dimanche 30 mars 2014

Transfert de la capitale de DZAOUDZI à MORONI , un article de DAMIR ben Ali.


HISTOIRE DES INSTITUTIONS POLITIQUES COLONIALES AUX COMORES

La génération qui entra en politique à la fin de la Deuxième Guerre mondiale avait reçu de ses parents, acteurs et témoins oculaires de l’histoire de la pénétration coloniale, un patrimoine commun des récits sur les villes bombardées par la marine française, les résistants tués par les corps expéditionnaires, les chefs traditionnels et religieux déportés par les Résidents, les terres spoliées par les planteurs, les chaises à porteurs (fitako) et les travaux forcés, etc. Ces connaissances sur une période charnière de l'histoire du pays et une expérience sociale acquise à l'école coranique, à la mosquée, sur les places publiques et dans les travaux communautaires au champ et au village, avaient forgé chez cette première élite francophone, enracinée dans sa culture, un profond sentiment de solidarité et de patriotisme.
Issus d'une circonscription administrative périphérique de Madagascar, depuis la loi d'annexion de 1912 donc assimilés à des Malgaches, les jeunes Comoriens avaient souffert très tôt de la perte de leur pays de son individualité politique. Ils ont très vite pris conscience de la nécessité de s'unir et de lutter de toute leur énergie pour arracher au pouvoir colonial quelques prérogatives administratives et politiques en vue de créer un cadre juridique dans lequel la nation devait retrouver son identité millénaire et préserver ses valeurs sociales et culturelles.
Le problème du siège de l'administration coloniale ne concernait et ne pouvait pas entrer dans les préoccupations de l'élite indigène. Le choix de son implantation obéissait à des critères de rentabilité financière et de sécurité. Les résidences et le siège du pouvoir devaient être éloignés des lieux symboliques de l’existence sociale et politique des indigènes.
Urbain Faurec, dans un article publié en 1941, dans les CAHIERS DE MADAGASCAR, expliquait le choix de Dzaoudzi comme chef lieu administratif de Mayotte par la méfiance des Blancs à l’égard des indigènes. « Par peur sans doute … notre administration dédaignant de s’installer sur la Grande Terre, pays relativement boisé et sain, où coulent de nombreux petits cours d’eau, s’établit prudemment sur le petit îlot de Dzaoudzi qui avait servi d’asile à plusieurs sultans craintifs. Sur ce rocher sans eau et presque sans terre, on installa, très à l’étroit, les bureaux et les services. La vie devait être parfaitement inconfortable, si l’on en croit ce qu’écrivait en 1851, le commandant de l’île au ministre : Dzaoudzi …est un rocher aride de trois à
quatre hectares sur lequel on a construit à coups des millions, quelques maisons venues de France avec une caserne et un hôpital ».

Dzaoudzi,chef lieu de Mayotte et Dépendances (Décret du 9 septembre 1899) (1)

Au milieu du XIX ème siècle, Mayotte était la colonie sucrière par excellence. Les firmes employaient 25 européens et 1 797 indigènes. « Le manque de main-d'oeuvre, les abus des exploitants, la médiocrité des salaires avaient pesé sur une production déjà affaiblie par l’usure des terres (2) ». En 1902, seuls deux établissements sucriers sur quatorze survivaient à l’effondrement des prix et au cyclone de 1898. La crise du sisal à partir de 1935, conduira à la fermeture définitive des usines à Mayotte. Une seule sucrière fonctionnera jusqu’en 1955.
Le décret du 23 février 1914 pris en application la loi d’annexion du 25 juillet 1912 intégrait l’archipel dans une organisation administrative qui faisait de Madagascar et des Comores une colonie unitaire. Au terme de l’article 1er « Les îles de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore constituent des circonscriptions administratives de Madagascar. » L’article 2 statuait sur le patrimoine des collectivités comoriennes et prescrivait la confusion de leur actif et passif avec les éléments du patrimoine de Madagascar.

Dzaoudzi, chef lieu d'une circonscription administrative de Madagascar et Dépendances

L’état de circonscription exiguë et lointaine de la grande île, qui plongeait le pays dans une stagnation et faisait l’objet des protestations des lobbys des planteurs en France. Un décret en date du 27 janvier 1925 créa un poste d’Administrateur supérieur (Adsup). Selon l’article 2, il« exercera des pouvoirs administratifs et financiers d’après la délégation qui lui est consentie par le Gouverneur général de Madagascar ». Il était assisté d’un Conseil consultatif composé de :
- trois fonctionnaires : le juge de paix, le recevoir des douanes et le médecin inspecteur de l’Assistance médicale,
- trois notables nommés par le Gouverneur général
L’installation du nouveau chef dans la résidence des anciens commandants de Mayotte créa un sentiment de surprise et d’indignation que Urbain Faurec exprima en ce terme : « Par une étonnante constance des erreurs initiales, l’îlot de Dzaoudzi est demeuré le centre administratif des Comores. Le séjour sur cet ingrat rocher n’a cessé d’apparaître comme un exil redoutable aux
fonctionnaires désignés pour y servir et nombre de voyageurs jugeant injustement des Comores au cours d’une escale devant l’îlot célèbre, englobant dans un même mépris les autres îles de l’archipel qui par leur climat, leurs ressources et leur aspect verdoyant ne méritent assurément pas une telle réputation (3) ».
Le décret de 1925 n'apportait aucun changement ni dans le statut administratif et politique ni dans la situation économique de l'archipel. « À vrai dire, ces mesures renforcent encore davantage la tendance à la cohésion qui caractérise le rattachement de l’archipel à la Grande Ile voisine. En effet, l’administrateur supérieur apparaît comme un organe de coordination entre les responsables affectés aux différentes subdivisions d’une part, et le gouvernement général de Tananarive, d’autre part. Les modalités de cet aménagement relèvent de la seule appréciation du gouverneur général, car le principe d’une délégation de pouvoir de décision à l’administrateur supérieur n’exprime qu’une permission et non une obligation (4) ».

La recherche d'un nouveau site pour l'installation d'un nouveau chef lieu

Le rôle économique de Mayotte s’amoindrit très rapidement en faveur d’Anjouan. Cette île devenait progressivement le centre de l’activité de production et du commerce de l’archipel. Le développement des plantations et des usines, notamment les performances des quatre usines hydroélectriques, donnait aux firmes installées dans cette île et principalement à la SCB (Société coloniale de Bambao), un poids important dans la prise des décisions en matière de politique économique et sociale. Le centre de l’activité économique de l’archipel se trouvait au siège de la Société Coloniale de Bambao, installé au palais de l'ancien sultan Abdallah ben sultan Salim à Anjouan.
A Dzaoudzi, les fonctionnaires européens parlaient alors d’une installation du chef lieu des Comores dans la plaine de Patsy à Anjouan, l’île alors la plus prospère située au centre de l'archipel notamment en énergie hydroélectrique.
La Société Coloniale de Bambao, propriétaire du domaine se montra hostile au projet pour diverses raisons, économiques et politiques. Le domaine de Patsy était un plateau de 2 007 hectares acheté par la SCB en juillet 1921. Il produisait en 1946, sur seulement 561 hectares, 430 tonnes de fibres sèches de sisal, 2 tonnes d’ylang et 60 tonnes de coprah. Le reste, 1435 hectares étaient soumis au régime du métayage ; les indigènes cultivaient la vanille et des produits vivriers. Une usine très moderne traitait le sisal. Or, la fin de la guerre, la SCB était confrontée à un phénomène d’explosion démographique. Le taux d’accroissement de la population à Anjouan avait atteint 3,2 % et la densité, 229 habitants par kilomètre carré cultivé.
En 1940, en pleine guerre mondiale, les ouvriers agricoles du domaine colonial de Nyumakele à Anjouan se révoltèrent contre la direction de la société et contre l’administration. Le médecin SMCh en poste à Mahabibo et un autre Comorien Ahamad Ousseini, délégué de la municipalité de Majunga étaient choisis pour accompagner à Anjouan l'inspecteur Thomas. Dès leur arrivée, les deux Comoriens entrèrent en contact avec les insurgés et réussirent à rétablir le calme, à réconcilier les ouvriers avec l’administration et éviter un procès aux insurgés. Mais le futur député découvrit la situation lamentable de ces paysans. Les salaires étaient misérables, mais aussi les terres habitées par les paysans appartenaient aux planteurs. La case d'un ouvrier mis à pied était détruite et le travailleur et sa famille mis au dehors.
Said Mohamed Cheikh fut élu le 21 octobre 1945 et dès son entrée à l’assemblée en novembre, il déposa sur le bureau une proposition de résolution et une proposition de loi. Le projet de résolution invitait « le gouvernement à résoudre le problème agraire aux Comores et à assurer à l’avenir, à ces îles un véritable progrès social et culturel » en nationalisant les domaines de sociétés coloniales pour restituer les terres aux paysans. Le projet de loi détachait l’archipel de Madagascar et le dotait de « l’autonomie administrative et financière ».
La loi sur l’autonomie de gestion administrative et financière est adoptée le 29 mai 1946 et appliquée à partir du 1er janvier 1947. Le député comorien n’avait pas obtenu la nationalisation des terres colonisées, mais une reforme agraire fut adoptée et 14000 hectares furent restituée aux paysans d'Anjouan.

