avez permis de venir faire lui-même dans la partie non occupée, en l’occurrence ANJOUAN, l’enquête judiciaire, se substituant ainsi au juge comorien.
M.BOEHRER, en effet, après une mission exploratoire qui s’est déroulée dans votre ministère dans des conditions qui l’ont surpris lui-même, revient en force avec « trois enquêteurs » , entendez trois policiers pour faire l a police dans la zone libérée. Il s’agit de :
1. Gilles REY, capitaine, commandant de la section des Recherches de Pamandzi
2. Thomas SHNEIDER, maréchal des logis-chef à la Section des Recherches de Pamandzi
3. Olivier PERRAN, adjudant au Groupement d’Intervention Régional de Mayotte
En langage clair cela a un nom : faire entrer les loups dans la bergerie !
Il ne fait aucun doute que tous les dégâts quels qu’ils soient, matériels juridiques, humains, que ces loups pourraient causer, relèveraient entièrement de votre responsabilité.
je crois savoir que le juge d’instruction comorien spécialement chargé de servir de couverture à l’opération a été nommé par… décret présidentiel (!!!) doyen des juges d’instruction. Dois-je rappeler que la nomination du doyen des juges est une simple mesure administrative relevant de la compétence du président du Tribunal et qu’il est pour le moins curieux qu’on ait voulu enlever d’en haut cette prérogative à ce magistrat ? ?
Comme je comprends les jeunes qui ont refusé de salir leur robe neuve en participant à cette mascarade !
Je n’aborde pas dans cette lettre les aspects juridiques de cette commission rogatoire suis generis, qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs dans le monde, mais je suis prêt à les exposer et à les expliquer « partout où besoin sera » selon la formule bien connue des auteurs de décrets.
je me permettrai simplement de vous rappeler que cela fait 38 ans que les Comores se sont libérées (partiellement, hélas !) de la colonisation française et qu’il n’est plus possible de continuer à ignorer le peuple comorien en agissant en son nom sans le consulter, sans consulter sa représentation nationale,
le Gouvernement de l’Union est responsable devant le peuple et c’est seulement ce peuple qui peut lui donner des ordres.
Dans sa lettre du 30 janvier 2013 l’Ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores « prie le Ministère des relations extérieures de bien vouloir remercier d’ores et déjà les autorités judiciaires comoriennes pour leur disponibilité, leur diligence, et leur indispensable collaboration dans la conduite de ce dossier sensible. »
C’est, à peine édulcoré par la fausse courtoisie diplomatique, le « nandodje » de Baumer ou de L. Humblot.
Le peuple comorien ne peut pas accepter qu’un colonisateur sans vergogne donne l’ordre aux ministres du gouvernement comorien de piétiner le drapeau, la constitution et la législation de l’Union des Comores…… Jamais ! Et l’Histoire qui n’oublie rien s’en souviendra !
Vous devez des explications au peuple de votre pays et c’est pour cela que j’ai décidé de vous adresser une lettre ouverte. Les citoyens comoriens partout dans le monde vous regardent et vous écoutent.
Ali ABDOU ELANIOU
(Source : masiwamane, le blog de ELANIOU )
LETTRE OUVERTE
A
- MONSIEUR LE MINISTRE DES RELATIONS EXTERIEURES
- MONSIEUR LE MINISTRE DE LA JUSTICE
DE L’UNION DES COMORES.
Messieurs les Ministres,
Notre justice connait depuis quelques mois déjà une agitation extraordinaire au sens propre du mot.
Le 6 décembre 2012, un substitut du Procureur de la République du parquet de Moroni s’est permis de décerner mandat de dépôt contre un avocat qui n’a fait que son devoir d’assister ses clients ; qui pis est, l’incarcération s’est déroulée en violation de toutes les règles de la procédure, comme l’ont démontré à la barre tous les avocats du barreau de Moroni, unis autour de leur confrère.
L’audience plutôt kafkaïenne s’est pourtant achevée sur une condamnation lourde de…6 mois d’emprisonnement !!!
Quelques semaines après, le 20 février 2013, ce fut le tour des jeunes magistrats de déclencher un mouvement de grève pour protester contre l’arbitraire et la gabegie dans l’administration judiciaire, et partout dans la presse internationale, ce jugement sans appel : « la justice comorienne n’est plus crédible ! »
Malheureusement, Monsieur le Ministre, aucun juriste, à moins d’être flagorneur ou partisan, ne saurait dire le contraire.
J’en veux pour preuve l’incroyable collaboration que vous voulez imposer aux juridictions comoriennes avec l’occupant de l’île comorienne de Mayotte.
Il semblerait en effet que les autorités judiciaires de l’occupant entendent arrêter « l’immigration clandestine » en associant nos juges dans la besogne et ils n’ont trouvé rien de mieux que d’ouvrir en zone occupée une information judiciaire confiée au juge BOEHRER, qui a immédiatement saisi d’une commission rogatoire internationale les juges comoriens se trouvant en zone libérée.
Le crime reproché aux mis en examen par le juge BOEHRER c’est d’avoir essayé de se rendre d’un point du territoire comorien (Anjouan) à un autre point (Mayotte.)
Cette commission rogatoire « internationale » a été adressée au Ministre comorien des relations extérieures par l’autorité occupant l’île comorienne de Mayotte pour être exécutée par le Ministre comorien de la Justice.
Traduit en langage simple, cela veut dire que l’autorité qui occupe une partie de notre territoire (Mayotte) vous demande de reconnaître que cette partie du territoire lui appartient définitivement, relève de sa nation, (la France) et que vous acceptez que les Comores n’ont que trois pattes comme dirait feu le Président ABDALLAH.
Exécuter cette commission, c’est accepter la sécession.
Evidemment, dans un pays où la justice n’est pas malade, cette commission serait tout simplement jetée à la poubelle, avant même d’arriver au ministère de la justice.
Je suis au regret de constater que non seulement, vous avez accepté de l’exécuter mais vous avez offert à l’occupant l’occasion de savourer une double victoire, puisque vous lui avez permis de venir faire lui-même dans la partie non occupée, en l’occurrence ANJOUAN, l’enquête judiciaire, se substituant ainsi au juge comorien.
