samedi 16 novembre 2013

Le président IKILILOU reçoit une envoyée spéciale du président HOLLANDE

Entretien avec la presse de Mme Doux après la rencontre avec le chef de l’Etat.


Mme DOUX : Ecoutez d’abord, j’avais des messages du Président de la République française pour Monsieur le Président IKILILOU Dhoinine, nous avons discuté de la Coopération dans la région de l’océan indien, puisque je suis ambassadrice pour la coopération dans tout l’océan indien, nous avons essayé de voir plusieurs pistes pour renforcer encore ces coopérations dans les différents pays de l’océan indien mais aussi bien entre les îles.


Q. Jusqu’à récemment c’est Monsieur Philippe Lessen qui dirigeait la partie française aujourd’hui c’est vous qui le remplacez, quelle pourrait être le motif de ce changement ?
Mme Doux : Régulièrement en France les hauts fonctionnaires et donc les Ambassadeurs changent de postes et d’autres arrivent donc voilà c’est ce qui s’est produit dernièrement sur ce poste-là.

Q .A quand va-t-on mettre en œuvre les déclarations de Paris ?
Mme Doux : Ecoutez, nous y travaillons c’est pourquoi nous sommes là avec mon collègue Philippe LACOSTE, c’est pour avancer dans les coopérations et continuer la discussion et le travail.

Q .La finalité de toutes ces discussions c’est le retour de Mayotte dans son giron naturel conformément à la résolution des Nations Unies ; qu’en pensez-vous ?
Mme Doux : On travaille concrètement et ce qui est important c’est que les gens, les populations des îles soient en sécurité et que les choses se passent bien, c’est là-dessus que nous travaillons et nous envisageons des solutions très concrètes pour éviter les drames que nous connaissons.

Q .Madame, parmi ces solutions que vous préconisez, qu’en est-il de la question du visa Balladur qui constitue en général la cause première des décès entre le bras de mer qui sépare Mayotte d’Anjouan ?
Mme Doux : On travaille je vous l’ai dit sur les choses extrêmement concrètes, on l’a encore fait ce matin, nous allons continuer d’y réfléchir puisqu'une réunion doit avoir lieu prochainement comme c’était prévu d’ailleurs dans la Déclaration de Paris. Vous voyez, tout ce qui a été prévu est en train de se décliner, en train de se faire, on va se réunir encore très prochainement à Paris pour étudier toujours très concrètement des pistes pour que les choses se passent bien et pour qu’entre les îles, les gens soient en sécurité, voilà ce qui importe au Président des Comores, voilà ce qui importe au Président de la France.

Q .Mais va-t-on continuer à maintenir encore ce visa Balladur, ou bien une solution intermédiaire sera proposée en attendant les résultats des travaux du Haut Conseil Paritaire ?
Mme Doux : On vous a dit qu’on y réfléchissait ensemble, on essaie de voir de manière très concrète comment on peut faire évoluer les choses.

Source : Site officiel Présidence COMORES.
15/11/2013

vendredi 15 novembre 2013

Admission des COMORES à l'ONU : 12 NOVEMBRE 1975

Discours de M. Saïd Mohamed JAFFAR , président des COMORES,  (admission des COMORES à l'ONU).