Le cyclone de 1950 et l'anéantissement de l'économie d'Anjouan

Néanmoins, le problème du manque de terre n’était pas résolu lorsqu’en décembre 1950, un cyclone anéantit l’économie de l’île d’Anjouan. Le FIDES (Fonds d’investissement pour le développement économiques et social) avait programmé des crédits d’aide aux sinistrés et pour la reconstruction des routes, des ponts, des bâtiments et différentes infrastructures. Cependant, plusieurs colons qui avaient reçu des prêts pour reconstruire leurs installations à Anjouan partirent s’installer à Moroni. Ce fut le cas parmi d’autres, des Etablissements Macke Luckie et de la Société Commerciale d’Ajaho.
À partir de janvier 1947, l'archipel devint Territoire français d'outre-mer. L’autonomie douanière fut effective à compter du Ier janvier 1952 et depuis cette date, les mouvements du commerce et de la navigation à l’importation et à l’exportation étaient enregistrés séparément, donnant ainsi le reflet des échanges entre le Territoire et l’extérieur. Toutefois, les chiffres avaient pu être reconstitués depuis 1950 et on avait constaté que le Territoire avait vu son mouvement commercial augmenter de 35 % en 5 ans. Les sources d’approvisionnement se sont modifiées. Les importations directes de la France sont passées de 20 % en 1950 à 60 % en 1955. La jetée de Moroni fut alors élargie et allongée et, l’aérodrome devenait accessible au DC 35.

La chambre de commerce fut transférée de Dzaoudzi à Moroni en 1951

Au cours de la séance ordinaire de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, le 26 octobre 1951, le directeur de la Société Coloniale de Bambao, « M. HEBERT estime que dans la conjoncture économique actuelle du Territoire, la place de la Chambre du Commerce n’est plus à Dzaoudzi, mais à Moroni où réside la majorité de ses membres. Il ajoute que la commission consultative de la Grande-Comore, sous l’heureuse impulsion de son président M. SAID TOURQUI, a été la seule à faire preuve d’une certaine activité depuis dix mois que la Chambre n’a plus siégé. M.HEBERT propose en conséquence le transfert à Moroni du siège de la Chambre de Commerce. Cette proposition est adoptée à l’unanimité ».
Le décret du 25 Octobre 1946 pris en application de la loi Said Mohamed Chekh du 9 mai 1945 créait le premier organe délibérant des Comores, dénommé Conseil Général. Chaque année, l’Assemblée élisait un Comité permanent de trois à cinq membres. Il se réunissait au moins une fois par mois, délibérait en présence de l’administration et pouvait demander aux chefs des services de fournir verbalement ou par écrit tous les renseignements relatifs aux affaires relevant de la compétence du Conseil. Le Chef du territoire était tenu de lui adresser au début de chaque mois, l’état détaillé de distribution des crédits et des mandats de paiement du mois précédent concernant le budget local.
Aucun bâtiment cependant, ne fut construit pour abriter l’institution. Les parlementaires comoriens demandaient avec insistance à Paris, la construction à Dzaoudzi d’une salle de réunion et des bureaux pour le comité permanent et le secrétariat.
L'assemblée territoriale fut implantée à Moroni en 1952
Le chef du territoire (l’ADSUP) ne voulait pas dans son voisinage, les joutes oratoires d’une jeune élite qui s’éveillait trop rapidement à la politique. La loi nº 52-130 du 6 février 1952 complétée par celle du 17 avril 1952 transforma le Conseil général en Assemblée territoriale et fixa le siège à Moroni. L'institution fut accueillie dans un immeuble acheté au colon Jacques Grimaldi, un représentant des Comores au Conseil de la République.
En 1956, à Tananarive, devant les membres de la Fédération des Chambres de Commerce de Madagascar, M Yves LE BRET délégué de la chambre de commerce des Comores décrivait la situation économique générale et indiquait où se trouvaient les intérêts de décideurs :
« Moroni, à la Grande Comore, est le centre commercial de l’archipel. Une succursale de la Banque de Madagascar et des Comores y est installée depuis 1952. C’est la dernière escale de la ligne AIR France qui dessert hebdomadairement nos îles depuis Tananarive. Sa rade est régulièrement touchée par les navires des Compagnies de Navigation.
« Mutsamudu, à Anjouan, supporte depuis ces dernières années les conséquences du terrible cyclone qui, en décembre 1950, dévasta l’île de beaucoup la plus prospère et qui, depuis cette date, n’a pu reprendre son volume d’exportation. Mutsamudu est le centre de transbordement de nombreuses marchandises destinées aux îles de Mayotte et de Moheli. Le trafic du port est voisin de celui du port de Moroni : 9 000 tonnes contre 10 000 tonnes en 1955.
« Dzaoudzi à Mayotte, est le chef-lieu du Territoire où se trouve groupés tous les services administratifs. La rade, bien que très sûre, est irrégulièrement desservie par les Compagnies de Navigation, en raison du manque de fret : 3 000 tonnes seulement en 1955.
« Moheli enfin, malgré sa très belle végétation est de beaucoup l’île la plus déshéritée ».
Dès la fin de 1958, l'activité principale de la SCB, antérieurement concentrée à Anjouan fut transférée à Moroni, devenue la plaque tournante de toute l’activité économique et commerciale du pays.

Le siège du Conseil de Gouvernement fut créé et implanté à Moroni en 1957

La loi-cadre pour les territoires d'outre-mer du 23 juin 1956 dite loi Defferre, modifiée par la loi du 19 juin 1957, offrit aux dirigeants de deux grands partis politiques de l'époque, l’occasion de se réconcilier et de donner une nouvelle impulsion à l’évolution du statut du pays. Le décret du 27 juillet 1957 supprimait le conseil privé qui assistait l’Administrateur supérieur et instituait un Conseil de gouvernement formé de six à huit membres élus par l’Assemblée territoriale au scrutin de liste. Ils portaient le titre de ministre.
La coordination et la direction effective des activités de ministres étaient assurées par le candidat élu en tête de liste. Il portait le titre de Vice-président. Ses bureaux et ceux des ministres étaient installés à Dar es saada à Moroni. Les réunions du Conseil ses tenaient à Dzaoudzi dans les bureaux de l'Adsup sur sa convocation et sur l’ordre du jour qu’il avait établi. Aucun bureau ni logement n’était prévu à Dzaoudzi, pour les ministres. À la fin de la réunion du conseil et avant de regagner leur domicile et leurs bureaux à Moroni, ils devaient donner une délégation de signature aux chefs des services, tous Européens, afin d’assurer l’exécution des décisions.
Les fonctionnaires métropolitains continuaient donc à diriger de fait, les services publics sans se référer à l’exécutif local. Ils imposaient au gouvernement territorial, leurs projets, leurs priorités, leurs méthodes et leurs calendriers d’exécution des projets dans tous les secteurs. Les ministres apprenaient souvent dans la rue que des décisions importantes étaient prises à leur insu dans leur département, notamment des affectations, promotions, licenciements, recrutements de fonctionnaires. De tels événements inspiraient les compositeurs des chansons populaires. Ils ne manquaient de présenter les hommes politiques comme des gens bien payés pour ne rien faire. On les appelait mwezi duka ce qui signifie qu'ils percevaient chaque mois l'équivalent d'un fonds de commerce. Les conflits entre les ministres et leurs personnels européens étaient permanents.
Les parlementaires, Said Mohamed Cheikh, Said Ibrahim, Mohamed Ahmed et Ahmed Abdallah se plaignaient constamment à Paris du comportement et de l’arrogance des agents que l’État avaient mis à la disposition du territoire et demandaient parfois le rapatriement immédiat de certains parmi eux pour préserver disaient-ils l'ordre public.
C’est à Paris que l’idée fut émise et la décision prise d’implanter le siège des administrations territoriales à Moroni où déjà étaient installées les institutions politiques et économiques. La politique de construction des villes nouvelles lancée par les premiers gouvernements du général De Gaule, incitait les autorités parisiennes compétentes à prendre la décision d’acheter aux colons, les domaines qui étouffaient le noyau ancien de la ville de Moroni et commander les plans des blocs administratifs, les « buildings » et des villas des ministres. La coulée de lave, domaine de l’État, situé au nord de la ville, offrait l’espace et les carrières de pierres à concasser pour la fabrication des agglos nécessaires à la construction des logements des fonctionnaires.
La résolution sur le transfert de la capitale votée par l’assemblée territoriale en 1958 par 25 voix contre 4, celle des conseillers mahorais, soutenait une décision déjà en cours d’exécution au niveau de l’inscription des crédits.

