dimanche 17 octobre 2010

Interview de Youssouf Moussa, le "militant professionnel" du FD sur la question de Mayotte

cheveux poivre-sel, la démarche lente et le verbe toujours haut, Youssouf Moussa n'a pas perdu de sa pugnacité, même si on l'entend moins ces dernières années sur la question de Mayotte. Alors que ses camarades de combat ont fini par succomber aux sirènes de la puissance coloniale, "ce militant professionnel " du Front démocratique (Fd) comme il se définit lui-même, n'a encore rien renié de ses convictions. A ceux qui le trouvent moins mordant qu'il ne l'était jusqu'ici, Moussa a une explication : "Aujourd'hui, pour faire de la politique, il faut disposer de moyens ". Mais, il se dit surtout affligé par les tergiversations des autorités comoriennes qui " semblent avoir rendu les armes ". Au lendemain de l'assemblée générale des Nations unies, votre magazine est allé à la rencontre de cet homme exceptionnel, grand débatteur devant l'eternel et ancien professeur de mathématiques.

Trente-cinq ans après la séparation de Mayotte du reste de l'archipel, quel regard portez-vous sur ce contentieux territorial entre Moroni et Paris ?

Aujourd'hui, face à une telle question, on est désarçonné. Ce qui saute aux yeux, ce que les perspectives sont moins prometteuses qu'elles ne l'étaient jusqu'ici. On a l'impression que l'horizon est bouché, que la France a gagné. Les Mahorais estiment que le problème est déjà tranché. Les gens s'aperçoivent que les autorités comoriennes ont renoncé à revendiquer l'appartenance de Mayotte à l'archipel. Les documents signés par l'ex-président Azali Assoumani reconnaissant qu'il y a deux entités, c'est-à-dire l'Union des Comores d'une part, et Mayotte d'autre part, sont là pour le prouver. On parle de partenariat et de collaboration pour réguler les flux migratoires. Le sentiment dominant est celui d'une sorte de capitulation. C'est triste.

Vous avez été très actif dans le combat pour la réintégration de Mayotte dans le giron comorien. Depuis quelques années, on ne vous entend presque pas. Etes-vous rattrapé par une certaine lassitude ou vous estimez que le combat est vraiment perdu ?

Le problème est que l'instance ou l'institution qui devrait être à la tête de ce combat a baissé les bras. Et ici (Ndrl : à Mayotte), les gens considèrent que c'est une cause perdue et qu'il n'y a donc pas lieu de continuer un combat sans issue. De nombreux partisans du Front démocratique (Fd) se sont retirés pour avoir la paix ; d'autres se sont rendus avec armes et bagages. Le cas le plus typique est celui de Said Omar Oili, ancien président du Conseil général, qui donne aujourd'hui raison à ceux qui se sont battus pour la sécession de l'île. Personnellement, si je ne suis pas actif, c'est parce qu'il faut des moyens pour faire de la politique. Nous ne sommes pas aux années 90. Nous n'avons jamais reçu le soutien des autorités comoriennes. Or, elles devraient aider ceux qui sont sur le terrain et militent. Cela étant dit, je reste toujours disponible.

Que pensez-vous de la proposition du président Ahmed Abdallah Sambi de « Un pays deux administrations » ?

A l'origine, cette proposition vient du Comité Maoré. Je trouve cette idée inadaptée au cas de Mayotte. On a voulu trouver des similitudes entre Mayotte et Hong-Kong. Or, à Hong-Kong, il s'agissait d'un bail. Au bout d'un certain temps, l'île devait revenir à la Chine. Ici, la France ne reconnait même pas la ?comorienneté' de Mayotte. Elle n'admet pas l'existence d'un problème territorial entre les deux pays. La seule question qui restait encore à régler était celle du statut. Et c'est déjà fait. Ainsi, cette proposition de « un pays, deux administrations » me parait absurde. Si la diplomatie comorienne était active, peut-être elle aurait pu amener la France à examiner cette offre de solution. Ce qui n'est pas le cas. Mais, il faut dire que ce n'est pas seulement le gouvernement qui a démissionné sur le sujet, les partis d'opposition aussi.

Comment avez-vous reçu l'idée de Mme Fatima Said de se proclamer gouverneure de Mayotte ?