M.BOEHRER, en effet, après une mission exploratoire qui s’est déroulée dans votre ministère dans des conditions qui l’ont surpris lui-même, revient en force avec « trois enquêteurs » , entendez trois policiers pour faire l a police dans la zone libérée. Il s’agit de :
1. Gilles REY, capitaine, commandant de la section des Recherches de Pamandzi
2. Thomas SHNEIDER, maréchal des logis-chef à la Section des Recherches de Pamandzi
3. Olivier PERRAN, adjudant au Groupement d’Intervention Régional de Mayotte
En langage clair cela a un nom : faire entrer les loups dans la bergerie !
Il ne fait aucun doute que tous les dégâts quels qu’ils soient, matériels juridiques, humains, que ces loups pourraient causer, relèveraient entièrement de votre responsabilité.
je crois savoir que le juge d’instruction comorien spécialement chargé de servir de couverture à l’opération a été nommé par… décret présidentiel (!!!) doyen des juges d’instruction. Dois-je rappeler que la nomination du doyen des juges est une simple mesure administrative relevant de la compétence du président du Tribunal et qu’il est pour le moins curieux qu’on ait voulu enlever d’en haut cette prérogative à ce magistrat ? ?
Comme je comprends les jeunes qui ont refusé de salir leur robe neuve en participant à cette mascarade !
Je n’aborde pas dans cette lettre les aspects juridiques de cette commission rogatoire suis generis, qu’on ne peut trouver nulle part ailleurs dans le monde, mais je suis prêt à les exposer et à les expliquer « partout où besoin sera » selon la formule bien connue des auteurs de décrets.
je me permettrai simplement de vous rappeler que cela fait 38 ans que les Comores se sont libérées (partiellement, hélas !) de la colonisation française et qu’il n’est plus possible de continuer à ignorer le peuple comorien en agissant en son nom sans le consulter, sans consulter sa représentation nationale,
le Gouvernement de l’Union est responsable devant le peuple et c’est seulement ce peuple qui peut lui donner des ordres.
Dans sa lettre du 30 janvier 2013 l’Ambassadeur de France auprès de l’Union des Comores « prie le Ministère des relations extérieures de bien vouloir remercier d’ores et déjà les autorités judiciaires comoriennes pour leur disponibilité, leur diligence, et leur indispensable collaboration dans la conduite de ce dossier sensible. »
C’est, à peine édulcoré par la fausse courtoisie diplomatique, le « nandodje » de Baumer ou de L. Humblot.
Le peuple comorien ne peut pas accepter qu’un colonisateur sans vergogne donne l’ordre aux ministres du gouvernement comorien de piétiner le drapeau, la constitution et la législation de l’Union des Comores…… Jamais ! Et l’Histoire qui n’oublie rien s’en souviendra !
Vous devez des explications au peuple de votre pays et c’est pour cela que j’ai décidé de vous adresser une lettre ouverte. Les citoyens comoriens partout dans le monde vous regardent et vous écoutent.
Ali ABDOU ELANIOU
(Source : masiwamane, le blog de ELANIOU )
UNE MENACE POUR LA CONSTITUTION
La folie du pouvoir : Une menace pour la constitution de l'Union
Depuis quelques jours des voix s'élèvent pour demander une adaptation de la constitution de l'Union par rapports à des ambitions politiques personnelles.
Depuis quelques jours des voix s'élèvent pour demander une adaptation de la constitution de l'Union par rapports à des ambitions politiques personnelles.
Hakim Ali Said, journaliste à Mayotte, a manifesté
son intention de prendre part au futur scrutin présidentiel de l'Union,
quant à l'ancien président SAMBI, il propose de mettre fin à la
tournante pour des fins personnelles.
L'article 13 de la constitution de l'Union amendée par la loi référendaire du 17 mai 2009 stipule :<< La Présidence est tournante entre les îles. Le Président et les Vice – présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle.Dans tous les cas la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île. Avant d'entrer en fonction le Président de l'Union et les Vice-présidents prêtent serment devant la Cour constitutionnelle selon la formule suivante et en comorien :
« Je jure devant Allah, le Clément et le très Miséricordieux de fidèlement et honnêtement remplir les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général et dans le respect de la Constitution ».
Les conditions d'éligibilité et les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique>>.
La loi organique portant sur les conditions d'éligibilité et les modalités d'application complète l'article 13, elle s'applique à tous les candidats à la présidentielle.
Dans l'esprit de la loi fondamentale, la tournante doit permettre à l'un des candidats qualifiés lors de la primaire insulaire de présider l'Union, il doit être natif de l'île dont échoit la présidence, autrement, c'est vider tout le sens de la présidence tournante.
Il est à noter que jusqu'à présent l'esprit de la constitution a été respecté.
Pour ce qui est du candidat mahorais, le juge constitutionnel doit se prononcer.
En effet dans le Titre IX –Des dispositions transitoires, l'article 44 stipule :<< Les institutions de Maoré (Mayotte) seront mises en place dans un délai n'excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l'Union des Comores.
La présente Constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maoré (Mayotte) au sein de l'Union>>.
A la lecture de cet article, le candidat mahorais ne sera pas mandaté par les mahorais, la tournante n'a plus de sens lorsqu'elle ignore les électeurs de l'île, seuls détenteurs de la légitimité de leurs représentants lors de la primaire insulaire. Il serait étonnant également, d'observer que le juge constitutionnel balaie d'un revers de main la mise en place des institutions insulaires, condition indispensable pour avoir des représentants.
La constitution de 2001 est une réponse à une réalité historique : le particularisme insulaire.
Les identités communautaires, régionales, insulaires ont toujours influé dans les décisions politiques : qui peut le nier ?
La constitution de 1978, instituant les gouvernorats avec des gouverneurs élus, s'inscrivait déjà dans un cadre institutionnel dont l'objectif était l'autonomie des îles.
C'est précisément ce particularisme insulaire qui a pesé en partie dans le choix des mahorais de se distinguer politiquement des autres îles lors de l'indépendance des Comores.
Le problème comorien ne réside pas dans ses institutions, mais d'avantage dans la pratique de celles-ci, comme la conformité des décisions administratives à la légalité et de la loi à la constitution.
L'article 13 de la constitution de l'Union amendée par la loi référendaire du 17 mai 2009 stipule :<< La Présidence est tournante entre les îles. Le Président et les Vice – présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle.Dans tous les cas la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île. Avant d'entrer en fonction le Président de l'Union et les Vice-présidents prêtent serment devant la Cour constitutionnelle selon la formule suivante et en comorien :
« Je jure devant Allah, le Clément et le très Miséricordieux de fidèlement et honnêtement remplir les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général et dans le respect de la Constitution ».