Le transfert de directions générales de Tananarive à Moroni

La constitution française adoptée en 1958 transformait l’Union française en Communauté franco-africaine et les Malgaches choisirent le statut d’État. Said Mohamed Cheikh était à l’époque député des Comores à Paris. Le souvenir de la loi de 1912 qui avait intégré l'archipel dans l'administration de la Grande île et qu'il avait fait abroger en 1945 occupait son esprit. Le principal parti politique de Madagascar s’intitulait officiellement Parti socialiste de Madagascar et des Comores. En juillet 1959, à la Radiodiffusion de Madagascar, le député déclarait : « si le territoire devenait République dans la Communauté, une Fédération entre elle et la République malgache était fatale et inévitable6». Les autorités comoriennes prirent donc la décision de choisir le maintien du statu quo pour se mettre à l’abri d’une nouvelle annexion à la Grande île voisine. Bien plus tard, en 1964, elles furent par ailleurs persuadées avoir fait le bon choix lorsqu'une révolution éclata à Zanzibar et conduisit à la formation par union avec le Tanganyika, de la République Unie de Tanzanie.
En 1960, les Malgaches déclarèrent l’indépendance. Le Territoire ne pouvait plus être compris dans le ressort de la Cour d’appel de Tananarive. Un décret nº 60-761 du 28 juillet 1960 promulgué par arrêté nº 60-1012 du 19 septembre 1960 créa un tribunal supérieur d’appel. Il fallut créer immédiatement une fonction publique comorienne. Une convention signée le 28 juin 1960 entre la République française et la République Malgache, rendue exécutoire le 17 juillet 1960 prévoyait que :
- L’accès de la fonction publique de l’un ou l’autre pays était ouvert sans distinction à leurs ressortissants,
- les fonctionnaires d’origine comorienne en service à Madagascar avaient un droit d’option entre les cadres comoriens et les cadres malgaches, de même que les fonctionnaires d’origine comorienne nés hors des Comores, mais qui y servent,
- les fonctionnaires comoriens en service aux Comores étaient intégrés d’office dans les cadres comoriens,
- les fonctionnaires des cadres malgaches pouvaient être détachés aux Comores.
Les Directions du Trésor, du Contrôle financier, des Domaines, des Contributions directes, des Travaux publics, de la Santé et de l’Enseignement furent transférées de Tananarive à Moroni dans des maisons privées.
Lorsque le Haut Commissaire Yves de Daruvar arriva aux Comores le 22 mai 1962. Tous les centres de décision aussi bien politique qu'administrative étaient déjà installés à Moroni. Les services territoriaux qui généraient une activité économique à Mayotte n'étaient pas déplacés. Ils n'étaient en effet, que des antennes régionales qui relevaient des directions générales désormais installés à Moroni et non à Tananarive. On aurait pu arrêter là les déménagements. Mais l’esprit de centralisation qui caractérise l’administration française a fait fi des intérêts politiques des Comoriens. Le haut commissaire Yves de Daruvar décida de s'installer à Moroni donc d'y transférer formellement la capitale.

Le pays est confronté à un problème culturel

La génération politique de Mohamed Soefou, des frères Sabili, d'Ahmed Soilihi, de Mohamed Ahmed, Ahmed Abdallah, de Said Mohamed Cheikh, du Prince Said Ibrahim était des citoyens comoriens. La citoyenneté comorienne est un sentiment d'appartenance multiple, famille, classe d'âge, quartier, région, île, nation, umma islamique et à un attachement viscéral à la participation à des solidarités à l’intérieur de tous ces groupes emboîtés les uns dans les autres.
La réussite de l'homme ou de la femme se mesure par sa participation reconnue à la solidarité du groupe le plus large. Le prestige d'un membre, actif dans la communauté d'un village où d'une île ne vaut pas celui qui droit à la parole dans les cercles de décision au niveau national.
L'élite postindépendance a appris que la citoyenneté héritée de la Révolution française est universelle. Or, la citoyenneté française est un arrachement aux appartenances, aux identités des classes sociales, des familles, des régions, et des corporations. On devient citoyen français à partir d’un effacement radical de sa singularité. La citoyenneté idéologique de la nouvelle élite politique est radicalement opposée à celui du peuple comorien. L'homme politique et le haut fonctionnaire pensent localement, dans le cadre du village mais ils agissent globalement et en prédateur dans le cadre de l'État. Au lieu de s'entourer des compétences pour servir l'État, ils s'entourent des parents et des copains pour le piller.
Tant que les gouvernements successifs considéreront que les fonds à consacrer à la culture, à la recherche et à l'enseignement de l'histoire des Comores ne peuvent pas être inscrits sur le budget de l'État, mais proviendront des recettes extraordinaires prélevées sur les dons des pays et des organismes étrangers, les relations notre système éducatif ne formera que des mauvais citoyens des villages et des prédateurs des biens publics.

Damir Ben Ali

1 (Hoquet 1962 : 39).
2 MANICCACCI J., 1941, 90 années de colonisation à Mayotte, évolution économique de l’île dans CAHIERS DE MADAGASCAR
3 URBAIN FAUREC, 1941, Histoire de Mayotte dans CAHIERS DE MADAGASCAR, rééditée par PROMO AL CAMAR, Moroni, mars 1971
4 Alexis-MEUNIER, Recueil Penant 1970 (2) juillet, p. 281-299
5 Moroni, CNDRS, Arch. Nationales, Carton 49, Chambre de Commerce et d’industrie, PV et Compte rendu 1949-1981
6 Y. HOCQUET ,1962



samedi 29 mars 2014

Les Infections nosocomiales, en sommes-nous conscients ?, par FAHARDINE Soudjay

L’infection nosocomiale est par définition, l’infection contractée par un patient à l’hôpital si le malade ne l’avait pas lors de son hospitalisation ou si elle se développe 48 heures au moins après la sortie à l’hôpital.
En France, l’Institut National de Veille Sanitaire a publié le rapport de prévalence des infections nosocomiales réalisé en 2012. Ce rapport démontre qu’un patient sur vingt (5%), hospitalisé dans 1938 établissements français, contracte une infection nosocomiale, soit lors de son hospitalisation, soit après l’hospitalisation. Il s’agit de plus de 15 000 personnes infectées sur les 300 000 patients concernés par l’enquête. 

Selon l’OMS, plus de 1,4 million de personnes dans le monde souffrent d’infections nosocomiales. En Afrique notamment au Sénégal et au Mali, le taux varie de 10 à 25 % des patients hospitalisés et ce en dépit du programme de lutte contre ces infections initié par l’OMS. 
Ainsi, le risque de contracter une infection au cours de soins de santé est 2 à 20 fois plus élevé dans les pays en développement que dans les pays développés.

Les causes de ces infections sont multiples et sont essentiellement liées à l’hygiène hospitalière dont les sources sont de différentes origines: propreté des locaux, propreté des professionnels ou des patients/visiteurs, conception des bâtiments, système d’aération inadapté, matériaux inappropriés, gestion des déchets et des évacuations, des croisements des circuits sale/propre ...

Et ici, dans notre pays, où en sommes-nous? 

L’accent des pouvoirs publics était essentiellement mis, ces dernières années, sur la lutte contre le paludisme. Cette mobilisation a permis de maitriser l’épidémie à défaut de l’enrayer définitivement. 

Mais combien de personnes sont entrées à l’hôpital pour le paludisme et en sont sorties avec une autre pathologie telle qu’une hépatite ou une autre maladie résistant aux antibiotiques? 

Pour répondre à cette question, des enquêtes d’incidence et de prévalence sont à réaliser. L’incidence mesure la vitesse de contamination et la prévalence indique son évolution globale.