COMORES / ONU : Intervention  M. Saïd Mohamed JAFAR  à l’ONU le 12 novembre 1975
"Qu'il me soit permis tout d'abord de vous exprimer, au nom du peuple comorien, notre profonde gratitude pour l'accueil si chaleureux que vous avez réservé à la candidature du jeune Etat des Comores. Nos remerciements vont tout d'abord aux membres du Conseil de sécurité dont la recommandation favorable et sans équivoque a déterminé le sens de la quasi-unanimité de l'Assemblée générale.
Nous sommes heureux aujourd'hui, devant l'Assemblée, de pouvoir, la tête haute, rappeler les grandes étapes ainsi que les méthodes de notre lutte de libération. Conscients aussi bien de nos insuffisances matérielles de tous ordres, des dimensions réduites de notre territoire que des problèmes liés à sa position géographique, le peuple comorien a choisi de se libérer de la domination coloniale en usant uniquement de moyens pacifiques basés sur la persuasion et le dialogue avec la Puissance administrante.
Alors qu'il était question d'indépendance depuis le début des années 60, l'étape déterminante a été le vote d'une résolution par laquelle, le 22 décembre 1972, le peuple comorien, à travers ses élus, s'est solennellement engagé dans la voie de l'indépendance, dans l'unité nationale et l'intégrité territoriale des Comores.
Le processus ainsi engagé a abouti aux accords du 15 juin 1973 en vertu desquels la France, officiellement, a reconnu la vocation des Comores, une et indivisible, à l'indépendance.
Le référendum du 22 décembre 1974, par son 'oui” massif— 95 p. 100 en faveur de l'indépendance, avec une participation électorale de 93 p. 100 — a été la consécration de cette volonté inaltérable de libération et d'émancipation du peuple comorien. A l'intérieur, cette action vis-à-vis dé la Puissance administrante a été facilitée par l'appui efficace d'un grand nombre de pays dont, notamment, ceux de nos frères d'Afrique, du monde islamique et de tous les pays épris de paix et de liberté. L'OUA, par son Comite de libération et le groupe africain au sein de cette assemblée, l'ONU, par son Comité spécial de décolonisation, se sont déployés pour sensibiliser l'opinion internationale quant à la menace qui pèse sur l'intégrité de notre territoire national, tout en gardant la sérénité nécessaire pour saluer à chaque étape de notre cheminement vers l'indépendance, les efforts accomplis par les parties intéressées.
Comment le peuple comorien, devant une telle solidarité, une telle mobilisation, pourrait-il rester insensible ?
Et pourtant, malgré tous ces appuis, nous nous présentons seuls devant vous ! Le Conseil exécutif' national a demandé à la France de parrainer la candidature des Comores à l'ONU, comme il est d'usage. Celle-ci n'a pas cru devoir répondre favorablement à notre appel. Est-ce le destin qui a voulu que l'affaire des Comores soit toujours entourée d'énigmes ? Allah l'omniscient est seul capable d'y répondre.
Les regrets que nous éprouvons devant cette attitude sont d'autant plus grands qu'au cours de la période très courte qui a couru du 22 décembre 1972 jusqu'au 6 juillet 1975, en passant par le référendum d'autodétermination du 22 décembre 1974, la France a conditionné l'indépendance des Comores à l'accomplissement de certains délais, à de nouvelles exigences, qui ne pouvaient qu'encourager la partition de notre pays.
La déclaration unilatérale de l'indépendance du 6 juillet 1975 n'est pas un acte de défi lancé contre la France; c'est plutôt l'expression de notre volonté et de notre détermination face aux manœuvres de certains milieux, au sein de la République française, qui restent, malgré le courant irrésistible de l'histoire, attachés désespérément aux délices de la colonisation.
L'indépendance des Comores ainsi que l'admission de notre pays au sein de l'organisation s'appliquent bien entendu à l'ensemble de notre territoire national. Cette position découle des principes de la Charte des Nations Unies. Elle a été réaffirmée par la résolution 1514 (XV) de décembre 1960
Pour ce qui est des Comores, les résolutions 3161 (XXVIII) et 3291 (XXIX) de l'Assemblée générale, de même que les déclarations du Gouvernement français du 26 août et du 24 octobre 1974, sont catégoriques.