Les conditions d'éligibilité et les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique>>.
La loi organique portant sur les conditions d'éligibilité et les modalités d'application complète l'article 13, elle s'applique à tous les candidats à la présidentielle.
Dans l'esprit de la loi fondamentale, la tournante doit permettre à l'un des candidats qualifiés lors de la primaire insulaire de présider l'Union, il doit être natif de l'île dont échoit la présidence, autrement, c'est vider tout le sens de la présidence tournante.
Il est à noter que jusqu'à présent l'esprit de la constitution a été respecté.
Pour ce qui est du candidat mahorais, le juge constitutionnel doit se prononcer.
En effet dans le Titre IX –Des dispositions transitoires, l'article 44 stipule :<< Les institutions de Maoré (Mayotte) seront mises en place dans un délai n'excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l'Union des Comores.
La présente Constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maoré (Mayotte) au sein de l'Union>>.
A la lecture de cet article, le candidat mahorais ne sera pas mandaté par les mahorais, la tournante n'a plus de sens lorsqu'elle ignore les électeurs de l'île, seuls détenteurs de la légitimité de leurs représentants lors de la primaire insulaire. Il serait étonnant également, d'observer que le juge constitutionnel balaie d'un revers de main la mise en place des institutions insulaires, condition indispensable pour avoir des représentants.
La constitution de 2001 est une réponse à une réalité historique : le particularisme insulaire.
Les identités communautaires, régionales, insulaires ont toujours influé dans les décisions politiques : qui peut le nier ?
La constitution de 1978, instituant les gouvernorats avec des gouverneurs élus, s'inscrivait déjà dans un cadre institutionnel dont l'objectif était l'autonomie des îles.
C'est précisément ce particularisme insulaire qui a pesé en partie dans le choix des mahorais de se distinguer politiquement des autres îles lors de l'indépendance des Comores.
Le problème comorien ne réside pas dans ses institutions, mais d'avantage dans la pratique de celles-ci, comme la conformité des décisions administratives à la légalité et de la loi à la constitution.
Selon le professeur Jean-Louis Quermonne
:<< Le constitutionnalisme signifie que les pouvoirs publics,
comme d'ailleurs les citoyens, sont tenus au respect de la constitution,
ce qui entraine pour les partis l'obligation de faire preuve d'un
consensus minimal(à condition, naturellement que les institutions aient
été démocratiquement adoptées),et pour les pouvoirs publics de se
soumettre au contrôle de la constitutionnalité et de la légalité de
leurs actes par un organe juridictionnel indépendant.
Le président IKILILOU n'a pas reçu un mandat du peuple pour réviser la constitution afin de satisfaire l'appétit féroce de son prédécesseur ou l'ambition d'une personne.
Il a été élu non pas pour servir les intérêts d'un clan, mais ceux du peuple comorien.
Il a pour mission de s'occuper du quotidien des comoriens, préparer un avenir meilleur aux générations présentes et futures.
Nous ne pouvons pas revenir à un État unitaire centralisé dont les pouvoirs risquent d'être confisqués par un seul homme.
Sambi a violé la constitution en prorogeant son mandat, provoquant la colère des mohéliens , méconnaissant le principe de la non rétroactivité de la loi, principe constitutionnel,
la Cour constitutionnelle prise de court a fait de lui un président intérimaire, limitant ses pouvoirs, alors que rien ne justifiait la mise en place d'une période intérimaire illégale.
Le véritable danger pour les Comores n'est en aucun cas dans la tournante : elle est gage de stabilité politique comme l'autonomie des îles.
En revanche, la folie du pouvoir de quelques uns sur l'échiquier politique national constitue un danger pour la cohésion sociale.
Saïd Mohamed SAID ATHOUMAN
Le président IKILILOU n'a pas reçu un mandat du peuple pour réviser la constitution afin de satisfaire l'appétit féroce de son prédécesseur ou l'ambition d'une personne.
Il a été élu non pas pour servir les intérêts d'un clan, mais ceux du peuple comorien.
Il a pour mission de s'occuper du quotidien des comoriens, préparer un avenir meilleur aux générations présentes et futures.
Nous ne pouvons pas revenir à un État unitaire centralisé dont les pouvoirs risquent d'être confisqués par un seul homme.
Sambi a violé la constitution en prorogeant son mandat, provoquant la colère des mohéliens , méconnaissant le principe de la non rétroactivité de la loi, principe constitutionnel,
la Cour constitutionnelle prise de court a fait de lui un président intérimaire, limitant ses pouvoirs, alors que rien ne justifiait la mise en place d'une période intérimaire illégale.
Le véritable danger pour les Comores n'est en aucun cas dans la tournante : elle est gage de stabilité politique comme l'autonomie des îles.
En revanche, la folie du pouvoir de quelques uns sur l'échiquier politique national constitue un danger pour la cohésion sociale.
Saïd Mohamed SAID ATHOUMAN
COMMUNIQUE COMITE MAORE
COMMUNIQUE DU COMITE MAORE
C'est
à n'en pas douter l'événement de ce début d'année : un comité de
personnalités maoraises annonce son intention de participer à la
tournante 2016, puisque le tour revient à Maore après Ngazidja, Ndzuani
et Mwali.
Ceux
qui à Maore comme dans les trois autres îles, croyaient que la question
maoraise était enterrée une bonne fois pour toute et qu'il ne fallait
plus en parler en sont pour leurs frais. S'il fallait un fait concret
marquant pour ouvrir les yeux aux dirigeants français eh bien le voilà.
Qui aurait parié sur l'émergence, du sein de la classe politique
maoraise d'un candidat aux présidentielles comoriennes de 2016 !?
Quelles que soient les compromissions que l'Etat français arrachera par
intimidation et chantage aux dirigeants comoriens, la question de l'île
comorienne de Mayotte restera en travers de sa gorge jusqu'à ce qu'une
voie vers l'unité des Comores soit trouvée.
Mais
il convient de ne pas rapidement chanter victoire. Cette bonne chose
peut évoluer vers une catastrophe. Eh oui si l'Etat comorien capitule et
refuse à coups de sophismes pseudo juridiques la candidature de Hakim
Ali Said, la France et ses affidés ergoteront sur l'exclusion de Maore
de l'Union, et en tireront arguments pour « prouver » au monde la non
appartenance définitive de Maore à l'Union des Comores.