Ce qu'il y a de positif dans cette affaire est qu'elle remet au goût du jour la question de Mayotte. Je lui ai écrit pour lui dire que j'étais à la fois intéressé et intrigué, étant donné que je ne suis pas à même de mesurer le degré de sérieux de cette initiative.

Comment analysez-vous l'évolution politique et économique de Mayotte de ces dernières années ?

A Mayotte, il y a, sur le plan des infrastructures, un réel développement. En apparence, les choses ont progressé. Les écoles sont là, le corps enseignant aussi,?Mais, le système de valeurs est renversé. Les jeunes se disent qu'il ne vaut pas la peine de se fatiguer puisque, après tout, il y aura toujours l'argent. 10% seulement des élèves du collège ont le niveau. Je tiens ces statistiques d'un enseignant. Pour acheter la paix sociale, on fait donc monter les enfants. Le coup de balai intervient en 3ème et en terminale. Les lacunes en français sont criantes. Sur le plan économique, c'est une greffe d'une société occidentale que la France essaie d'imposer à Mayotte. Aujourd'hui, les entrepreneurs locaux sont soit des Français, soit des Réunionnais. Les Mahorais sont là en spectateurs. C'est le même processus que dans les autres colonies, c'est-à-dire une société d'assistanat. On accorde par-ci par-là des subsides pour calmer les ardeurs des Mahorais. Non seulement les Français prennent du poids sur le plan économique, mais bientôt ils vont investir le champ politique. On verra ainsi des maires et des conseillers municipaux blancs. A Mayotte, on essaie de créer de toutes pièces une société française des tropiques.

Quelle serait votre propre approche pour résoudre ce conflit vieux de 35 ans ?

Le principal handicap est cette impression générale d'avoir perdu la bataille. Les Comoriens ont baissé les bras. On estime que ce n'est pas si mal finalement, puisqu'en pas de pépin, on pourra toujours se réfugier à Mayotte. On me l'avait déjà dit lors d'un meeting à Anjouan. C'est une marque de désespoir. Seul le gouvernement peut donner une impulsion nouvelle, un regain de confiance à la population.

Ce mois de septembre, la question de Mayotte va être, une fois encore, débattue à l'ONU. Pensez-vous que le règlement de ce conflit passe par l'Onu ou par un dialogue bilatéral ?

L'approche bilatérale, c'est ce qui se fait depuis plusieurs années. Lors de la conférence d'Addis-Abeba, l'ancien secrétaire général de l'Oua, Salim Ahmed Salim, nous avait reproché notre attitude. Lorsque l'Oua veut prendre des initiatives, les Comores disent toujours avoir entrepris des discussions au niveau bilatéral. Ce dialogue entre les Comores et la France est un marchandage ; autrement dit, les autorités comoriennes acceptent de mettre en sourdine la question pour obtenir en contrepartie quelque chose. Ca dialogue bilatéral n'aboutira à rien tant que la France ne reconnait pas l'appartenance de Mayotte à l'archipel des Comores. Je fais un parallèle de la France à Mayotte et la présence d'Israël dans les territoires occupés.

Le Gthn (Groupe de travail de haut niveau), mis en place par la France et les Comores régler ce contentieux territorial et parler des questions de circulation des biens et des personnes, a suspendu ses travaux à la demande des autorités comoriennes. Regrettez-vous cette décision ?

Le Gthn est une trouvaille de la France pour occuper les Comores pendant qu'elle préparait la départementalisation de Mayotte. C'est une diversion. Ce n'est pas le cadre adéquat. Ni les autorités locales (Mayotte), ni la France n'ont l'intention de résoudre ce problème de souveraineté. Le Gthn est une humiliation supplémentaire.

Comment appréhendez-vous les conséquences de la départementalisation à Mayotte ?

Il y a un ex-ministre français de l'Outre-Mer, Louis Le pensec, qui disait en 1988 : « L'application du droit coutumier français à Mayotte entrainera partout des ruptures et pas forcément des conséquences attendues ». C'est exactement à quoi nous assistons aujourd'hui, aussi bien au niveau foncier que celui de la religion, de l'état-civil,?Aujourd'hui, beaucoup de gens à Mayotte n'arrivent pas à renouveler leurs papiers et se trouvent donc dans des situations très difficiles. Ils risquent de devenir des Mahorais de nationalité indéterminée. La déclaration des naissances est récente, après 1977. Ceux qui sont nés avant cette date ont du mal à produire des documents. C'est le même problème sur le foncier. Les Mahorais ignorent ce qu'est un acte de propriété. Pour justifier de leur qualité de propriétaires, il leur faut engager des procédures judiciaires souvent longues, avec constitution d'un avocat. Or, ils sont pauvres. Beaucoup se retrouveront donc spoliés. Et les Wazungus vont acheter toutes ces terres.