Or, depuis que nous nous sommes déclarés indépendants, l'ex-puissance administrante a installé sur une partie de notre territoire une administration directe. Celle-ci échappe à l'autorité légitime de notre gouvernement et méconnaît, premièrement, notre souveraineté et, deuxièmement, les acquis du Statut de l'autonomie interne.
Les pourparlers engagés par les Gouvernements comorien et français durant la première quinzaine du mois d'octobre dernier sur le transfert des pouvoirs pour l'ensemble de notre pays ont dû être suspendus, par suite d'un désaccord fondamental sur le caractère sacré et non négociable de notre intégrité territoriale et sur le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des deux Etats souverains
Depuis cette date, nous assistons, dans notre pays, à un drame politique et humain extrêmement grave. Nous voyons, d'un côté les instances dirigeantes de l'ex-puissance administrante s'efforcer de briser notre unité nationale par des procédés dits institutionnels, mais étrangers et inapplicables à notre jeune Etat souverain. De l'autre côté, des bandes de fanatiques détruisent systématiquement des villages entiers et organisent la déportation massive d'une population pacifique et sans protection avec la complicité passive et active de la gendarmerie française, de la Légion étrangère et des fusilleurs marins français.
Nous laissons à l'Assemblé le soin d'apprécier la gravité de cette situation en souhaitant du fond du cœur qu'ensemble, avec toutes les parties intéressées, nous trouvions une solution juste équitable et appropriée.
Les Comores sont un ensemble de quatre situées dans l'océan Indien à l'entrée de canal de Mozambique, nous occupons une position privilégiée mais difficile sur la route du pétrole. Alors que l'océan Indien était resté une zone de paix, nous nous inquiétons, à juste titre, de tous les indices qui montrent que cette région du monde est en train de devenir une zone d'affrontement.
Avec 300 000 habitants répartis sur 2 235 kilomètres carrés, l'archipel est un pays aux dimensions réduites. C'est aussi un pays sous-développé. La situation économique et sociale, dramatique, nous pose beaucoup de problèmes. Tout cela fait que nous sommes un pays vulnérable. Mais, c'est justement cette situation de faiblesse qui fait que notre volonté de coopération internationale est forte et authentique. Et c'est parce que nous sommes un pays pacifique que nous préférerons toujours, lorsque cela sera possible, la solution supranationale. C'est ainsi que nous adhérons sans réserve à toutes les dispositions de la Charte qui prévoit le règlement pacifique des conflits et le développement du respect du droit international.
Pays du tiers monde, nous comptons beaucoup sur l'ONU et, à la mesure de nos moyens, nous travaillerons pour lui donner les possibilités de répondre à nos espoirs. L'ONU peut et doit sauvegarder la souveraineté des petits Etats, L'ONU peut et doit créer toutes les conditions juridiques et pratiques d'une solidarité entre les Etats. L'ONU peut et doit permettre d'humaniser les rapports entre les peuples du monde. Et, enfin, l'ONU peut et doit faire admettre un nouvel ordre économique international fondé sur la justice, l'égalité et le droit au bien-être.
La France s'est résolument engagée dans la décolonisation dès le début des années 60. Bien souvent, elle s'est posée en défenseur du tiers monde, récusant toute politique d'hégémonie, contestant un ordre économique et financier injuste. Cela, nous n'avons pas voulu l'oublier et nous pensons que la France, fidèle à son idéal de liberté, à ses traditions démocratiques, respectera la volonté massivement exprimée par le peuple comorien le 22 décembre 1974. C'est la seule attitude qui soit digne d'elle et la seule qui soit conforme au désir d'amitié et de coopération maintes fois exprimé par nos deux peuples.
Je voudrais, avant de terminer, présenter toutes les félicitations de mon pays au Président de l'Assemblée générale pour son élection à la tête de l'Assemblée. Je suis persuadé que, sous sa haute et sage direction, les travaux de l'Assemblée seront couronnés de succès.
Pour bien marquer notre foi en l'Organisation, mon pays a décidé d'adopter comme jour de fête nationale la date d'aujourd'hui — date de notre admission en tant qu'Etat, uni et souverain, Membre de l'ONU ".