Déjà
on voit certaines spéculations sur les « institutions de l'île de
Mayotte », un tour de passe-passe qui voudrait faire croire que la
présidence de l'Union serait une institution insulaire et non de l'Union
et que par conséquent un natif de Maore ne pourrait pas être président.
Il
convient aussi de prendre en compte la difficulté, voire
l'impossibilité d'organiser des primaires à Maore. Il faut que les
institutions de l'Union, à savoir la Présidence de l'Union, l'Assemblée
de l'Union et la Cour Constitutionnelle trouvent une parade à travers
des lois organiques spécifiques.
En
tout cas des nombreuses voix se sont déjà exprimées, saluant avec
enthousiasme l'initiative maoraise. Il reste maintenant à la prolonger, à
lui donner corps et espoir d'aboutir. A l'instar de ce qui s'est passé
en 2010 quand des nombreux partis politiques se sont battus pour que la
tournante aille à Mwali, il faut cette fois-ci engager le combat pour
que la tournante aille à Maore en 2016. Sauf que cette fois-ci, il ne
s'agit pas d'une bataille partisane mais de la lutte nationale des
Comoriens pour la réintégration de Maore dans l'Etat comorien.
Eh oui,« Mayotte est comorienne et le restera à jamais ».
Moroni le 15 février 2013
Nous
sommes en 2013, l'échéance 2016 de l'élection présidentielle de l'Union
s'invite au débat public. La question de la tournante, qui échoit à
l'île de Mayotte, occupée par la France,
surgit quand on s'y attendait le moins et par des personnes qui étaient
loin, très loin des préoccupations de l'Unité des Comores.
Le
journaliste maorais Hakime Ali Said, qui a été candidat aux élections
législatives françaises à Mayotte, choisit ce moment pour créer la
surprise, en se positionnant candidat aux élections présidentielles de
l'Union, comme l'autorise la constitution. Il fait abstraction aux
contraintes qui l'empêche de l'être, réduit le débat à la stricte limite
et met la Cour constitutionnelle devant ses responsabilités.
Mais le débat ouvert, impliquant l'élite maoraise sur cette question, n'est pas fortuit. Il n'est pas non plus un acte de provocation gratuite. La constitution offre ce moment propice aux Maorais de démontrer leur désir de partager un destin commun et chiche! si à visage découvert, des Maorais de souche osent briser le tabou imposé, depuis plus de trente-huit ans déjà, et font tomber le mur de la mort qui les sépare du reste de l'Archipel des Comores.
La tournante entre les îles des élections présidentielles est la formule magique sortie des débats de la constituante pour donner satisfaction à la revendication des séparatistes anjouanais et aux relents sécessionnistes des autres îles pour un partage équitable des pouvoirs. Elle a permis de rassurer les îles de Ndzuwani, de Mwali, de Ngazidja et de Maore, de la possibilité pour les élites locales de prétendre à la présidence de l'Union et pour les îles d'administrer leurs propres affaires.
Mais la présidence tournante et les autonomies accordées aux îles avaient surtout pour but essentiel de créer les conditions institutionnelles pour permettre le retour de Mayotte dans un ensemble comorien. Quoi de plus normal aujourd'hui que le débat s'ouvre à Mayotte même. Dans l'accord-cadre de réconciliation nationale de Fomboni, du 17 février 2001, base politique du nouveau cadre institutionnel, les parties comoriennes signataires “saisissent l'opportunité de la réconciliation nationale en cours pour réaffirmer à la communauté internationale, et notamment à l'Organisation des Nations unies et à l'Organisation de l'Unité africaine, leur attachement à un règlement rapide et pacifique de la question de l'île de Mayotte. A cet égard, elles lancent un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette à profit l'occasion offerte par la dynamique du nouvel ensemble comorien afin de faciliter le dénouement rapide et pacifique de cette question”.
Les signataires ont tenu, dans le chapitre “mécanisme de suivi de l'accord”, à rappeler à la communauté internationale, garant de l'accord, que la question de Mayotte est au centre de la problématique de la stabilité politique des Comores, Ndzuwani s'étant séparée des autres îles, en bénéficiant des appuis dans l'île comorienne occupée.
Dans ce débat, que certains veulent placer dans le terrain juridique seulement, alors que la question est d'abord éminemment politique, il n'est pas inutile de rappeler que la constitution comorienne ne dresse aucun obstacle pour la tenue des primaires à Mayotte, comme le laissent supposer certaines personnalités qui lisent avec une oeillère la constitution. La constitution met en place des dispositions transitoires, au cas où l'annexion française empêche la souveraineté du peuple comorien de s'exercer pleinement sur l'île comorienne.
Dans son article 13, la constitution révisée dit que “la présidence est tournante entre les îles. Le président et les vice-présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Dans tous les cas, la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île”.
On ne peut sauter le tour de Mayotte aussi légèrement, sans risquer de décrédibiliser notre revendication territoriale. Le président de l'Union, garant de l'Unité et de l'intégrité territoriale doit apporter les preuves aux Comoriens et au monde entier, que la tournante maoraise est impossible à s'exercer en 2016. Le président de l'Union devrait, en principe, dans son discours annuel sur l'état de la Nation, rendre compte de l'évolution de ce dossier dont il a la charge. Tout comme le secrétaire général de l'Onu est tenu à présenter à l'Assemblée générale des Nations unies tous les ans, le degré d'évolution, les résultats des négociations entre la France et les Comores pour la réintégration de Mayotte.
L'article de la tournante en question est complété, il est vrai, par l'article 44, qui stipule que “les institutions de Maore (Mayotte) seront mises en place dans un délai n'excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l'Union des Comores. La présente constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maore au sein de l'Union“. Trois ans, nous éloignent de l'échéance présidentielle...
On ne peut passer sous silence la loi organique de juin 2005, qui revient sur les conditions d'éligibilité du président de l'Union et aux modalités d'application de l'article 13 de la constitution, qui prévoit expressément que “la présidence de l'Union est tournante. Au terme du mandat en cours, exercé par Ngazidja, le tour revient à Ndzuwani puis Mwali ensuite Maore, sous réserve des dispositions de l'article 39 de la constitution (redevenu article 44 après révision évoqué ci-dessus)“.
On doit rappeler aussi que la Cour constitutionnelle, saisie par une requête du Comité Maore sur un quatrième vice-président originaire de Maore qui s'impose aux candidats aux élections, n'a pas jugé utile d'obliger les candidats à en présenter un quatrième, du fait que les électeurs maorais, entre autres arguments, n'émargent dans aucune liste électorale et que les conditions d'éligibilité des vice-présidents maoraisne sont pas réunies.