Les deux enquêtes sont à réaliser dans les établissements de santé; il s’agit d’une question de santé publique et d’épistémologie et l’expérience de la gestion du paludisme peut réellement contribuer à sa réussite.

Il est à noter que, quelque soit les conclusions d’une enquête de prévalence, la mise en application des recommandations incombe en majorité aux services techniques hospitaliers.

En effet, pour pouvoir guérir, l’hôpital doit être en bonne santé. Il est alors indispensable de prendre soin de l’hôpital pour pouvoir mieux soigner les patients. Ainsi, le service technique doit être le garant de la santé de l’hôpital et pour cela il doit disposer des moyens nécessaires pour maintenir l’exploitation adéquate des équipements et assister l’équipe chargée de l’hygiène hospitalière.

L’état des lieux des hôpitaux comoriens n’est plus à refaire et c’est le seul domaine où on a plus besoin d’expert international, car tout le monde est conscient de l’hygiène déplorable de nos établissements de soins. On se souvient qu’aux années 90, l’hygiène des blocs opératoires d’El Maarouf, de la salle de stérilisation et de la maternité était remarquable. Or, en moins de 20 ans, l’état des ces bâtiments s’est dégradé; alors qu’ailleurs des structures hospitalières comptabilisant 100 ans d’existence sont toujours bien entretenus. 

Ce constat accablant résulte d’un manque crucial de maintenance, ou plutôt d’un manque d’organisation de la maintenance hospitalière qui est complètement différente de la maintenance dans les autres domaines. La maintenance hospitalière n’est ni de l’entretien, ni du dépannage mais plutôt le management des travaux, des installations et des équipements. Une maintenance adaptée doit intégrer les pratiques médicales, les pathologies et la sécurité sanitaire, et elle doit être en amont des études techniques, des travaux et des programmes d’achat. 

C’est donc par l’intégration de la fonction maintenance systémique dans la gestion hospitalière qu’un établissement de santé commence à lutter efficacement contre ses infections et à mieux structurer la prise en charge globale du patient. 

D’une manière générale, le fil conducteur d’une étude technique hospitalière se concentre sur la destination des locaux ainsi que sur la séparation des circuits propre et sale, en tenant compte de l’accessibilité et de la maintenabilité de l’ensemble.

Aussi, pour lutter contre les infections nosocomiales et améliorer la qualité de nos hôpitaux, faudrait-il redéfinir les priorités, en équipements hospitaliers et en exploitation notamment à travers la mise en place de:

une cuisine intérieure capable de nourrir tous les patients et les professionnels de telle sorte que les familles n’aient plus à préparer à manger au sein de l’hôpital. Tout le monde s’y retrouvera, les familles, les patients et les professionnels de santé.
une blanchisserie, interne ou externe pour que tout le linge destiné aux patients et les vêtements du personnel hospitalier soient lavés et repassés aux températures de désinfection. 
la séparation des circuits sale et propre, à travers une gestion du linge et des déchets, qui sera pérennisée par la maitrise des sources de production citées précédemment.
la séparation des zones de consultation de celles d’hospitalisation.
la maitrise de la contamination et de l’aérobiocontamination des blocs opératoires.

En effet, un bloc opératoire est normalisé suivant le type d’intervention à pratiquer dans la salle, avec des classifications de propreté bactériologique qui varient d’Iso1 à Iso 9, suivant la qualité de l’air installée, de la pression de la salle, du comptage particulaire et de la cinétique de décontamination. 

Ces caractéristiques permettent de maintenir une meilleure hygiène des locaux et de lutter contre les infections nosocomiales et plus particulièrement les infections sur site opératoire. 

Par ailleurs, la lutte contre les infections nosocomiales est une branche de l’infectiovigilance dans la liste des vigilances à surveiller au titre des risques sanitaires et des risques iatrogènes. Parmi les vigilances des risques hospitaliers, on retrouve l’hémovigilance (transfusion), la matériovigilance (équipement), la réactovigilance (laboratoire), la biovigilance (bioéthique) et la pharmacovigilance. 

La pharmacovigilance est mise en place lors du lancement du CAMUC. C’est une bonne initiative qui montre une prise de conscience qui, j’espère, ouvrira la porte aux autres vigilances et surtout au cadre juridique indispensable à la gestion des risques hospitaliers. 

C’est alors en faisant de la gestion des risques hospitaliers une priorité que les autorités nationales et les professionnels de la santé permettront de prévenir les maladies nosocomiales et améliorer ainsi la qualité de la santé aux Comores.


FAHARIDINE Soudjay
  Ingénieur Hospitalier 

mercredi 26 mars 2014

Wakutruzi tsao ...!!!... La révision constitutionnelle, par Mohamed Chaher S.M.

Voilà en titre, les principaux sujets de l'actualité comorienne ces dernières semaines.
L'actualité, c'est bien sûr aussi et toujours, les éternels délestages malgré les enièmes nouveaux moteurs ; mais c'est là une actualité tout le temps d'actualité ! Elle cessera de l'être quand les décideurs oseront décider de changer, non plus seulement les directeurs toujours changés, mais aussi et peut-être surtout les groupements mafieux qui dorment dans la société, organisant toutes sortes de détournements qui empêchent la production et la vente d'une électricité viable parce que fonctionnelle et rentable.On nous dit que ces groupes malfaisants sont connus des "responsables", pourtant on ne les touche jamais, ils sont toujours là à se servir pendant que les comoriens vivent dans le noir, et que l'économie tourne dans le vide !
Quid des autres sociétés et établissements d'Etat qui vendent des produits à forte consommation ou encaissent des taxes pour l'Etat (hydrocarbures, téléphone, internet, douanes, impôts...etc...), sans cesser pour autant d'accumuler déficits sur déficits. Elles aussi voient les directeurs changer sans que les résultats s'améliorent. Comme disait un ancien professeur :"il y a quelque chose la-dans ! mais quoi ? ". Aux "responsables" ici aussi, de répondre !

L'actualité, ce fut aussi le mouvement des lycéens avec son lot de violences, de dénonciations et bien sûr d'arrêts de cours. Un terrain d'entente semble trouvé ! pourvu qu'il dure, et que les cours puissent être assurés jusqu'aux examens ! ce qui signifiera que les engagements ont été de part et d'autre respectés !

Revenons donc à nos Unes. Et d'abord : wakutruzi tsao !
Fatigués de leur vie en exil, voilà que les dignitaires du triste pouvoir de Mohamed Bacar reviennent au pays. C'est leur pays, et ils ont donc le droit, comme tout un chacun, de revenir y vivre. Mais de grâce, que s'applique d'abord la Loi, fondement et fondation de toute société, de tout Etat !
Notre pays a trop souvent, pour ne pas dire toujours, pris la mauvaise habitude de laisser le temps recouvrir les crimes commis notamment contre l'Etat. Reste-t-il dès lors un Etat, si tout un chacun peut se permettre d'y attenter sans courir le moindre risque, alors même que des lois sont votées pour juger jusqu'aux hautes autorités qui le trahissent ! La réponse est évidemment NON ! car il ne peut pas y avoir Etat si ses lois ne sont pas respectées. Il est donc plus qu'urgent que ces crimes soient punis !
Comment comprendre que des citoyens violent dix années durant l'unité et l'intégrité du territoire, qu'ils torturent des concitoyens innocents, qu'ils s'évadent pour revenir ensuite aussi libres qu'un nourrisson pour aspirer à de nouvelles responsabilités ? Pour les crimes commis, ils doivent d'abord être jugés pour que soient établies leurs responsabilités, et si pardon il doit y avoir, ce ne sera qu'après. Autrement, si les hautes trahisons ne sont pas jugées et punies, le pays continuera  à souffrir des crimes de ces gens qui, comme en 1975 et 1999,  préfèrent le service de puissances étrangères au dévouement pour leur pays. 
Je lis dans un Blog l'interview d'un de ces tristes séparatistes qui ne répond à aucune des questions qui lui sont posées sur son passé sinueux et cahoteux, navigant à travers tous les régimes, détournant en passant tout ce qui se trouve à sa portée. Malgré ce passé connu de tous les comoriens, le voilà jonglant avec les mots fumeux pour dire qu'il a toujours été le héros, le Zorro qui a réglé tous les problèmes des Comores et des comoriens. J'en parle, non pour lui répondre puisqu'il n'a rien dit, mais parce que, dans ses divagations, il m'attribue des responsabilités que je n'ai jamais exercées ; je comprends que c'est pour essayer de donner de la crédibilité à ses élucubrations !
Que tous ces messieurs rentrent donc tous au pays, et qu'ils rendent d'abord compte de leur trahison à la Nation et de leurs divers crimes, avant d'implorer le pardon des Comores pour espérer l'avoir s'ils le méritent.