ONU, New York,
12 Novembre 1975.

mercredi 13 novembre 2013

Profanation des sépultures de Mr et Mme Abdul Rassul KALFANE

Le "père" Abdul Rassul KALFANE, je l'ai vu, mais ne l'ai pas connu ;  nombreux de ses enfants et neveux ont été, par contre, des amis depuis les lycées.
Que cette publication dans mon blog d'un résumé de sa vie par DRAMSI, soit un témoignage de ma sympathie renouvelée, mais aussi et surtout l'expression de ma condamnation d'un acte ignoble où qu'il se fasse, particulièrement dans notre pays.
Qu'Allah pardonne et accueille en son Eden les deux disparus, amine.


                    Profanation des sépultures de Mr et Mme Abdul Rassul KALFANE,

                                                                                                                                       par DRAMSI Firozali

Cet acte blasphématoire perpétré par la personne ou son commanditaire pour porter atteinte à une famille comorienne d'origine indienne est condamnable par le code pénal comorien qui précise que toute violation d'un lieu sacré peut faire l'objet d'une poursuite judiciaire et punissable. Pour nous les musulmans, la tombe est un lieu sacré où les familles et les amis viennent se recueillir à la mémoire du défunt du fait même qu'il constitue la dernière demeure et la profanation de ces tombes équivaut à un 2ème enterrement.

Je voudrais, en tant que gendre de Feu Mr Kalfane et Feue Mme Kalfane, résumer en quelques lignes leur parcours pour les jeunes générations qui ne les ont pas connus. Cette famille est arrivée aux Comores en 1836 quand le boutre de Mr Dramsi qui faisait la route des Indes a échoué à Mayotte, Mr Dramsi étant l'arrière grand-père de Mr Abdul Rassul et tout le reste de la génération est né et grandi aux Comores.

Aux yeux de tous, Mr Kalfane n'était-il pas un comorien ? Je serais mal placé pour étaler au grand jour ce qu'il a fait pour son pays mais je peux le résumer en disant qu'il a pris personnellement des risques physiques lors de la campagne électorale du Président Said Mohamed Cheikh en lançant des tracts à bord d'un petit avion qui s'est écrasé du côté de Koimbani : il s'en est sorti mais a gardé des séquelles au restant de sa vie et engagé également ses biens personnels pour la libération du pays pris en otage par les mercenaires pour le bien-être de la population.

Il a également aidé bon nombre de nos dirigeants du pays, qui se reconnaîtront et qui j'espère auront le courage de se manifester, en subvenant à leurs études pendant de longues années. N'est-ce pas là le devoir d'un père pour ses enfants qui étaient ses frères et sœurs comoriens ?

Et j'aimerais également insister, que Mr Kalfane en tant que Chef de la Communauté Ismailie se rendait également dans la grande mosquée du vendredi ainsi que dans la mosquée Ben Soumet pour faire ses prières et toujours à la recherche de la vérité spirituelle et que dans son testament il voulait être enterré auprès de sa fille Yasmine décédée à l'âge de 7 ans à son domicile.

L'enterrement de Mr Kalfane dans ce « Panthéon des Comores » a été décidé par la haute notabilité des Comores à Badjanani et sur proposition de Feu Mr Abbas Djoussouf et je suis triste de constater qu'aucun membre de cette commission ne se soit manifestée pour condamner cet acte odieux ni qu'aucun dirigeant politique ne soit monté à l'antenne pour condamner ce sacrilège qui tout en portant atteinte directement à la famille Kalfane touche également toute la Umma musulmane notamment tous les Comoriens et Comoriennes.

Je terminerais en rappelant que c'est le chemin de tous vers cette demeure éternelle qui sera notre résidence sacrée et le ou les auteur(s) de cette profanation, a commis un acte vraiment répréhensible, choquant et bouleversant dans un pays tolérant et pacifique comme les Comores. Qui a commis cet acte odieux ? Quel sont les motifs ? Des questions sans réponses.

Enfin je remercie tous les amis qui ont manifesté leur solidarité à l'article d'Amir Elarif qui a été le premier à réveiller sur Facebook les consciences sur cette perte d'identité et de repères que connaît notre pays.

Mr DRAMSI Firozali

dramsi@hotmail.fr
contact : + 269 3373839 ou 7731935