La constitution définit les conditions d'être électeurs ou éligibles, en stipulant que “tous les Comoriens des deux sexes âgés de dix huit ans au moins au 1er janvier de l'année du scrutin, ayant résidé six mois au moins dans le pays avant les élections, jouissant de leurs droits civiques et politiques et n'étant dans aucun des cas d'incapacités prévues par la loi ou prononcée par le juge“.
Le code électoral définit, avec précision, les “conditions requises pour être électeur”, précisant que “nul ne peut avoir la qualité d'électeur s'il n'est inscrit sur une liste électorale“. Les conditions du déroulement des élections prévoient également des institutions nationales et insulaires pour organiser et contrôler les primaires.
Un avis de juriste rappelle que “la règle constitutionnelle du principe de la tournante apparait comme objet de consensus politique réel avant d'y être consacré par les normes constitutionnelles et législatives. Il semble ainsi commander l'ensemble des équilibres entre les pouvoirs publics et son respect a pu s'imposer à ceux-ci, comme valeur supra-constitutionnelle... Dans son contexte politique, elle apparait aujourd'hui comme faisant désormais partie des principes fondant le régime constitutionnel comorien”.
Dans ce débat, la réalité de l'annexion de l'île par la puissance coloniale ne peut être ignorée. Mais, il s'agit pour nous de respecter la constitution comorienne sur le sujet et non pas évoquer des dispositions de la constitution de la puissance coloniale qui viole le droit international. Le président de l'Union a le devoir de convoquer les primaires à Mayotte.
Il appartiendra à la Cour constitutionnelle et à la Cour constitutionnelle seule, de tirer les conséquences de la présence française sur l'île de Mayotte et de déclarer l'impossibilité matérielle de tenir les primaires. Elle déterminera par la suite, les conditions de la tenue de l'élection présidentielle prochaine et de la nécessité de recommencer un autre cycle de tournante.
A défaut de délibérations de la Cour constitutionnelle sur le sujet, le débat politique sur la tournante doit revenir sur la table des négociations...
Ahmed Ali Amir
source : Al WatwanMais le débat ouvert, impliquant l'élite maoraise sur cette question, n'est pas fortuit. Il n'est pas non plus un acte de provocation gratuite. La constitution offre ce moment propice aux Maorais de démontrer leur désir de partager un destin commun et chiche! si à visage découvert, des Maorais de souche osent briser le tabou imposé, depuis plus de trente-huit ans déjà, et font tomber le mur de la mort qui les sépare du reste de l'Archipel des Comores.
La tournante entre les îles des élections présidentielles est la formule magique sortie des débats de la constituante pour donner satisfaction à la revendication des séparatistes anjouanais et aux relents sécessionnistes des autres îles pour un partage équitable des pouvoirs. Elle a permis de rassurer les îles de Ndzuwani, de Mwali, de Ngazidja et de Maore, de la possibilité pour les élites locales de prétendre à la présidence de l'Union et pour les îles d'administrer leurs propres affaires.
Mais la présidence tournante et les autonomies accordées aux îles avaient surtout pour but essentiel de créer les conditions institutionnelles pour permettre le retour de Mayotte dans un ensemble comorien. Quoi de plus normal aujourd'hui que le débat s'ouvre à Mayotte même. Dans l'accord-cadre de réconciliation nationale de Fomboni, du 17 février 2001, base politique du nouveau cadre institutionnel, les parties comoriennes signataires “saisissent l'opportunité de la réconciliation nationale en cours pour réaffirmer à la communauté internationale, et notamment à l'Organisation des Nations unies et à l'Organisation de l'Unité africaine, leur attachement à un règlement rapide et pacifique de la question de l'île de Mayotte. A cet égard, elles lancent un appel à la communauté internationale pour qu'elle mette à profit l'occasion offerte par la dynamique du nouvel ensemble comorien afin de faciliter le dénouement rapide et pacifique de cette question”.
Les signataires ont tenu, dans le chapitre “mécanisme de suivi de l'accord”, à rappeler à la communauté internationale, garant de l'accord, que la question de Mayotte est au centre de la problématique de la stabilité politique des Comores, Ndzuwani s'étant séparée des autres îles, en bénéficiant des appuis dans l'île comorienne occupée.
Dans ce débat, que certains veulent placer dans le terrain juridique seulement, alors que la question est d'abord éminemment politique, il n'est pas inutile de rappeler que la constitution comorienne ne dresse aucun obstacle pour la tenue des primaires à Mayotte, comme le laissent supposer certaines personnalités qui lisent avec une oeillère la constitution. La constitution met en place des dispositions transitoires, au cas où l'annexion française empêche la souveraineté du peuple comorien de s'exercer pleinement sur l'île comorienne.
Dans son article 13, la constitution révisée dit que “la présidence est tournante entre les îles. Le président et les vice-présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Dans tous les cas, la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île”.
On ne peut sauter le tour de Mayotte aussi légèrement, sans risquer de décrédibiliser notre revendication territoriale. Le président de l'Union, garant de l'Unité et de l'intégrité territoriale doit apporter les preuves aux Comoriens et au monde entier, que la tournante maoraise est impossible à s'exercer en 2016. Le président de l'Union devrait, en principe, dans son discours annuel sur l'état de la Nation, rendre compte de l'évolution de ce dossier dont il a la charge. Tout comme le secrétaire général de l'Onu est tenu à présenter à l'Assemblée générale des Nations unies tous les ans, le degré d'évolution, les résultats des négociations entre la France et les Comores pour la réintégration de Mayotte.
L'article de la tournante en question est complété, il est vrai, par l'article 44, qui stipule que “les institutions de Maore (Mayotte) seront mises en place dans un délai n'excédant pas six mois à compter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindre effectivement l'Union des Comores. La présente constitution sera révisée afin de tirer les conséquences institutionnelles du retour de Maore au sein de l'Union“. Trois ans, nous éloignent de l'échéance présidentielle...
On ne peut passer sous silence la loi organique de juin 2005, qui revient sur les conditions d'éligibilité du président de l'Union et aux modalités d'application de l'article 13 de la constitution, qui prévoit expressément que “la présidence de l'Union est tournante. Au terme du mandat en cours, exercé par Ngazidja, le tour revient à Ndzuwani puis Mwali ensuite Maore, sous réserve des dispositions de l'article 39 de la constitution (redevenu article 44 après révision évoqué ci-dessus)“.