Parlons, pour terminer, de la mini révision constitutionnelle que viennent d'adopter les législateurs. L’inconstitutionnalité de la procédure utilisé a déjà été démontrée, je n'y reviens pas.
Ce qui est choquant dans cette opération, c'est le ridicule dans lequel l'Etat a été plongé par ceux qui conseillent le président de la République. Comment comprendre que l'on saisisse le Conseil Constitutionnel, qu'on le laisse statuer sur la fin du mandat des députés, et qu'on se permette ensuite, contre cet arrêté du Conseil Constitutionnel, de prolonger de quelques autres mois le mandat de ces mêmes députés ? Quelle incompétence de la part de ces conseilleurs !
Qu'il faille harmoniser les élections, c'est évidemment une bonne chose ! mais ce n'est pas une raison pour improviser, en inversant les étapes. Ces "conseillers" sont impardonnables, mais ils sont toujours en place, et nous ne nous étonnerons pas s'ils recommencent demain les mêmes méfaits. 
Ce que je veux ajouter, c'est que cette révision n'a été qu'une demie mesure. En plus de l'harmonisation des élections, il y a une révision plus fondamentale à faire : celle de la tournante. J'ai souvent dit que cette formule a montré juste que le pouvoir pouvait aller d'une île à une autre, ce qui n'est pas une révélation ; outre cela, elle n'a rien apporté de génial à notre pays. Par conséquent, au lieu de voir défiler les présidents alternatifs en fonction de leur île d'origine, il est  préférable  de voir alterner à la tête du pays, des hommes honnêtes et compétents, quelle que soit leur île d'origine. C'est pourquoi nous crions encore aujourd'hui qu'il faut : " supprimer  la tournante comme système d'élection du président des Comores ! "





mardi 25 mars 2014

Pas de pardon sans jugement des séparatistes ...Communiqué.

COMITE NATIONAL VERITE ET RECONCILIATION SUR LE SEPARATISME
PLATE FORME

Depuis quelques semaines, l'opinion nationale assiste au retour médiatique des « bacaristes » sur la scène politique nationale. Ces séparatistes invétérés accordent interviews sur interviews et sont accueillis en haut-lieu. Le retour de ceux d'entres eux qui avaient fui la justice pour se réfugier à l'étranger et à Mayotte est annoncé. Certains, rentrés en catimini au pays occupent des postes de responsabilité au niveau de l'Union des Comores. Loin de se repentir, ils arborent leur idéologie séparatiste. Ce « beau monde » entend même créer un parti « bacariste ».
La population comorienne adhère au principe de la construction d'un pays démocratique respectueux des libertés fondamentales telles qu'affirmées dans la Constitution de l'Union. La liberté d'expression et d'association en font partie. La justice doit en servir de socle ; on ne peut pas nuire impunément à l'intégrité territoriale du pays. L'idéologie séparatiste n'est pas une doctrine acceptable dans notre pays. Le peuple comorien a été choqué par les propos tenus par certains de ces séparatistes devant la presse.
De 1997 à 2008, l'île d'Anjouan a été prise en otage. Durant cette période, des actes graves ont été commis et personne n'a le droit de les nier ni de les banaliser. Il s'agit entre autres :
-   Des velléités rattachistes, une humiliation pour la nation comorienne;
- De la proclamation illégale de l'indépendance d'Anjouan, de la création de l'Etat d'Anjouan avec ce que cela a impliqué d'attaque des symboles de l'Etat comorien (drapeau, armée nationale, élus nationaux, etc.);
-  Des tors incalculables subis par l'ensemble de la nation à cause de l'instabilité politique résultant du mouvement séparatiste ;
-  Des conséquences désastreuses sur la mobilisation des énergies comoriennes et de la communauté internationale contre le séparatisme et non pour le développement socio-économique des Comores ;
-  De l'affaiblissement de la crédibilité de l'Etat comorien dans sa revendication légitime du retour de l'île comorienne de Mayotte dans son giron naturel ;
-   Des tortures, viols, détentions arbitraires et exils infligés à la population anjouanaise 
La lutte contre le séparatisme sous toutes ses formes et quel qu'en soit l'origine, le devoir de mémoire afin de préserver la nation du danger d'implosion, la préservation de l'intégrité territoriale et la consolidation de l'unité nationale sont des causes nationales sacrées qui transcendent tous les clivages et interpellent toutes les organisations comoriennes attachées à l'identité comorienne.
C'est pour cela que les partis politiques et les organisations de la société civile signataire de la présente plateforme se rassemblent pour :
-   Dénoncer le négationnisme et la banalisation du séparatisme ;
- Demander aux autorités de l'Union et des Iles de ne pas réhabiliter en catimini les responsables des actes séparatistes posés à Anjouan de 1997 à 2008 et de faire leur procès dans l'objectif d'extirper le séparatisme qui ravage toutes les Iles ;
-   Contribuer à une véritable réconciliation nationale et à l'émergence d'une nation comorienne digne sur la scène politique mondiale ;
 
Et appellent toutes les organisations comoriennes à adhérer à la présente plateforme.

Fait à Moroni le 24 mars 2014

Pour les partis politiques signataires (à cette date) :

CRAN :Ibrahim Ben Ali Selemani
 FNJ : Abdillah Yahaya
 JUWA : Mohamed Bacar Dossar
 MOUROUAHassan Mgomri
 PEC Tocha Djohar
 UDZIMAAmroine Darkaoui
ADD ZAMZAM Abdillah Mouigni (Satelyte)
 
Pour la société civile signataire (à cette date) :

COMITE MAORE : Ahmed Thabit

dimanche 23 mars 2014

Hollande à Moroni , par Mohamed Chaher.



En juillet prochain va se tenir à Moroni le sommet des chefs d'Etat de la Commission de l'Océan Indien,. La France, pays membre "pour le compte de l'île de le Réunion", je dis bien la France pour la Réunion, sera représentée, annonce-t-on, par M. François Hollande, le président de la République française. Et voilà que chacun y va de ses certitudes : une certaine presse à Maoré jure que le président Hollande va à Moroni pour faire admettre Mayotte dans la COI !

Ces gratteurs de papiers ne savent donc pas que la COI regroupe des Etats et que c'est la France qui est membre pour son département de la Réunion. Ils ignorent aussi que Mayotte est déjà membre depuis l'adhésion de la République Fédérale Islamique qui a négocié et signé son admission en tant qu'Etat composé des 4 îles de Maoré, Ndzuani, Moili et Ngazidja, telles qu'admises à l'ONU, à l'ex OUA...etc. Cette admission des Comores se fit d'ailleurs en même temps que celle de la France pour la Réunion et nous avons encore en mémoire l'ardeur des débats qui ont abouti à ces deux admissions.
Question : nos dirigeants actuels vont-ils trahir la Nation et encore une fois, reculer devant on ne sait quelle pression ? C'est ce que l'on peut redouter quand on se rappelle la diplomatie du silence-menteur qui a été la spécialité de Bakri, le ministre sorti des Affaires étrangères. On peut le craindre aussi quand on sait les trahisons passées de celui qui "dirige", côté comorien, le jusqu'ici obscur HCP, et qui aujourd'hui, prend comme un malin plaisir à couver comme un secret personnel, les "discussions" qui auraient eu lieu au cours de la première réunion dudit Conseil.
L'ami, " lemohélien.com " aura beau défendre Boléro en déclenchant ses foudres contre le Comité maorais  qui n'a eu à remplir aucune responsabilité étatique;  notre seul souhait est de ne pas revivre avec Bolero, le résultat fatal de la diplomatie sécrète à la Bakri..
Chacun comprendra alors pourquoi nous ne pouvons encore et toujours que rappeler les lois de l'Etat qui ont prévu clairement les sanctions à l'encontre des hauts traîtres de la Nation. Nous l'avons réclamé hier pour les putschistes qui ont fait reculer le combat pour l'unité et l'intégrité de notre pays en 1975 comme en 1999; nous le réclamons aujourd'hui pour les wakutruzi anjouanais, et nous commençons à le rappeler pour ceux qui, peut-être, nous réservent des crimes encore plus graves en juillet prochain !