Dans une requête adressée à la cour constitutionnelle, le Comité Maoré demande la création d'un poste de vice-président pour l'île de Mayotte. Comment jugez-vous cette proposition ?

L'Etat comorien devra être conséquent avec la constitution. La Constitution stipule clairement que les Comores sont composées de quatre îles. Au lieu de cela, on dit que les institutions vont s'appliquer une fois que Mayotte réintégrera le nouvel ensemble comorien. Mais quand ? Que fait-on pour cela ? On se contente d'un certain formalisme. Sous le régime Ahmed Abdallah Abdérémane, il y avait, au moins, un ministre mahorais.

On assiste à une forte migration de Mahorais vers la France. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Par des considérations financières. Ce que les gens ne trouvent pas sur place, ils vont là où ils croient possible d'en trouver. Cela a commencé par les femmes. Elles y vont pour toucher les allocations familiales et autres. Ces prestations n'existent pas à Mayotte. Ce mouvement a été, un moment, encouragé par l'Etat français, parce que moins on avait des gens à Mayotte, moins on aurait des problèmes.

N'avez-vous pas l'impression d'être seul à Mayotte dans ce combat pour le retour de l'île ?

Très peu de gens sont prêts à proclamer ouvertement leurs positions. Même si, dans les faits, ils se disent Comoriens, jamais ils n'iront réclamer le retour de Mayotte. En privé, ils livrent leurs sentiments profonds, y compris les dirigeants. Mais, il faut dire qu'il y a un climat de malaise par rapport aux prises de position des autorités comoriennes.

Les « clandestins » font l'objet d'une véritable chasse aux sorcières. Après qu'un maire eut décidé de bruler des cases de certains parmi eux (Hamouro), on refuse à leurs enfants le droit d'aller à l'école sans parler des conditions dégradantes du centre de rétention de Mayotte. Pourquoi tout cet acharnement ?

Il va sans dire que dans n'importe quel contexte de forte démagogie, on cherche toujours des bouc-émissaires. Ici, les Anjouanais sont pointés du doigt et cela ne date pas d'aujourd'hui. On s'en sert pour faire l'impasse sur les problèmes réels qui se posent ici. Un préfet de Mayotte disait qu'il fallait couper le cordon ombilical, fermer les frontières et chasser les Comoriens des autres îles. Mais, demander à un Mahorais de ne pas recevoir un « clandestin » est impossible. On ne peut pas chasser son oncle, son cousin,?Les liens familiaux sont une réalité. Les Mahorais sont donc dans une situation ubuesque. C'est la quadrature du cercle. Et les Français le savent.

Propos recueillis à Mayotte par Mohamed Inoussa
SOURCE: AL-WATWAN MAGAZINE

samedi 16 octobre 2010

Question de Mayotte « UN ETAT DEUX ADMINISTRATIONS »