On doit rappeler aussi que la Cour constitutionnelle, saisie par une requête du Comité Maore sur un quatrième vice-président originaire de Maore qui s'impose aux candidats aux élections, n'a pas jugé utile d'obliger les candidats à en présenter un quatrième, du fait que les électeurs maorais, entre autres arguments, n'émargent dans aucune liste électorale et que les conditions d'éligibilité des vice-présidents maoraisne sont pas réunies.
La constitution définit les conditions d'être électeurs ou éligibles, en stipulant que “tous les Comoriens des deux sexes âgés de dix huit ans au moins au 1er janvier de l'année du scrutin, ayant résidé six mois au moins dans le pays avant les élections, jouissant de leurs droits civiques et politiques et n'étant dans aucun des cas d'incapacités prévues par la loi ou prononcée par le juge“.
Le code électoral définit, avec précision, les “conditions requises pour être électeur”, précisant que “nul ne peut avoir la qualité d'électeur s'il n'est inscrit sur une liste électorale“. Les conditions du déroulement des élections prévoient également des institutions nationales et insulaires pour organiser et contrôler les primaires.
Un avis de juriste rappelle que “la règle constitutionnelle du principe de la tournante apparait comme objet de consensus politique réel avant d'y être consacré par les normes constitutionnelles et législatives. Il semble ainsi commander l'ensemble des équilibres entre les pouvoirs publics et son respect a pu s'imposer à ceux-ci, comme valeur supra-constitutionnelle... Dans son contexte politique, elle apparait aujourd'hui comme faisant désormais partie des principes fondant le régime constitutionnel comorien”.
Dans ce débat, la réalité de l'annexion de l'île par la puissance coloniale ne peut être ignorée. Mais, il s'agit pour nous de respecter la constitution comorienne sur le sujet et non pas évoquer des dispositions de la constitution de la puissance coloniale qui viole le droit international. Le président de l'Union a le devoir de convoquer les primaires à Mayotte.
Il appartiendra à la Cour constitutionnelle et à la Cour constitutionnelle seule, de tirer les conséquences de la présence française sur l'île de Mayotte et de déclarer l'impossibilité matérielle de tenir les primaires. Elle déterminera par la suite, les conditions de la tenue de l'élection présidentielle prochaine et de la nécessité de recommencer un autre cycle de tournante.
A défaut de délibérations de la Cour constitutionnelle sur le sujet, le débat politique sur la tournante doit revenir sur la table des négociations...
Ahmed Ali Amir
TOURNANTE 2016 POUR MAORE !
TOURNANTE 2016 POUR MAYOTTE !
En
annonçant son intention de se présenter à la présidentielle de l'Union
desComores en 2016, Hakim Ali Said inscrit de fait l'hypothèse d'une
tournante mahoraise dans le champ du débat politique tout en jaugeant
les réactions des opinions.
C'est ce qu'on appelle jeter un pavé
dans le lagon. Inciter Mayotte à assumerla présidence de l'Union des
Comores en 2016 selon le principe de la tournantecomme le prévoit la
Constitution de l'Etat comorien, c'est ni plus ni moinsce que propose
Hakim Ali Said. La star de « Mayotte 1ère » fait fort ! Même,Youssouf
Moussa, l'icône du Front démocratique qui guerroie depuis desdécennies
pour faire valoir la souveraineté comorienne sur la quatrième île
del'archipel, n'y a pas pensé. Hakim l'a fait et ...de quelle manière !
Le
journaliste est allé droit au but, à visage découvert et le plus
officiellementdu monde. Une annonce à la Une de « France-Mayotte » un
des quotidiensde l'île et en ouverture du JT du même jour sur la chaîne
privée « Kwézi TV »,on ne fait pas mieux en matière de communication. La
suite va de soi. Lesinternautes ont trouvé dans ces déclarations, le
sujet en or pour alimenter larubrique « commentaires » des blogs et
autres réseaux sociaux. Visiblementsurprise, la presse comorienne s'est
contentée de reprendre l'info sanscommentaires. Quant à la rue
mahoraise, elle s'est réveillée avec la gueule debois.
Il faut
dire qu'au-delà du Buz, la nouvelle posture de l'ex-candidat à
ladéputation à Mayotte, est une onde qui vient perturber les jeux
politiquesaussi bien à Mayotte qu'en Union des Comores, à trois ans de
l'échéance visée.A Mayotte d'abord où la départementalisation est perçu
comme le derniermur où allait se fracasser toutes les velléités
comoriennes sur la quatrième îlerestée française. L'annonce inattendue
de Hakim Ali Said de postuler pour laprésidence comorienne au nom du
droit de Mayotte à la tournante, révèle ainsiune faille insoupçonnée sur
un statut qui devrait garantir à jamais l'ancragede l'île dans la
République, signer la fin du long combat pour se « séparer desComores »
et assurer que la revendication comorienne sur Mayotte était àjamais
neutralisée, confinée hors du périmètre du lagon et vouée à la dilution.
En
jetant le doute sur ces certitudes, Hakim Ali Said dévoile un jeu de
poupéesrusses et signe une sorte de « fin des illusions ». De quoi
embarrasser desMahorais qui pouvaient s'attendre à tout sauf à une
hérésie provenant de sespropres fils. L'agora locale qui d'habitude
s'enflamme à la moindre déclarationde Moroni concernant Mayotte, se
découvre un mutisme inédit. Le média
public d'où est issu le
journaliste, a tout simplement fait la sourde oreille sur ce qui en
d'autres lieux serait au moins relevé dans la rubrique des petites
phrases. Les quelques citoyens qui se sont prêtés au jeu des réactions
se sont contentés d'évacuer ce spectre par un « de toute façon les
Comoriens refuseront qu'un Mahorais préside les Comores » expliquait une
femme au devant la caméra de « Kwézi-Tv ». Feindre la fiction pour
éviter le débat.Voilà qui arrangerait bien tout le monde. Hakim Ali Said
lui-même n'exclue pas un « NON » de Moroni qui « discréditerait toutes
les condamnations de la France par les Comores sur la question de
Mayotte ». Ce serait donc les Comoriens qui renieraient leurs frères
mahorais en refusant de leur passer le relais. Fin de l'Histoire !
Et un OUI donc ?