La haute trahison sera alors d'autant plus condamnable que l'actualité internationale donne raison à la revendication comorienne pour le respect de son intégrité territoriale, en condamnant à rebours la politique française dans ses contradictions.
Je veux parler évidemment de la Crimée : la France a pris les devants pour condamner la Russie de vouloir annexer la Crimée ukrainienne par le billet d'un référendum qualifié d'illégal .C'est le ministre français des affaires étrangères qui déclare : " En droit international, on ne peut pas faire un référendum pour modifier des frontières", Laurent Fabius, ministre français des Affaires Etrangères (6/3/2013). Et le président de la République française de préciser : " Il ne peut y avoir de référendum sur l'avenir de la Crimée sans que l'Ukraine elle-même n'ait décidé de l'organiser ".La France condamne ainsi la Russie de faire en Crimée, ce qu'elle-même a fait à Mayotte en y organisant en 1976 un référendum pour se permettre d'occuper cette île indépendante depuis 1975. Et pire qu'en Crimée : le référendum à Mayotte a été organisé après avoir violemment purgé l'île de tous les unionistes-indépendantistes.

Aujourd'hui, voilà les gouvernants français avouant au monde entier que la France a violé la loi internationale en occupant Mayotte ; est-ce le moment pour les "responsables" comoriens de baisser la garde ? ou au contraire d'accentuer la pression en mettant les dirigeants français face à leurs contradictions diplomatiques qui font tant de morts dans ces Comores, amies proclamées et acceptées de la France !
Nous disons qu'il ne faut ni refuser, ni perturber la visite du président F.Hollande aux Comores ; qu'il vienne et qu'il y soit le bienvenu ! Mais que le peuple comorien se lève le plus nombreux possible pour lui montrer, amicalement, que nous voulons que la France respecte, enfin, l'unité et l'intégrité de notre pays !
Et qu'on arrête de nous seriner que "les maorais veulent être français pour ..." (si d'ailleurs ils le veulent encore et toujours alors que se multiplient les atteintes de ce qui constitue leur identité : tête de porc ici, mariage homo là, plaintes anticulte à Sada...etc...). Personne ne leur refuse et ne peut leur refuser d'être de la nationalité qu'ils veulent et peuvent ! combien d'anjouanais, grands comoriens et mohéliens sont dans le même cas ?  Ce que le peuple comorien  doit réclamer, c'est la cessation par la France de son occupation de Maoré, une partie intégrante de notre patrie, causant par cette occupation, tous les déboires que notre peuple connait depuis bientôt 40 ans, avec les morts en mer, avec la déstabilisation politique et ses incidences néfastes sur le développement du pays.

Bientôt nous espérons que le pétrole sortira de nos eaux territoriales. Cette richesse a pu être utilisée ailleurs pour soulever les uns contre les autres, des concitoyens ou des voisins frères. Que soit donc vite réglé ce différend sur Mayotte, pour qu'il ne soit pas encore utilisé comme  la poudrière qui va cette fois saler notre pétrole, au lieu de le faire couler pour enrichir et faire le bonheur des maorais, anjouanais, mohéliens et grands comoriens.
Puisse le président Ikililou entendre cet appel ! et que tous ceux qui sont soupçonnés de préparer la enième trahison de la Nation soit prévenue que le peuple ne peut plus, ne doit plus les laisser nuire ! Voilà notre souhait le plus grand à la veille de ce sommet de la COI dans nos murs ! 



lundi 10 mars 2014

Comores /Mayotte : Cet éclair de lucidité de François Hollande et de Laurent Fabius...


Comores /Mayotte : Cet éclair de lucidité de François Hollande et de Laurent Fabius...
«En droit international, on ne peut pas faire un référendum pour modifier des frontières», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius (lire Le Monde du 6 mars). On a envie de lui demander pourquoi, alors, la France a suivi cette voie en mars 2009 à Mayotte. 
La phrase lâchée par le chef de la diplomatie française aux journalistes, dans l'avion qui le conduisait à Rome (Italie), va-t-elle enfin permettre à notre pays de reprendre la main sur la question de Mayotte, l'île comorienne sous domination française depuis déjà trente-neuf ans? Il faut être naïf pour le croire. Mais, si le rapport de forces ne va pas, pour autant, changer, au moins la France reconnait-elle implicitement que le référendum organisé en mars 2009 est, au regard du droit international, «illégal». 
Jamais une autorité française n'avait jusqu'ici admis l'illégalité du projet de départementalisation de Mayotte. Il s'agit donc d'une première même indirecte. Et les Nations unies, qui reconnaissent l'intégrité des Comores en tant qu'archipel composé de quatre îles, doivent s'engouffrer dans cette brèche pour pousser Paris dans ses retranchements. 
Si on peut tirer quelque chose de positif dans la situation qui prévaut aujourd'hui en Crimée (Ukraine), c'est le fait, pour la communauté internationale, de découvrir, comme le nez au milieu de la figure, le double langage de la France selon que ses intérêts sont en jeu ou non. Quelques heures après la phrase de Laurent Fabius, le président François Hollande a, en effet, déclaré: «il ne peut y avoir de référendum sur l'avenir de la Crimée sans que l'Ukraine elle-même n'ait décidé de l'organiser». On est frappé par cet éclair de lucidité qui a subitement saisi les autorités françaises! 
En 2009, cette France-là n'avait pas demandé au gouvernement comorien d'organiser la consultation sur la départementalisation de Mayotte; elle a royalement ignoré les récriminations des Comores et de la Communauté internationale avec la vingtaine de résolutions de l'Onu. Alors que, logiquement, il n'appartient pas à la puissance colonisatrice (la Russie aujourd'hui, la France hier) de superviser un tel scrutin. 
Sur le cas des Comores, le référendum n'avait d'autant plus sa raison d'être que le 22 décembre 1974, les Comoriens s'étaient déjà prononcés majoritairement en faveur de l'indépendance et l'Onu, à plusieurs reprises, a fait part de son opposition à «toute forme de référendum ou consultation qui pourrait être organisée ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France». 
La déclaration de Fabius sur la crise en Ukraine est, donc, en contradiction flagrante avec la diplomatie française de ces quarante dernières années. Mahmoud Ibrahime, historien et professeur à Paris, rappelle que la France a, à deux reprises, «tenté de modifier ces frontières (aux Comores). D'une part, par le référendum du 8 février 1976, et par lequel, après le renvoi des opposants dans les autres îles, 99% des habitants se sont prononcés pour la 'francisation' de l'île. D'autre part, par le référendum du 11 avril 1976 par lequel les Maorais ont rejeté massivement le statut de territoire d'outre-mer». 
Dans un texte qu'il a publié dans le blog Mlimengu, il ajoute: «c'est donc avec un certain amusement que les Comoriens entendent régulièrement le gouvernement français évoquer le respect d'une résolution de l'Onu pour intervenir militairement dans certains pays du Tiers-monde. Ils ont été encore plus amusés et ont réagi nombreux sur les réseaux sociaux par la diffusion de la phrase du ministre français des Affaires étrangères». 

Mohamed Inoussa
Source  : alwatwan

Mayotte : Non à la capitulation de l’Etat comorien !



"Nous publions telle quelle, une déclaration du Comité Maore diffusée ce jour"

Le docteur en pharmacie Ikililou Dhoinine rentrera dans l’Histoire du pays comme ayant été le premier Chef de l’Etat comorien originaire de Mwali mais aussi comme le Président comorien qui aura complètement capitulé sur la question de l’Ile comorienne de Mayotte. La France est tellement satisfaite du Dr Ikililou qu’il l’invite à sa fête nationale avec, cerise sur le gâteau : un détachement de l’armée comorienne défilant sur les Champs Elysées à Paris le 14 juillet 2014. Et pour couronner le tout, le président français effectuera une tournée triomphale aux Comores avec bain de foule, etc.

Quant au maître d’œuvre de la capitulation comorienne, Boléro, la France lui destine le poste de Secrétaire Général de la Commission de l’Océan Indien (COI). Il sera ainsi plus aisée de transformer la COI en une vague communauté des Iles de l’Océan Indien, au sein de laquelle Mayotte occupera une place pleine et entière que personne ne pourra contester. Le prochain sommet de la COI, prévu en juillet 2014 à Moroni est censé formaliser ce changement de statut. L’annexion de Mayotte par la France est donc pratiquement validée par l’Etat Ikililou.