La question de l’Ile comorienne de Mayotte s’est heureusement imposée dans le débat électoral.
Après la « sortie » de Mzimba qui a suscité un tollé général, le candidat Bianriffi, a eu du mal à cacher ses divergences avec son colistier.
Interviewé par HZK-LA GAZETTE DES COMORES, le candidat Abdou Djabir s’est aussi exprimé. Quand il parle de son amour pour les maorais, on s’aperçoit avec regret qu’il considère Mayotte comme une terre étrangère. Quoiqu’en termes plus mesurés, il rejoint quant au fond Mzimba dans les thèses qui rejettent la revendication pour faire primer la position des maorais comme voie de sortie.
Une opinion qui arbore le drapeau du pragmatisme pour cacher un ralliement avec armes et bagages au camp français. Car et il importe de bien le mettre en relief : le seul argument « crédible » des français se résume en une thèse : les maorais ne veulent pas réintégrer l’Etat comorien.
Depuis les années 1995, L’Etat français a mis les bouchées double en termes d’infrastructures, d’allocations diverses pour « ancrer » Mayotte dans la France. De l’autre côté, rien n’a été ménagé pour déstabiliser une Union des Comores pilotée par des équipes choisies à bon escient pour leur faible sentiment national, leur rapacité face aux deniers publiques, leur incurie, etc. On comprend dès lors que le simple bon sens conduit les maorais à ne pas vouloir entendre parler de ce pays dont la descente aux enfers, programmée par une puissance qui a fait ses preuves, rend la vie des simples gens de plus en plus difficile. Cela ne signifie pas que les maorais renoncent à leur comorianité ! Pas du tout, regardez-les défendre avec becs et ongles leur culture, leur langue, leur religion, etc. Non ce sentiment « anti-comorien » sur lequel surfe la propagande française s’observe sous d’autres formes dans les autres îles. Est-il loin le temps où le rattachisme à la France occupait les devants de la scène à Ndzuwani ? Pour échapper à la misère ambiante nombre de Comoriens opteraient pour n’importe quoi. Les regards sont principalement tournés vers l’extérieur, prêts à tout pour quitter le pays. Y a-t-il un pays au monde ayant le même pourcentage de population émigrée ? Cela ne signifie nullement une absence d’amour du pays, une absence de patriotisme. Non ! Cela traduit plutôt le découragement, l’absence de perspectives, le ras-le-bol face à une classe politique défaillante à tout point de vue, le dégoût face à ces « pseudo patriotes » qui se révèlent plus voraces encore.
Il faut donc que les équipes candidates aux présidentielles clarifient leurs orientations, qu’elles disent la politique qu’elles mettront en œuvre pour amener la France à restituer l’île comorienne de Mayotte.
Après bien des péripéties, des débats dans tous les sens, l’idée « UN ETAT DEUX ADMINISTRATIONS », formulée devant le monde entier par le Chef de l’Etat comorien a séduit et s’impose comme la proposition comorienne de règlement de la question de l’Ile comorienne de Mayotte.
Jusqu’ici la France la considèrerait en privé comme loufoque, officiellement elle ne s’est pas vraiment exprimée. Il ressort qu’elle éprouve une gêne certaine face à cette proposition si raisonnable qui met à nu son obstination insensé, un extrémisme indigne d’un grand pays membre du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Certains patriotes rechignent pourtant face à cette proposition, considérant la similitude avec le règlement de la question de Hong Kong comme grossière. Les situations sont bien évidement différentes à tout point de vue, mais pourquoi ne pas s’inspirer de l’expérience de ceux qui réussissent ? Les chinois devaient rassurer leurs compatriotes hongkongais qui craignaient le socialisme, nous devons rassurer nos compatriotes maorais qui craignent la misère, la déliquescence de l’Etat comorien, etc. Dans les deux cas, il faut ouvrir une période intérimaire pour permettre une vraie réconciliation, des retrouvailles entre frères et sœurs séparés depuis longtemps. Si la proposition chinoise marquait la fin d’un bail, nous, nous commençons, nous nous dotons d’une arme pour donner consistance à notre revendication, ce faisant nous mettons les français le dos au mur.
L’autre critique concerne la manière de procéder. Le Chef de l’Etat comorien l’a bien explicité. Une fois que la France aura reconnu la vocation de Mayotte à réintégrer l’Etat comorien, toutes les portes seront ouvertes. Des négociations seront engagées entre toutes les parties, y compris bien sûr des représentants de Mayotte, il faudra définir une période de transition durant laquelle l’île comorienne de Mayotte sera administrée d’une façon particulière, une administration provisoire à laquelle la France participera pour garantir les acquis sociaux des maorais. C’est le sens des « DEUX ADMINISTRATIONS », une, indépendante pour les trois îles et une conjointe, comoro-française à Mayotte, une concession importante mais nécessaire à des retrouvailles pacifiques et harmonieuses.
La proposition « UN ETAT, DEUX ADMINISTRATIONS » est devenue celle du pays tout entier, elle n’appartient à personne. Elle a été formulée par le Président Sambi au nom du pays, pas au nom d’une tendance politique.
Il est du devoir des candidats de se prononcer face à cette proposition. Il est du devoir des journalistes comoriens de pousser dans leurs interviews, les candidats à prendre clairement position. L’enjeu est de taille. Il y va du devenir du pays. Il n’est plus possible d’élire une équipe en ignorant ses vues sur Mayotte.
En tout cas, ceux qui savent bien observer les choses, notent une montée significative du sentiment national comorien. Un jour viendra où notre peuple dira à son tour qu’il est débout et qu’aucun pays ne pourra plus le remettre à genoux.
Idriss (14/10/2010)
Publié par Idriss Mohamed Chanfi

LE CRIME DE HAUTE TRAHISON. par MOHAMED CHAHER.