La
capitale comorienne qui découvre l'info que leur livre en brut la
Gazettedes Comores de ce 12 février, n'a pas eu le temps de digérer la
surprise.Bien que les ténors de la Grande Comore se mettent déjà en
position dedépart pour l'après Mohéli, « la Cour constitutionnelle devra
départagerles deux îles » (Grande-Comore et Mayotte), écrit la Gazette.
En effet, sila Cour constitutionnelle est officiellement saisie en
juillet prochain selon
l'agenda du journaliste-candidat et que
celle-ci confirme la dispositionconstitutionnelle, « de nombreuses
personnalités à Mayotte sont prêtes àrelever le défi, convaincues qu'un
Mahorais à la tête de l'Union des Comoresservirait plus les intérêts des
3 îles et ceux de Mayotte », assure Hakim Ali Said. Un défi que le
postulant à la présidence comorienne en 2016 attribue
aux générations
à venir qui « ne doivent pas attendre tout de Paris, mais ontle devoir
du courage pour changer les choses dans le respect des
volontéspolitiques des uns et des autres ».
Hakim prévoit de
saisir les instances internationales pour faire appliquer àMayotte la
Constitution de l'Union dont l'île fait partie dans le papier. Il nepeut
donc ignorer que cette dernière stipule dans ses dispositions
transitoires(article 39), que « les institutions de Maore seront mises
en place (....) àcompter du jour où prendra fin la situation qui empêche
cette île de rejoindreeffectivement l'Union des Comores ». « Le risque
est immense à l'heure oùMayotte attend de nombreux efforts du
gouvernement en réclamant hautet fort l'égalité républicaine » note «
France-Mayotte », le journal qui a faitl'échos des ambitions du
journaliste.
En réponse à un obstacle qui provient plus à Mayotte
que de Moroni, lediscours du candidat est volontairement alambiqué,
construit pour êtreentendu par les « uns » sans choquer les « autres ».
Un discours à la mesure dela schizophrénie, ce mal qui empêche cet
archipel démantelé à se construireune vision de lui-même et un destin
partagé.
Kamal'Eddine SAINDOU
Source : La gazette des Comores du 15 février 2013

En
annonçant son intention de se présenter à la présidentielle de l'Union
desComores en 2016, Hakim Ali Said inscrit de fait l'hypothèse d'une
tournante mahoraise dans le champ du débat politique tout en jaugeant
les réactions des opinions.
C'est ce qu'on appelle jeter un pavé dans le lagon. Inciter Mayotte à assumerla présidence de l'Union des Comores en 2016 selon le principe de la tournantecomme le prévoit la Constitution de l'Etat comorien, c'est ni plus ni moinsce que propose Hakim Ali Said. La star de « Mayotte 1ère » fait fort ! Même,Youssouf Moussa, l'icône du Front démocratique qui guerroie depuis desdécennies pour faire valoir la souveraineté comorienne sur la quatrième île del'archipel, n'y a pas pensé. Hakim l'a fait et ...de quelle manière !
Le journaliste est allé droit au but, à visage découvert et le plus officiellementdu monde. Une annonce à la Une de « France-Mayotte » un des quotidiensde l'île et en ouverture du JT du même jour sur la chaîne privée « Kwézi TV »,on ne fait pas mieux en matière de communication. La suite va de soi. Lesinternautes ont trouvé dans ces déclarations, le sujet en or pour alimenter larubrique « commentaires » des blogs et autres réseaux sociaux. Visiblementsurprise, la presse comorienne s'est contentée de reprendre l'info sanscommentaires. Quant à la rue mahoraise, elle s'est réveillée avec la gueule debois.
Il faut dire qu'au-delà du Buz, la nouvelle posture de l'ex-candidat à ladéputation à Mayotte, est une onde qui vient perturber les jeux politiquesaussi bien à Mayotte qu'en Union des Comores, à trois ans de l'échéance visée.A Mayotte d'abord où la départementalisation est perçu comme le derniermur où allait se fracasser toutes les velléités comoriennes sur la quatrième îlerestée française. L'annonce inattendue de Hakim Ali Said de postuler pour laprésidence comorienne au nom du droit de Mayotte à la tournante, révèle ainsiune faille insoupçonnée sur un statut qui devrait garantir à jamais l'ancragede l'île dans la République, signer la fin du long combat pour se « séparer desComores » et assurer que la revendication comorienne sur Mayotte était àjamais neutralisée, confinée hors du périmètre du lagon et vouée à la dilution.
En jetant le doute sur ces certitudes, Hakim Ali Said dévoile un jeu de poupéesrusses et signe une sorte de « fin des illusions ». De quoi embarrasser desMahorais qui pouvaient s'attendre à tout sauf à une hérésie provenant de sespropres fils. L'agora locale qui d'habitude s'enflamme à la moindre déclarationde Moroni concernant Mayotte, se découvre un mutisme inédit. Le média
public d'où est issu le journaliste, a tout simplement fait la sourde oreille sur ce qui en d'autres lieux serait au moins relevé dans la rubrique des petites phrases. Les quelques citoyens qui se sont prêtés au jeu des réactions se sont contentés d'évacuer ce spectre par un « de toute façon les Comoriens refuseront qu'un Mahorais préside les Comores » expliquait une femme au devant la caméra de « Kwézi-Tv ». Feindre la fiction pour éviter le débat.Voilà qui arrangerait bien tout le monde. Hakim Ali Said lui-même n'exclue pas un « NON » de Moroni qui « discréditerait toutes les condamnations de la France par les Comores sur la question de Mayotte ». Ce serait donc les Comoriens qui renieraient leurs frères mahorais en refusant de leur passer le relais. Fin de l'Histoire !
Et un OUI donc ?
La capitale comorienne qui découvre l'info que leur livre en brut la Gazettedes Comores de ce 12 février, n'a pas eu le temps de digérer la surprise.Bien que les ténors de la Grande Comore se mettent déjà en position dedépart pour l'après Mohéli, « la Cour constitutionnelle devra départagerles deux îles » (Grande-Comore et Mayotte), écrit la Gazette. En effet, sila Cour constitutionnelle est officiellement saisie en juillet prochain selon
l'agenda du journaliste-candidat et que celle-ci confirme la dispositionconstitutionnelle, « de nombreuses personnalités à Mayotte sont prêtes àrelever le défi, convaincues qu'un Mahorais à la tête de l'Union des Comoresservirait plus les intérêts des 3 îles et ceux de Mayotte », assure Hakim Ali Said. Un défi que le postulant à la présidence comorienne en 2016 attribue
aux générations à venir qui « ne doivent pas attendre tout de Paris, mais ontle devoir du courage pour changer les choses dans le respect des volontéspolitiques des uns et des autres ».