BOLERO DEGAGE

Promu à la Direction du Cabinet du Chef de l’Etat comorien, Hamadi Madi Bolero s’est empressé de s’approprier la question de l’île comorienne de Mayotte, écartant avec autoritarisme, le Ministère des Relations Extérieures. S’en suivit une brusque accélération de l’annexion de Mayotte par une France qui marque points sur points :

• L’armée comorienne, sous la direction de Boléro en personne, joue désormais le rôle d’auxiliaire de la Police de l’Air et des Frontières françaises dans la chasse aux Kwassa se rendant à Mayotte. Un militaire français, conseiller de Bolero mène la danse macabre.

• Un accord judiciaire entre les Comores et la France permet aux forces de police française de venir dans la partie indépendante pourchasser des Comoriens incriminés par les autorités d’occupation de Mayotte.

• Dans les administrations stratégiques comoriennes, des fonctionnaires français opèrent au grand jour. On imagine leur rôle !

• Au sommet de l’Etat comorien, plus question d’île comorienne de Mayotte. La transformation de l’île comorienne en Région Ultra Périphérique de l’Europe n’a donné lieu à aucune forme de protestation. Ce qui a couvert de ridicule l’Etat comorien aux yeux de la Communauté internationale, en premier l’Union Africaine. Sommet de la vilénie, Ikililou a signé dans la même période un accord d’amitié avec la France et accepté de mettre en place un Haut Conseil Paritaire (HCP) comoro-français qui va traiter de coopération régionale et non de la question de l’île comorienne de Mayotte. Ce HCP est notamment chargé de normaliser les relations entre Mayotte française et les autres îles.

• L’armée comorienne vient de tenir un séminaire sur la politique sécuritaire du pays en présence d’autorités militaires des pays partenaires des Comores sans oser évoquer le visa Balladur qui se trouve à l’origine de la disparition de plus de 1% de la population comorienne Tant que Bolero occupera une fonction de premier plan, la situation ne pourra que se dégrader. Ce fut vrai dans le passé, ça l’est à présent et ce sera pire dans l’avenir. Voilà pourquoi Bolero doit dégager.

Hollande aux Comores : c’est une provocation

Recevoir le Président français dans le contexte marqué par la départementalisation et la rupéïsation de Mayotte ; par le refus français de négocier sur le fond de la question de l’île comorienne de Mayotte ; par le refus français de supprimer le visa Balladur, revient à confirmer au monde que les Comores reconnaissent l’annexion de leur île. Cela est inacceptable, c’est une humiliation du peuple comorien.

Quand la France défie la Communauté Internationale en refusant de respecter les résolutions de l’ONU ; quand la France ferme les yeux et les oreilles face aux dix milles morts du visa Balladur, il ne peut être question de recevoir son Président. En invitant Hollande, Ikililou se déshonore et montre qu’il est indigne de la fonction de Chef de l’Etat qu’il occupe.

Hollande ne doit pas venir aux Comores. Et si d’aventure il se hasarde, il doit être accueilli comme il le mérite, avec des huées. Le monde saura que si les dirigeants comoriens se sont soumis, le peuple, lui, n’a pas renoncé et ne renoncera jamais.

Comme nombre de pays divisés, l’unité de l’Archipel des Comores est inscrite dans l’Histoire, et un jour viendra où les Bolero et consorts devront rendre compte.

Le Comité Maore
Moroni le 10/03/2014 

dimanche 9 mars 2014

A.Oraison : à relire aussi, mais....

Relisez aussi cet article d'André Oraison, malgré ses contestables " mesures souhaitables de Moroni " :

http://www.diplomatie-presse.com/?p=36

Relire : Le référendum à Mayotte illégal, et les chiffres manipulés !

Publié le 06/04/2009 à 12:00 par moindjie
* Le référendum organisé le 29 mars 2009 par la France à Mayotte est 
contraire au droit international

Un petit rappel de la situation historique et juridique à Mayotte s'impose :
Le 25 avril 1841, le sultan Andriantsouli, d’origine malgache, cède l’île de Mayotte à la France,
 représentée par le Commandant PASSOT.

Mayotte devient alors une colonie française. L’esclavage y est aboli dès 1846. De 1886 à 1892, soit près
 d’un demi-siècle plus tard, la France établit son protectorat sur les trois autres îles des Comores,
 l’archipel étant alors placé sous l’autorité du gouverneur de Mayotte.

Par la loi du 25 juillet 1912, la colonie de “ Mayotte et Dépendances ” est rattachée à la colonie
 française de Madagascar. En 1946, l'archipel des Comores obtient le statut de Territoire d'Outre-mer,
 ayant pour chef-lieu Dzaoudzi.

Le 22 décembre 1974, un référendum est organisé sur l’indépendance des îles des Comores.
 Le décompte des suffrages île par île fait apparaître que Mayotte souhaite à 63,8 % des voix, rester 
au sein de la République française.

Une nouvelle consultation des Mahorais est organisée en février 1976 : la population plébiscite
 le maintien de Mayotte au sein de la République française à 99,4 %.

Avec la loi du 24 décembre 1976, Mayotte se voit dotée d’un statut provisoire de Collectivité 
Territoriale de la République.

L’ancrage de Mayotte dans la République française réaffirmé par la loi du 22 décembre 1979 qui 
stipule que “ l’île de Mayotte fait partie de la République française et ne peut cesser d’y 
appartenir sans le consentement de sa population” n’aboutit cependant à aucune proposition 
concrète sur l’avenir statutaire de l’île.

Mayotte est une collectivité territoriale à caractère départemental. Deux statuts juridictionnels 
peuvent être choisis : le statut de droit commun républicain ainsi qu'un statut personnel,
 réservé aux musulmans originaires des Comores (qui peuvent y renoncer pour se placer
 sous le statut de droit commun) ; la justice est rendue dans ce cas par des cadis,
 s'appuyant sur des règles mahoraises inspirées par l'islam.

Le 27 janvier 2000, un Accord sur l’avenir de Mayotte est signé au nom de l’Etat par le Secrétaire d’Etat
 à l’Outre-mer avec le Président du Conseil Général, Younoussa BAMANA et les partis politiques de l’île.

Cet accord qui se propose de fixer les objectifs communs de l’Etat et de la Collectivité ainsi
 que les orientations statutaires vient ainsi conclure une longue et intense démarche de concertation
 et de travail.

Conformément aux engagements pris, la population de Mayotte est consultée le 2 juillet 2000 sur
 l’avenir institutionnel de son île. 72,94% des électeurs ont approuvé cet accord.

La Loi n°2001-616 du 11 juillet 2001 donne à Mayotte le statut de «Collectivité Départementale» 
dotée d'un conseil général, et d'une administration décentralisée, en place depuis le 1er avril 2004
et réaffirme dans son article premier que Mayotte fait partie de la République française et 
ne peut cesser d’y appartenir sans le consentement de sa population.

La loi stipule, que l’exécutif de la Collectivité alors exercé par le Préfet de Mayotte, sera transféré 
au Président du Conseil Général en mars 2004, qu’un caractère exécutoire de plein droit sera conféré
 aux actes de la collectivité départementale deviendront exécutoires de plein droit après le 
renouvellement du Conseil Général de 2008.

La loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte prévoit également l'application progressive de plein
 droit du droit commun français (lois, ordonnances et décrets relatifs à la nationalité, à l’état et
 la capacité des personnes, aux régimes matrimoniaux, successions et libéralités, au droit pénal, 
à la procédure pénale, à la procédure administrative contentieuse et non contentieuse, au droit
 électoral, aux postes et aux télécommunications) à Mayotte, dans la perspective de l'évolution 
vers le statut de département d'outre-mer (DOM).

Depuis 2001, les règles applicables à Mayotte figurent au code général des collectivités territoriales.

Enfin, depuis le 1er janvier 2008, hormis quelques matières (fiscalité, urbanisme, droit social...),
 l'identité législative régit le régime législatif de Mayotte : cela signifie que le droit commun est 
applicable, comme dans les DOM.

À l'issue du renouvellement du conseil général en mars 2008, les conseillers généraux de 
Mayotte ont adopté le vendredi 18 avril 2008 une résolution (à l'unanimité) invitant le 
gouvernement français à transformer la collectivité en département.

Des dispositions en faveur du développement économique et social de l’île sont incluses dans la loi.

Plusieurs ordonnances, notamment d’ordre social (extension et généralisation des prestations
 familiales, protection sanitaire et sociale, droit du travail et de l’emploi) ont été adoptés au cours 
du premier trimestre 2002.

Dans le cadre de la réforme de la Constitution, le titre XII de la Constitution (dont les articles 
73 et 74 portant sur les départements et territoires d’Outre-Mer) a été révisé et Mayotte 
a été transformée en COM.