De retour de vacances au pays, je me proposai de rouvrir notre blog en racontant d'abord ce que j'ai vu, entendu ainsi que les "ari-ari", mais voici que l'actualité m'oblige à commencer par cette question : qu'est donc le crime de "haute trahison " ?

Ce crime est prévu à l'article 30 de notre Constitution. Il l'était déjà dans des Lois Fondamentales antérieures dont celle de 1978. Mais les autorités en place semblent l'ignorer, ou alors il faudra leur définir quand et qu'est-ce que la "haute trahison".

Je dis, moi, que la 1ère et la plus haute trahison est celle qui porte atteinte à l'unité nationale et à l'integrité du territoire national. Sont donc coupables de ce crime tous ceux qui attentent à ces valeurs, et ce, quelle que soit leur fonction et d'abord à cause des fonctions qui sont les leurs. Car ce n'est pas le citoyen simple qui peut vraiment porter atteinte à l'unité et à l'intégrité du pays et du peuple .

Cet article 30 vise donc les responsables, chef d'Etat, ministres et autres gouvernants qui, par leurs actes ou par leurs paroles porteraient atteinte à l'unité nationale et à l'intégrité territoriale.

Et comment arriveraient-ils à le faire ? par leurs actes, leurs paroles ! et la jeune Histoire de notre pays nous donne les exemples.

D'abord le coup d'Etat d'ALI SOILIH en 1975 est le 1er exemple de ce crime, carexistent les documents (citons la lettre d'ALI SOILIH prévenant Marcel et Giraud du putch du 3 août) montrant que ce coup d'Etat a eu pour but de permettre à Mayotte de se détacher de l'ensemble national nouvellement indépendant. D'aucuns prétendent qu'Ali Soilih a été piégé, mais il était assez intelligent, disons-nous, pour comprendre que par son coup d'Etat, il allait affaiblir la position nationale dans ce différend sur Mayotte engagé par la proclamation unilatérale de notre indépendance. C'est "un coup d'Etat antinational ", proclamions-nous déjà en ce mois d'août 1975.

Le coup d'Etat du colonel AZALI en 1999 est un double acte de trahison, car il fut préparé par une campagne antianjouannaise à Moroni, parce que ensuite, il était destiné à mettre fin aux négociations entamées à Antananarivo en vue de mettre fin à la cessession des rebelles d'Anjouan.

Evidemment la cessession des anjouannais, anciens militaires de l'armée française, est un acte de hautre trahison, puisqu'ils allèrent jusqu'à proclamer une pseudo-indépendance de l'île d'Anjouan.

Mais sont aussi des crimes de haute trahison les actes et lettres qui, aux Nations Unies, ont eu pour but d'arrêter la revendication comorienne sur la partie encore occupée de notre territoire : Mayotte. Et les auteurs de ces actes et lettres étaient d'autant plus conscients de leur crime, qu'ils les commirent à la sauvette, les nièrent longtemps, pour ne les avouer et les reconnaître que lorsque les preuves furent étalées sur la place publique.

Alors, je pose la question : qu'attend-on pour traduire, pour haute trahison, devant la Cour Suprème, siégeant en Haute Cour de Justice, ces messieurs qui déambulent impunément dans les rues de nos villes, en se vantant les uns d'être entrés dans l'Histoire, les autres d'avoir échangé l'intégrité territoriale du pays contre une promesse d'un gymnase, ou un soutien pour revenir au pouvoir ?

Car ces gens-là lorgnent encore le pouvoir : ils veulent être élus gouverneurs des îles, président ou vice-président de l'Etat, ou ne désespèrent pas tout simplement de réussir un énième coup de force ! Pour quoi faire de notre pays, s'ils y arrivaient ? Pour finir de le dépécer et l'échanger !

Qu'Allah nous épargne de leur retour !

Mais au lieu de discutailler sur leurs actes et lettres, que ceux qui veillent sur l'unité nationale et l'intégralité territoriale, engagent la procédure pour faire traduire en Haute Cour de Justice, tous ces traitres de la Nation ! C'est là,tout ce qu'ils méritent.