Hakim prévoit de saisir les instances internationales pour faire appliquer àMayotte la Constitution de l'Union dont l'île fait partie dans le papier. Il nepeut donc ignorer que cette dernière stipule dans ses dispositions transitoires(article 39), que « les institutions de Maore seront mises en place (....) àcompter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindreeffectivement l'Union des Comores ». « Le risque est immense à l'heure oùMayotte attend de nombreux efforts du gouvernement en réclamant hautet fort l'égalité républicaine » note « France-Mayotte », le journal qui a faitl'échos des ambitions du journaliste.
En réponse à un obstacle qui provient plus à Mayotte que de Moroni, lediscours du candidat est volontairement alambiqué, construit pour êtreentendu par les « uns » sans choquer les « autres ». Un discours à la mesure dela schizophrénie, ce mal qui empêche cet archipel démantelé à se construireune vision de lui-même et un destin partagé.
Kamal'Eddine SAINDOU
C'est ce qu'on appelle jeter un pavé dans le lagon. Inciter Mayotte à assumerla présidence de l'Union des Comores en 2016 selon le principe de la tournantecomme le prévoit la Constitution de l'Etat comorien, c'est ni plus ni moinsce que propose Hakim Ali Said. La star de « Mayotte 1ère » fait fort ! Même,Youssouf Moussa, l'icône du Front démocratique qui guerroie depuis desdécennies pour faire valoir la souveraineté comorienne sur la quatrième île del'archipel, n'y a pas pensé. Hakim l'a fait et ...de quelle manière !
Le journaliste est allé droit au but, à visage découvert et le plus officiellementdu monde. Une annonce à la Une de « France-Mayotte » un des quotidiensde l'île et en ouverture du JT du même jour sur la chaîne privée « Kwézi TV »,on ne fait pas mieux en matière de communication. La suite va de soi. Lesinternautes ont trouvé dans ces déclarations, le sujet en or pour alimenter larubrique « commentaires » des blogs et autres réseaux sociaux. Visiblementsurprise, la presse comorienne s'est contentée de reprendre l'info sanscommentaires. Quant à la rue mahoraise, elle s'est réveillée avec la gueule debois.
Il faut dire qu'au-delà du Buz, la nouvelle posture de l'ex-candidat à ladéputation à Mayotte, est une onde qui vient perturber les jeux politiquesaussi bien à Mayotte qu'en Union des Comores, à trois ans de l'échéance visée.A Mayotte d'abord où la départementalisation est perçu comme le derniermur où allait se fracasser toutes les velléités comoriennes sur la quatrième îlerestée française. L'annonce inattendue de Hakim Ali Said de postuler pour laprésidence comorienne au nom du droit de Mayotte à la tournante, révèle ainsiune faille insoupçonnée sur un statut qui devrait garantir à jamais l'ancragede l'île dans la République, signer la fin du long combat pour se « séparer desComores » et assurer que la revendication comorienne sur Mayotte était àjamais neutralisée, confinée hors du périmètre du lagon et vouée à la dilution.
En jetant le doute sur ces certitudes, Hakim Ali Said dévoile un jeu de poupéesrusses et signe une sorte de « fin des illusions ». De quoi embarrasser desMahorais qui pouvaient s'attendre à tout sauf à une hérésie provenant de sespropres fils. L'agora locale qui d'habitude s'enflamme à la moindre déclarationde Moroni concernant Mayotte, se découvre un mutisme inédit. Le média
public d'où est issu le journaliste, a tout simplement fait la sourde oreille sur ce qui en d'autres lieux serait au moins relevé dans la rubrique des petites phrases. Les quelques citoyens qui se sont prêtés au jeu des réactions se sont contentés d'évacuer ce spectre par un « de toute façon les Comoriens refuseront qu'un Mahorais préside les Comores » expliquait une femme au devant la caméra de « Kwézi-Tv ». Feindre la fiction pour éviter le débat.Voilà qui arrangerait bien tout le monde. Hakim Ali Said lui-même n'exclue pas un « NON » de Moroni qui « discréditerait toutes les condamnations de la France par les Comores sur la question de Mayotte ». Ce serait donc les Comoriens qui renieraient leurs frères mahorais en refusant de leur passer le relais. Fin de l'Histoire !
Et un OUI donc ?
La capitale comorienne qui découvre l'info que leur livre en brut la Gazettedes Comores de ce 12 février, n'a pas eu le temps de digérer la surprise.Bien que les ténors de la Grande Comore se mettent déjà en position dedépart pour l'après Mohéli, « la Cour constitutionnelle devra départagerles deux îles » (Grande-Comore et Mayotte), écrit la Gazette. En effet, sila Cour constitutionnelle est officiellement saisie en juillet prochain selon
l'agenda du journaliste-candidat et que celle-ci confirme la dispositionconstitutionnelle, « de nombreuses personnalités à Mayotte sont prêtes àrelever le défi, convaincues qu'un Mahorais à la tête de l'Union des Comoresservirait plus les intérêts des 3 îles et ceux de Mayotte », assure Hakim Ali Said. Un défi que le postulant à la présidence comorienne en 2016 attribue
aux générations à venir qui « ne doivent pas attendre tout de Paris, mais ontle devoir du courage pour changer les choses dans le respect des volontéspolitiques des uns et des autres ».
Hakim prévoit de saisir les instances internationales pour faire appliquer àMayotte la Constitution de l'Union dont l'île fait partie dans le papier. Il nepeut donc ignorer que cette dernière stipule dans ses dispositions transitoires(article 39), que « les institutions de Maore seront mises en place (....) àcompter du jour où prendra fin la situation qui empêche cette île de rejoindreeffectivement l'Union des Comores ». « Le risque est immense à l'heure oùMayotte attend de nombreux efforts du gouvernement en réclamant hautet fort l'égalité républicaine » note « France-Mayotte », le journal qui a faitl'échos des ambitions du journaliste.
En réponse à un obstacle qui provient plus à Mayotte que de Moroni, lediscours du candidat est volontairement alambiqué, construit pour êtreentendu par les « uns » sans choquer les « autres ». Un discours à la mesure dela schizophrénie, ce mal qui empêche cet archipel démantelé à se construireune vision de lui-même et un destin partagé.
Kamal'Eddine SAINDOU
Source : La gazette des Comores du 15 février 2013
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