La loi organique du 21 février 2007 a actualisé le statut de Mayotte tout en lui laissant le même nom.

Le 29 mars 2009, Mayotte a choisi de devenir le 101ème département de la France.

Le site Wikipédia explique que quand bien même le statut de DOM serait incompatible avec 
le maintien du statut personnel (que la Constitution protège cependant en son article 75 : 
"Les citoyens de la République qui n'ont pas le statut civil de droit commun, seul visé à l'article 34, 
conservent leur statut personnel tant qu'ils n'y ont pas renoncé."), "la transformation de Mayotte
 en DOM permettrait l'attribution du revenu minimum d'insertion, ce qui explique le lobbying d'une
 grande partie de la classe politique en ce sens".

L'ONU et les Comores avaient prévenu qu'ils considèreraient comme étant nul et non avenu
 tout référendum dans le cadre de la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte.

En effet, l'archipel des Comores est un et indivisible et le non de l'île de Mayotte lors du
 référendum organisé le 22 décembre 1974 (alors que le peuple comorien s’est prononcé à
 plus de 96% de OUI en faveur de l’Indépendance), ne pouvait la maintenir dans la France.

Le 2 décembre 1982, l'ONU adoptait une résolution en faveur du retour de Mayotte aux Comores : 
110 États votèrent pour la résolution, la France vota contre (une seule voix) et 22 États s'abstinrent.

Dans une résolution adoptée le 28 novembre 1994 l'Assemblée Générale des Nations Unies
 considère qu'il est nécessaire de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel
 des Comores, et que à l’accession des Comores à l’indépendance devrait être considérés sur
 une base globale et non île par île.

Le 23 décembre 1994, l'Assemblée Générale des Nations Unies a réaffirmé "l'unité nationale 
et l'intégrité territoriale des Comores" et a demandé instamment "à tous les Etats, aux institutions 
spécialisées et aux autres organismes compétents des Nations Unies de faire tout leur
 possible pour assurer l'application intégrale de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance 
aux pays et aux peuples coloniaux et de redoubler d'efforts pour soutenir les peuples soumis
 à la domination coloniale et étrangère dans le juste combat qu'ils mènent pour l'autodétermination
 et l'indépendance".

Le Conseil Exécutif de l'Union Africaine a condamné l'organisation, le 29 mars 2009, 
d'un référendum sur la départementalisation de l'île comorienne de Mayotte et réaffirmé 
l'appartenance de cette île à l'Union des Comores.

Le référendum organisé à Mayotte par la France le 29 mars 2009 est par conséquent contraire au droit 
international.

Considérant que la France a annexé illégalement l'île de Mayotte, les dirigeants de la
 Ligue arabe ont, dans une déclaration solennelle, proclamé leur "rejet de l'occupation française 
et demandent à la France de poursuivre le dialogue avec le gouvernement comorien pour parvenir
 à un règlement qui garantit le retour de l'île Mayotte sous la souveraineté des Comores". Ils refusent 
de "reconnaître les résultats de ce sondage" et considèrent "les mesures que prendrait la France
 en vertu de ce sondage comme illégales, nulles et non avenues".

* L’incroyable manipulation des chiffres


Toute la presse nationale annonce que 95,26% des Mahorais ont voté pour la départementalisation.

Ce référendum intervient 35 ans après que Mayotte ait dit non à l'indépendance, en violation totale
 du droit international et comme par hasard à la veille d'un processus d'évolution institutionnelle 
engagé en Martinique...

En fait sur 71 612 inscrits, 43 393 votants (soit 61,12% des inscrits) ont choisi le "oui" ce qui signifie 
que 28 219 n'étaient pas d'accord 
(http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/mayotte-101a-me-da-partement-franapais.html#).

En fait, 95,26 % des 61,12 % personnes inscrites qui ont voté ont choisi le " oui ", tous les autres 
(environ 40% de la population) n'ont pas voté pour : ils se sont soit abstenus soit ont voté contre.

De plus, il n'y a eu que 43 393 inscrits votant pour la départementalisation (sur 71 612 inscrits)
 alors que la 
population officielle de Mayotte est de 186 452 habitants, à laquelle il faut rajouter selon des 
estimations 2007, une population clandestine de l’ordre de 52 à 55 000 personnes.

En fait, il y a très peu de Mahorais inscrits sur les listes électorales (même pas 40%, sans compter 
que plus
 de 50 000 habitants sont en situation illégale et ne peuvent pas être recensés ni s'inscrire) et 
sur cette infime proportion d'inscrits, 60% seulement ont voté.

Ainsi, en réalité, sur une population de 241 452 habitants environ (voire plus) seules 43 393 personnes
 ont voté pour la départementalisation.

Alors doit-on toujours dire que 95,26 % des Mahorais sont pour la départementalisation ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent que cette assertion des médias est fausse
 et archi-fausse.

La question que l’on peut se poser : les médias en France sont-ils encore libres ?

* L’explication du vote des Mahorais

Les quelques personnes participant au vote sur le référendum à Mayotte ont eu une position

 alimentaire et ont surtout choisi d'obtenir le RMI.

Jean-François Touzé, président de la Nouvelle Droite Républicaine, conseiller régional d'Ile-de-France, a
 estimé sur son blog (http://www.rebelles.info/article-29725192.html) que " Le oui massif des habitants
 de Mayotte n’est, certes pas, un cri d’amour à la France. C’est un oui franc et massif au RMI, à l’aide 
économique et aux subventions (...)".

Cet article au lien suivant : 
http://www.francesoir.fr/politique/2009/03/30/outre-mer-mayotte-rejoint-les-dom.html, montre bien
 que la mobilisation pour le référendum à Mayotte n'a pas été aussi forte que prévu 
(puisque 40% des Mahorais ont choisi de ne pas voter) et que ceux qui l'ont fait ont surtout été 
sensibles à la "promesse d’un alignement des prestations sociales sur celles de la métropole".

Le site Wikipédia explique que : «Le statut de DOM est peut-être incompatible avec le maintien 
du statut personnel (voir plus bas), la question n'est d'ailleurs pas claire à ce sujet, dès lors que par 
exemple : certains Guyanais disposent d'un tel statut, et que la Constitution « protège » le 
statut personnel. 
Cependant, la transformation de Mayotte en DOM permettrait l'attribution du revenu minimum 
d'insertion, ce qui explique le lobbying d'une grande partie de la classe politique en ce sens.»
 (Voir au lien suivant : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mayotte)

* Les conséquences de la départementalisation de Mayotte

Cette départementalisation non seulement va entraîner des conséquences très importantes 

de nature juridique notamment 
(http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5h-J1llwIAm60jlGNutLwATLVhFGA)
 mais en plus coûter très cher à la France 
(http://www.ifrap.org/Mayotte-les-vrais-enjeux-de-la-departementalisation,1128.html).

Il ne faut pas oublier que les Mahorais sont en majorité musulmans. De tradition sunnite, 
mais teinté de croyances africaines et malgaches, l'islam est pratiqué par 98 % de la population
 mahoraise.

Par conséquent, avec la départementalisation de Mayotte, naîtra une incompatibilité entre
le statut de droit commun et le statut personnel dérogatoire au Code civil et à la laïcité,
 réservé aux musulmans originaires de Mayotte.

La départementalisation de Mayotte risque aussi transformer la région des Comores en poudrière,
 la Ligue arabe contestant ce référendum.

Le comportement de la France est extrêmement grave car :

1) elle a organisé un référendum en violation du droit international (alors même que cela comporte
 des risques d'embrasement)

2) et en plus, elle manipule les chiffres : 43 393 inscrits votant pour la départementalisation sur une 
population de 186 452 habitants, près de 40% des inscrits s'abstenant ou votant contre et on entend
 tous les médias clamer que les Mahorais ont voté à 95,26% pour la transformation du statut 
de Mayotte en Département ?

Sources :
http://www.cg976.fr/index.php?id=145
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mayotte
http://www.beit-salam.km/article.php3?id_article=472
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20090327.FAP2994/mayotte_francaise_
ou_comorienne.html
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/mayotte.htm
http://fr.news.yahoo.com/3/20090327/tfr-mayotte-referendum-statut-56633fe.html
http://www.linternationalmagazine.com/article5493.html
http://www.avocatcomores.com/pagesweb/revuepresse.php
http://www.survie-paris.org/IMG/pdf/090323MEMORANDUM-V23032009.pdf
http://tf1.lci.fr/infos/monde/afrique/0,,4328408,00-la-ligue-arabe-denonce-l-occupation-francaise-.html

http://www.bondamanjak.com